mardi 20 juin 2017

il y eut un soir, il y eut un matin


Premières lueurs.
La promesse de l'aube...qu'ils disaient
Un peu de fraîcheur sur son  front de mer
à s'envoyer la claque
des
béatitudes devant une toile,
toujours la même
jamais pareille...

6h un quart,
quelques vélos sortis de placard

Bonjour le petit jour.

                                    C'est la vie qui s'amène

Amen!

     Hello Sammie ami
débarqué avec arme et  bagage d'une impossible armada 
Le chevaux des indiens au galop  dans tous les sens du terme;
aussi déboussolés que leurs maîtres
sur une tranche d'estuaire breton .
Allez!
C'est reparti comme en...17.


"Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
sa protestation, ses chants et ses héros.../..."
Louis Aragon

 Les portes de la grande boucherie restées ouvertes
pour le plaisir de quelques uns
et le malheur des autres,
toutes langues confondues.



" .../...Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l'avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages

Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché..../..."
Louis Aragon



"De nos ruches d'acier sortons à tire-d'aile
Abeilles le butin qui sanglant emmielle"De nos ruches d'acier sortons à tire-d'aile
Abeilles le butin qui sanglant emmielle
Les doux rayons d'un jour qui toujours renouvelle
Provient de ce jardin exquis l'humanité
Aux fleurs d'intelligence à parfum de beauté"
Les doux rayons d'un jour qui toujours renouvelle
Provient de ce jardin exquis l'humanité
Aux fleurs d'intelligence à parfum de beauté"

Guillaume Apollinaire extrait de "Calligrammes poèmes de la paix et de la guerre


"On marche aux sons voilés du tambour. Sur la plaine
Le soleil luit ; l’oiseau vole au bord du chemin.
Oh ! que n’ai-je son aile ! oh ! que la vie est pleine
De tristesse ! Mon cœur se brise dans mon sein.
Au monde je n’aimais que lui, mon camarade,
Que lui seul, et voici qu’on le mène à la mort.
Pour le voir fusiller défile la parade ;
Et c’est nous, pour tirer, nous qu’a choisis le sort.
On arrive : ses yeux contemplent la lumière
De ce soleil de Dieu qui monte dans le ciel…
Mais d’un bandeau voici qu’on couvre sa paupière :
Dieu clément, donnez-lui le repos éternel !
Nous sommes neuf en rang, déjà prêts sous les armes.
Huit balles l’ont blessé ; la mienne, - de douleur
Leurs mains tremblaient, leurs yeux visaient mal sous les larmes, -
La mienne l’a frappé juste au milieu du cœur.
Imité de l’allemand."
 Auguste Lacaussade, "Le soldat"



 "Il a dévalé la colline
Ses pas faisaient rouler les pierres
Là-haut entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie
Il respirait l’odeur des arbres
Avec son corps comme une forge
La lumière l’accompagnait
Et lui faisait danser son ombre
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil
Les canons d’acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l’eau
Il y a plongé son visage
Il riait de joie il a bu
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Il s’est relevé pour sauter
Pourvu qu’ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L’a foudroyé sur l’autre rive
Le sang et l’eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil
Le temps d’atteindre l’autre rive
Le temps de rire aux assassins
Le temps de courir vers la femme
Il avait eu le temps de vivre."

Boris Vian, "L'Evadé",Chansons et Poèmes, 1954



 "Ils m'ont tiré au mauvais sort
par pitié
J'étais mauvaise cible
le ciel était si bleu
Ils ont levé les yeux
en invoquant leur dieu
Et celui qui s'est approché
seul
sans se hâter
tout comme eux
un petit peu a tiré à côté
à côté du dernier ressort
à la grâce des morts
à la grâce de dieu.
Ils m'ont tiré au mauvais sort
par les pieds
et m'ont jeté dans la charrette des morts
des morts tirés des rangs
des rangs de leur vivant
numéroté
leur vivant hostile à la mort
Et je suis là près d'eux
vivant encore un peu
tuant le temps de mon mal
tuant le temps de mon mieux."
Jacques Prévert, "La complainte du fusillé ", Fatras, 1966




 "Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette".
Pablo Neruda



 "Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !"
Pablo Neruda 


" La peau d'un Américain (41 coups de feu)
41 coups de feu
Nous irons nous balader
De l'autre coté de cette rivière sanglante
41 coups de feu ont déchiré la nuit
Et te voilà, agenouillé dans l'entrée, devant son corps
A prier pour sa vie
C'est quoi ? Un flingue ? Un couteau ?
Un portefeuille ? Non : ta vie...
Ce n'est un secret pour personne, l'ami,
Tout le monde peut se faire descendre juste parce qu'il vit
Dans la peau d'un Américain.
41 coups de feu
Lena prépare son fils pour aller à l'école
Lui dit : " Dans la rue, Charles,
Je veux que tu comprennes les règles du jeu.
Si un agent de police t'aborde
Promets-moi d'être bien poli,
De ne pas partir en courant.
"Promets à maman que tu garderas tes mains bien en vue..."
C'est quoi ? Un flingue ? Un couteau ?
Un portefeuille ? Non : ta vie...
Ce n'est un secret pour personne, l'ami,
Tout le monde peut se faire descendre juste parce qu'il vit
Dans la peau d'un Américain.
Un flingue ? Un couteau ?
C'est inscrit dans ton cœur ? Ça se lit dans tes yeux ?
Ce n'est un secret pour personne
41 coups de feu
Et nous irons faire un tour
De l'autre côté de cette rivière de sang
41 coups de feu,
Mes bottes pleines de boue
Nous avons été baptisé dans cette même rivière et dans le sang les uns des autres
C'est quoi ? Un flingue ? Un couteau ?
Un portefeuille ? Non : ta vie...
Ce n'est un secret pour personne, l'ami,
Tout le monde peut se faire descendre juste parce qu'il vit
Dans la peau d'un Américain."

 Bruce Springsteen, "American Skin (41 shots)"




 "A tous les enfants qui sont partis le sac à dos
Par un brumeux matin d’avril
Je voudrais faire un monument
A tous les enfants
Qui ont pleuré le sac au dos
Les yeux baissés sur leurs chagrins
Je voudrais faire un monument
Pas de pierre, pas de béton
Ni de bronze qui devient vert
Sous la morsure aiguë du temps
Un monument de leur souffrance
Un monument de leur terreur
Aussi de leur étonnement
Voilà le monde parfumé,
Plein de rires, plein d’oiseaux bleus
Soudain griffé d’un coup de feu
Un monde neuf où sur un corps
qui va tomber
Grandit une tache de sang
Mais à tous ceux qui sont restés
Les pieds au chaud, sous leur bureau
En calculant le rendement
De la guerre qu’ils ont voulue
A tous les gras tous les cocus
Qui ventripotent dans la vie
Et comptent et comptent leurs écus
A tous ceux-là je dresserai
Le monument qui leur convient
Avec la schlague, avec le fouet
Avec mes pieds avec mes poings
Avec des mots qui colleront
Sur leurs faux-plis sur leurs bajoues
Des larmes de honte et de boue."

Boris Vian

 
" Puisque le feu et la mitraille,
Puisque les fusils, les canons,
Font dans le monde des entailles
Couvrant de morts les plaines et les vallons.
Puisque les hommes sont des sauvages
Qui renient le dieu Fraternité,
Femmes debout ! Femmes à l’ouvrage !
Il faut sauver l’Humanité !
Refuse de peupler la Terre !
Arrête la fécondité !
Déclare la grève des mères !
Aux bourreaux, crie ta volonté !
Défends ta chair,
Défends ton sang !
A bas la guerre
Et les tyrans !
Pour faire de ton fils un homme,
Tu as peiné pendant vingt ans,
Tandis que la gueuse en assomme
En vingt secondes, des régiments.
L’enfant qui fut ton espérance,
L’être qui fut nourri de ton sein,
Meurt dans d’horribles souffrances,
Te laissant vieille, souvent sans pain.
Est-ce que le ciel a des frontières ?
Ne couvre-t-il pas le monde entier ?
Pourquoi sur Terre des barrières ?
Pourquoi d’éternels crucifiés ?
Le meurtre n’est pas une victoire !
Qui sème la mort est un maudit !
Nous ne voulons plus, pour votre gloire,
Donner la chair de nos petits ! "

La grève des mères



 Il y eut un soir,
Il y eut un matin





4 commentaires:

  1. De "l'amitié des peuples" liée dans le sang, que reste-t-il dans l'ombre des drapeaux commémoratifs ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Christine.
      C'est bien compliqué tout cela; il me semble qu'il y a un devoir de mémoire que chacun traduit comme il le peut, comme il le sent. Un exemple très local, la ville de Saint-Nazaire a été détruite à plus de 70% à la dernière guerre à cause des bombardements américains. un des faits marquants de cette histoire a été le 9 novembre 1942 la destruction de l'école des apprentis des chantiers et la mort de 134 d'entre-eux. Après la guerre les américains, leur économie florissante etc ont fait les beaux jours de la reconstruction. On peut dire que nous avons une relations quelque peu schizophrène avec nos sauveurs, bourreaux...alors oui il faut se souvenir et redire: plus jamais ça même si l'histoire de l'humanité nous montre hélas que...
      Les flonflons et les drapeaux quand ils permettent le vivre ensemble bravo.
      Vive le peuple état-unien. Vive le peuple allemand etc etc.
      le mondialisme des marchands d'armes c'est une autre affaire .
      Et puis n'oublions jamais qu'un drapeau qu'il soit, rouge, noir ou d'une nation c'est juste un bout de chiffon qui sert de symbole.
      L'important me semble t'il c'est de conserver une certaine lucidité critique et loin des dogmes sur le cours de l'Histoire.
      Belle journée à vous
      :-)


      Supprimer
  2. Lorsque je suis allée aux cimetières allemand, britannique, américain, en Normandie, ce qui m'a le plus émue, ce sont toutes les lettres des soldats, ces enfants soldats, si jeunes, si pleins de vie et qui pourtant allaient la perdre pour une connerie de guerre. Il n'est pas bon de rester dans le passé, mais il est important de rappeler le passé, pour éviter que cela ne recommence, mais je crois que les gens n'ont pas bonne mémoire...
    Tes photos du haut sont magnifiques ♥
    Bonne soirée, Jean-Jacques.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Françoise.
      C'est sans doute cela le plus important l'Humanité qui "transpire" au milieu de la peur, la haine, la violence, et la barbarie...
      La mémoire elle est souvent défaillante et elle a besoin de piqures de rappel,plus que jamais, encore et toujours...
      Belle journée.
      :-)

      Supprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...