mardi 18 mars 2008

saint lazare-un roman couverture- petit b-

Déjà mardi, et je ne suis guère plus avancé. Hier je me suis promené un peu sur ce qu'on appelle ici, enfin d'après les panneaux "le front de mer" Quand j'étais gamin on disait boulevard de mer, ça faisait un peu moins guerrier mais peut-être faut-il aussi voir l'océan comme un ennemi potentiel contre qui il faut se protéger en créant des digues? La pluie s'en est allée, aussi vite qu'elle était venue, c'est une habitude de la région et c'est un beau soleil d'hiver qui l'a remplacée sur la carte météo. En fouinant un peu dans la maison, j'ai retrouvé le transistor de maman, celui qu'elle utilisait chaque midi pour écouter son émission de jeu préférée, sur RTL grandes ondes-la case trésor- et pendant une heure, il fallait retenir son souffle, et bien sur interdiction absolue d'utiliser le téléphone pour le cas où la radio l'appellerait en direct pour lui demander la somme exacte qu'il y avait dans la banque- somme que notre mère notait sur un carnet en effaçant la précédente au fur et à mesure de "l'évolution du marché"! Et cela dura ainsi pendant des années et bien après notre départ... sans que radio luxembourg ne daigne téléphoner à une fidèle d'entre ses fidèles auditrices. Un jour ma mère me téléphona catastrophée, on l'avait appellé un midi, c'était la radio, j'imagine dans quel état elle devait être, seulement à la question "si on vous dit c'est naturel ,vous êtes sur quelle radio? elle répondit essoufflée: RTL- et là ce fut vraiment pas de bol car elle était en direct sur europe1, une radio qu'elle n'écoutait jamais- J'ai eu beaucoup de mal à ne pas éclater de rire à l'écoute de cette nouvelle, mais maman était tellement catastrophée! Ah le monde est vraiment cruel... en tout cas son "poste" à transistors, il fonctionne encore et sur les grandes ondes avec les parasites d'époque. Lorsque j'ai commencé à causer dans le poste dans le cadre de la grande lutte pour la libéralisation des ondes et le droit au micro pour tous, nous étions naturellement de grands naifs. Nous pensions qu'il suffisait de tendre un micro aux gens pour qu'ils puissent s'exprimer et être écoutés. Pourquoi se choisit- on à tout bout de champ des porte-parole si ce n'est -à part pour quelques uns- parce que c'est difficile d'essayer de clarifier tranquillement sa pensée et même avec un sympathique chevelu qui vous fout un micro sous le nez en vous disant "allez-y n'ayez pas peur" de quoi vous faire perdre le peu de moyens envisagés pour l'opération. c'est beau d'être généreux! Un jour ma mère qui avait fini par savoir que je faisais de la radio (confidentielle) me demanda de rêgler son poste pour pouvoir m'entendre. J'avais prévu le coup- vu que sa radio ne connaissait pas la fm- nouvellement sortie, elle ne pourrait pas apprécier son ptit gars dans le poste.Et zou! affaire réglée! sauf que maman avait de la suite dans les idées, un boulevard même, et après avoir pris quelques renseignements d'ordre technique, pour savoir si avec un nouveau poste qui faisait de la modulation de fréquence, elle pourrait toujours écouter sa "case trésor",et devant mon acquiescement- j'allais quand même pas lui mentir - (brave garçon va!) elle me demanda d'aller lui acheter une nouvelle radio... le temps passe et comme toujours je me disperse, surtout avec l'estuaire comme horizon. et un porte containers qui se fait la malle, normal! ... Et les élections municipales dans tout ça? j'avais mis quelques chiffres sur un carnet- plus de 46% des personnes inscrites sur les listes électorales ne s'étaient pas déplacées pour voter-une petite moitié de la population désertant les urnes, c'était pas rien- et forcément chacun avait son explication sur la question, faire parler le silence étant un sport national. 24428 citoyens s'étaient déplacés dans les cours d'écoles et parmi eux 538 n'avaient pas aimé le choix proposé. 9681 personnes avaient donné leur suffrage au maire sortant et au total 14209 personnes avaient choisi une des trois autres listes en présence. Alors bien sur suivant le règlement le maire pouvait inaugurer son cinquième mandat, même si selon la morale et les mathématiques, il aurait dû tirer sa révérence.Mais ça! ... Entre les 20973 abstentionnistes, les 14747 votants pour une autre liste que la sienne ou ayant mis un bulletin blanc ou nul, cela faisait une ville dirigée par une équipe ayant l'accord de principe de 9681 citoyens face à 35720 autres au moins (il y a aussi les gens non inscrits sur les listes) Mais comme dans la case trésor, le code des élections municipales fait honneur au vainqueur: La liste qui obtient le meilleur résultat obtient 50% des sièges- voilà ce qu'il dit le code, et là si je prends ma calculette solaire-grille pain incorporé,la moitié de 49 ça fait du 24,50 au cent ah mais! ça va pas ça! les autres ils n'ont que 14 sièges et le maire sur les tabloids il en a 35 ,mais bon dieu mais c'est bien sur il faut lire la suite du code municipal made in france, qui décidément est trop gentil avec les vainqueurs puiqu'il leur fait aussi le super banko! super-super! le code rajoute donc une seconde prime traduite ainsi:Les autres sièges sont répartis à la proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés. et oui vous avez bien compris cela concerne toutes les listes qui ont fait plus de 5% donc à fortiori la liste majoritaire et c'est ainsi que une liste désavouée par plus de 70% de la population se retrouve avec plus de 70% des pouvoirs! et oui la démocratie a encore du chemin à -se- faire.
à suivre -peut-être-

lundi 17 mars 2008

au fil de l'eau
















« Tous ces mots terribles qui font des chansons parlant de misère, d’ennui, de prison, ne sont que des leurres chassant nos démons. Bâillonnant la peur, pendant un moment. Chanter, c’est pas vivre, mais c’est l’espérer. Chanter, c’est survivre, quand on est vidé. Vidé de ses illusions, tout nu et tout con. Essoré, déboussolé, cassé, piétiné. Je ne suis ni meilleur ni plus mauvais que vous. Contre vents et marées, envers et contre tout, j’ai chevillé dans le cœur un rêve de bonheur. Un jour nouveau qui se lève chasse mon chagrin. Un geste, un regard, un mot, un ami qui vient, deux arbres dressés dans le ciel, la lune et la nuit Deux amoureux dans un champ font comme leurs parents. Une fille qui revient d’un voyage très loin. Tous ces mots terribles qui font des chansons » -françois béranger
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