jeudi 29 avril 2021

abri côtier

 

Il cherchait refuge là où les mots se diluent en mouvances bleutées, verdâtres...
où ils disparaissent pour mieux s'entendre dire -peut-être-
et rire surement
dans le trouble des nuances, dans l'évanescence,
  toujours fugitif de soi-même,
barbouillé de  gracieuse solitude, d'incertitude, de tout contre-vérité...
en cadence d'un émoi au flot lourd et égaré.
 
Bref! à  l'étale, il cherchait sa planque de secours.
 

 

"Dans les filets du vent
il y a des étoiles
Elles ne servent à rien
qu’à mesurer le temps
Il écrit pour l’esprit
son histoire éternelle
Il y a beaucoup d’idoles
malaxées et meurtries
brisées et re-brisées
sous le sabot du vent
Dans les filets du vent
il y a les mots des hommes
leurs mots d’amour leurs mots
de sang leurs mots de rêve
Et parfois le vent tendrement
se désaltère à leurs syllabes :
mots de sable, de terre
Quand les amants seront
ces naufragés de terre
pris au filet du vent,
que l’herbe les habille
d’une douce mémoire
pour apaiser de leur amour
le pouls vivant !
[...] "
Salah Stétié extrait de"Chant égorgé d'alouette"


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Manif aux champs
qu'un son impur abreuve nos sillons 
 

 




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 Echo d'Ouessant

La sècheresse s'accroit

Il est tombé seulement l’équivalent de deux petits grains soit 1,2 mm de précipitation durant tout ce mois d’avril. L’écart par rapport à la normale de 1981 à 2010 est de - 98% ! Déjà le manque d’eau était bien problématique depuis la mi-mars. Nous passons d’excès d’eau (+ 70% en décembre 2020) à une insuffisance notoire depuis la fin de l’hiver. Tout cela à cause d’un vent d’est persistant qui a sévi durant tout le mois d’avril, sans céder la place à notre commun kornog. Avec le rugenn, nous devons garder le paletot et même le gros burnous d’hiver ! La moyenne est de 10°C ce mois-ci avec un pic caniculaire à 22,1°C le 1er avril (comme 2015) et un minimum de 5,5°C le 6 avril 2021. Le rugenn a soufflé en furie le 2 avril avec 86,8 km/h maximum en rafale et encore 82,8 km/h les 3 et 7 avril. Et encore 93,7 km/h et 90,7 km/h maximum en rafale les 25 et 26 avril.

La température de l’eau de mer monte doucement et atteint en ce début mai 12°C en surface aux Pierres Noires. Le vent d’est a aussi ce pouvoir de faire « tomber la mer ». Effectivement la houle durant un mois entier n’a pas dépassé le seuil des deux mètres. Enfin, du vent d’Ouest est annoncé pour le 3 mai prochain, croisons les doigts pour que ces prévisions se réalisent ! Sinon nous irons faire nos rogations à Belennos et à Saint Evezneg comme le faisaient les Ouessantines au siècle dernier !

 

La Nature insulaire s'éveille

Malgré le manque d'eau que l'on ressent sur toute l'île, les floraisons printanières vont bon train. Et, on aime reconnaitre la flore côtière en citant le nom des fleurs comme un doux refrain qui revient chaque année: armérie maritime, scille printanière, lotier corniculé, jasione, silène maritime, carotte à gomme, genêt prostré… Tous sont bien présents pour honorer ce printemps et embellir les balades côtières des insulaires confinés. Les arbres fruitiers : pommiers, poiriers, prunelliers sont eux aussi submergés de fleurs. La Nature est bien là et nous rassure en ces temps si «obscurs». Finalement, elle aura toujours le dernier mot et vaincra quoiqu'il advienne.

Le retour du coucou gris nous a aussi rassérénés. Avait-on bien un sou en poche ? Finalement qu'importe, car il est là ! Tout n'est pas perdu. Et tous ces chardonnerets qui s'esbaudissent autour des cirses et des cardères : quel plaisir de revoir leur plumage chatoyant et d'écouter leur chant mélodieux. Les hirondelles ont aussi retrouvé leur île d'Ouessant et débutent la couvaison. Huppes fasciès, queues rouges à front blanc, traquets motteux, bergeronnettes printanières, fauvettes pitchou, quel soulagement ils sont tous présents et égaient la lande et les prairies insulaires. La vie reprend. L'Homme est désormais minoritaire sur l'île mais Ouessant grouille de vies.

Un collectif au vent de bout '

IL est né ! Enfin ! Et ce fut en même temps si rapide. Le projet de construction d'une éolienne aussi haute que la tour radar (avec ses pales) à quelques mètres du Cromlec'h sur la pointe sacré de Penn Arland a fait bondir plus d'un (e) Ouessantin (e) sans compter les nombreux (ses) amoureux (ses) d'Ouessant qui pour certains (es) ont même pleuré en imaginant le «massacre» paysager… Surtout c'est l'accaparement de Sabella et d'Akuo envers notre chère île pour en faire «leur laboratoire» et leur «vitrine internationale» qui a commencé à faire réagir. Et oui, Ouessant fait rêver. Rien que son nom Ouessant est sujet à tant de fantasmes. Alors oui, estampiller «Ouessant» sur des machines, ça ne peut que charmer et créer un pouvoir d'attraction ! Sauf lorsque c'est au détriment des gens qui y résident et des amoureux qui y reviennent chaque année depuis des décennies. Le fameux «mix énergétique» qui en ce moment même fait l'objet d'une enquête publique, déplaît et notamment par le manque de concertation, le flou et même l'omerta qui règne autour de ce projet.

En quelques jours, tout s'est accéléré. De nombreux coups de fil de soutien, des rendez-vous virtuels, des SMS échangés et c'est un comité insulaire qui s'est retrouvé mercredi 21 avril devant la mairie lors de l'arrivée de l'enquêteur. Trois jours après, un collectif se crée avec ce nom porteur et prometteur de «vent de bout». Et c'est le début d'une belle aventure pour protéger Ouessant et lui trouver des solutions adéquates ou en tous cas adapté à son environnement si fragile et tellement protégé. Je vous fais partie de la pétition et je remercie toutes les personnes qui ont déjà soutenue et qui m'ont aussi apporté leur soutien lors de la dernière newsletter. Désormais, vous pouvez faire confiance à «vent debout».
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" L'homme est un enfant
qui a mis une vie à se restreindre,
à se limiter, à se voir limité, à s'accepter limité.
Adulte, il y est parvenu, presque parvenu..."  Henri Michaux


 



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