"chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière" -victor hugo- j'ai trouvé cette phrase sur un blog où j'aime bien aller me perdre, c'est celui de YOYO, et j'y découvre toujours de douces friandises, des mots à savourer, à sucer lentement, à passer d'une joue à l'autre, pour bien en sentir tous les parfums; Des mots sauvages aussi parfois, un peu âpres à la mise en bouche, mais qui peu à peu, une fois apprivoisés, vont se révéler dans leur sens profond. Et puis la nuit, ça m'interpelle comme on dit dans les formations de travailleurs sociaux, la nuit c'est mon truc à moi, sans les plumes mais quand même. C'est ma compagne fidèle de veille, celle qui me fait un brin de causette quand j'ouvre la fenêtre pour sentir où elle en est, si ça se passe bien pour elle, sans trop d'angoisse, de zones d'ombre, si les étoiles l'accompagnent... à moins que de retour de piste avec je ne sais qui, elle ne patauge, minable, dans un brouillard bien épais et là pour la conversation, misère, on repassera. "Si longue et si noire que soit la nuit, il vient toujours une heure où enfin le jour se lève"- sangaré ouman- et alors, comme le jeune lion de Lancelot ou le vieux vampire des carpates, il faudra vite aux lueurs de l'est que je rejoigne mon terrier et ferme les rideaux, mon spectacle introspectif que nous appellerons pour l'heure "le monologue de la prostate"étant out jusqu'à la prochaine audition, un de ces jours heu! pardon une nuit certaine où tous les rêves à l'envers seront gris! croyez-vous?
L'Aube. " Les persiennes filtrent la lumière du jour. Douceur. Un léger picotement dans la nuque, la chaleur paisible de l'éveil, parfum de nuit posé sur des rêveries persistantes. Puis vient l'odeur du café. Le frisson des pas sur le carrelage glacé. Un mot, peut-être, aussitôt oublié. Le plissement des yeux fuyant l'éclat d'aurore. Un homme debout dans le miroir qui ne me rappelle rien. Une ombre. Bouffée des chaleurs nocturnes qui reparaissent lentement. L'éveil progressif des sens à la perception des millions de spectacles du jour. La fleur d'iris ouverte absorbe le soleil. Clarté. Un oiseau, mais qui ne chante pas. Peut-être qu'il ne vole pas. Le ciel est trop imprécis. Doute. Puis revient le miroir. Ou est-ce un retour au miroir ? Une forme, un reflet flou. La lumière toujours présente, mais elle n'éclaire pas. Il fait très sombre, pourtant l'oeil voit. Lui ! L'homme dans le miroir qui ne rappelle rien. Sauf peut-être qu'il est. Il ne rappelle rien... Il ne rappelle rien sauf peut-être... peut-être est-il. Il est. J'y suis ! Réveil. Hurlement strident dans la nuit toujours pleine. Brasier de la lampe au chevet. Rudesse. Un léger picotement dans la nuque..." -récit d'un rêve- par m.d. arakiri et publié dans poésie de nuit
"On a trempé notre plume dans notre envie de changer de vision de prendre une route parallèle, comme une furtive évasion. On a trempé notre plume et est-ce vraiment une hérésie de se dire qu'on assume et qu'on écrit de la poésie. Il existe paraît-il, un instant dans l'écriture qui oublie la page blanche et efface les ratures. Un véritable état second, une espèce de transe qui apparaît mystérieusement et s'envole en silence. Que l'on rape ou que l'on slame, on recherche ce moment. Il allume une flamme qui nous éclaire brièvement. Cette flamme est la preuve, laisse moi t'en faire une démo qu'il est possible de combattre le mal par les mots. C'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps Les moment rares et irréels que la quiétude inonde. Rouda, n'oublie jamais notre parole du bout du monde On ressent comme une coupure dans la vie, comme un rêve On oublie les coups durs de la vie, comme une trêve C'est un phénomène puissant, je ne te parle pas d'inspiration mais d'un souffle plus profond comme une seconde respiration. On voit et on entend l'encre devenir vivante On goûte et on sent la saveur d'une rime errante On touche du doigt l'instant qui nous enveloppe de sa puissance. C'est sans cesse la renaissance de l'essence même de nos cinq sens. C'est le moment où on passe de l'autre côté des paysages On sympathise avec le vent et on tutoie les nuages Il fait jour en pleine nuit et il fait nuit en plein jour. Profite de cet instant, il ne durera pas toujours c'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant Les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps. Le moment où le voile se lève et la magie s'élance Là où j'ai croisé Souleymane au bout du sixième silence Si on a pas atteint le Nirvana, on doit en être au seuil Pourtant je suis simplement assis là devant ma feuille Peut-être que cet instant n'existe que dans mon espri tet que je suis complètement mythomane lorsque j'écris mais laisse moi mon stylo, y'a pas moyen que je m'arrête J'ai une envie d'écrire comme t'as une envie de cigarette Et pour m'enlever ce désir je te demanderais de repasser car tant que je pourrais écrire je continuerai de penser que c'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps Les moments que l'on redécouvre, que l'on connaît plus ou moins Tu l'as déjà touché Jacky, j'en suis témoin On a trempé notre plume dans notre envie de changer de vision de prendre une route parallèle, comme une furtive évasion On a trempé notre plume et est-ce vraiment une hérésie de se dire qu'on assume et qu'on écrit de la poésie." -toucher l'instant-grand corps malade-