mardi 13 janvier 2009

recommence











"La poésie ne sert à rien et c'est pour cela sans doutes qu'elle est indispensable". Mais au fait! Qui peut dire qu'à un moment donné, l'écriture, cet assemblage brinquebalant et informe de sons et syllabes va devenir de la poésie; Qui ose y mettre comme aux poulets un label, la marque d'un ailleurs qui plonge dans l'inconnu de son être, et qui se reconnait malgré tout dans une multitude de phrases, comme si, il y avait un signe distinctif que personne ne voit et que tout le monde, ou presque, comprend. Il faut oser la poésie, comme un saut dans le vide du trop plein de soi, il faut aimer se faire mal jusqu'au plaisir décharné, danser avec les mots jusqu'à l'épuisement lorsque rendu là haut, mais où? tu t'arrêtes le souffle court, au bord de l'asphyxie et qu'en levant soudain la tête, tu te rends compte que le sommet tant désiré, tant espéré, il n'est déjà plus, d'ailleurs il n'a jamais existé, que dans la folie de ton âme, c'est un mirage d'horizon. La poésie ne s'apprend pas elle se donne en souffrance, en jouissance, ce qui revient sans doutes aux mêmes, elle se cuisine tellement mal que les recettes des autres, on n'arrive jamais à les reproduire, et c'est tant mieux n'est ce pas! Sinon elle disparaitrait à tout jamais dans l'attendu, le convenu, l'arrivisme... Elle a "juste" besoin de ton sang, de tes larmes, de ta sueur, elle se repaît dans la différence, de l'indifférence aussi comme pour ne jamais faire recette, elle s'apprivoise au compte- gouttes riche de sa misère et ses pratiquants y rentrent comme en religion sans dieu, ni maître, sans école, sans principes, comme lorsque l'on tombe dans un fossé et qu'on se relève un peu plus tard, contemplant les dégats et se disant "même pas mal". J'ai peur d'avoir oublié, ces mots qui me rentrèrent dedans tout à l'heure ou demain, sans aucune excuse, sans prévenir, je n'avais pas de papier sur moi pour éponger la diarrhée et constater l'impact, alors j'ai continué la route, en me disant qu'il ne fallait surtout pas oublier et en arrivant où mes pas devaient logiquement me conduire, je n'avais plus aucune raison de me souvenir et à la place de ce qui me semblait tout à l'heure magique et essentiel à l' équilibre précaire de mes instances pathétiques , je ne trouvais au fond de la poche droite qu'un bout de papier chiffonné sur lequel j'avais fébrilement écrit "recommence"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...