vendredi 24 janvier 2020

ar mor



"Il faut tourner la plage"
disait ptit Claude,
un grand type qu'on appelait comme ça
pour ne pas que le confondre avec l'autre,
 certainement moins élancé
que lui
mais
qui restait
 un de ses paroliers préféré pour faire dans l'a-peu-prè-tisme
 de bon aloi.

Fin janvier- plus un pékin de parisien pour s'émerveiller des nuances subtiles
entre les gris gris du ciel, le bleu gris de l'océan et la plage... heu... ensablée.

La plupart des cambuses ne rouvriraient qu'en avril au retour des cloches de Pâques
et pour l'heure elles offraient entre deux rideaux de fer les estampes de leur fertile imaginaire côtier.

"La vie est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort."
Xavier Bichat



"Parmi les cœurs opaques
Je suis de ceux qui savent
Mais qui ne s’épanchent pas
Sur les diagonales
Ou partir serait aussi rester.
... Je suis de ceux qui savent
Que de départ en départ,
De joie en joie,
De tristesse en tristesse,
D'abandon en abandon
On revient à soi
D’un bas soleil renouvelé
Définitivement sans âge
Vers sa vie sauve.
Croire….."

Pascal Sauvaire  découvert chez: "Mots perdus"




"Et dans cette songerie sans calme ni grandeur, dans cette flânerie sans but ni espoir, mes pas usaient cette matinée de liberté, et mes phrases prononcées tout haut à voix basse résonnaient, en se multipliant dans ce simple cloître de mon isolement."
Fernando Pessoa





"Je m'étais levé tôt et je trainais pour me préparer à exister."
Fernando Pessoa




"Il faut tourner la page
Changer de paysage
Le pied sur une berge
Vierge
Il faut tourner la page

Toucher l'autre rivage
Littoral inconnu
Nu
Et là, enlacer l'arbre
La colonne de marbre
Qui fuse dans le ciel
Tel
Que tu quittes la terre
Vers un point solitaire
Constellé de pluriel
Il faut tourner la page...
Redevenir tout simple
Comme ces âmes saintes
Qui disent dans leurs yeux
Mieux
Que toutes les facondes
Des redresseurs de monde
Des faussaires de Dieu


Il faut tourner la page
Jeter le vieux cahier
Le vieux cahier des charges
Oh yeah
Il faut faire silence
Traversé d'une lance
Qui fait saigner un sang
Blanc
Il faut tourner la page
Aborder le rivage
Où rien ne fait semblant
Saluer le mystère
Sourire
Et puis se taire"

Claude Nougaro








Il y a l'usure des mots. Des mots de tous les jours. Des mots de petit jour. Des mots dont on se sert, jusqu'à la corde. Jusqu'à la patine du sens. La rondeur de l'usure. La trace sur le manche. C'est matière première, brute, de l'échange. De la guerre. De la consolation. Qui disent la blessure. Qui disent l'évidence. Qui disent l'essentiel. Simplement le poème ou le texte les remet au centre. Leur redonne une place. Un peu d'espace. De largeur. Un peu d'air et de silence dans le vacarme aseptisé de la course. Ce sont des mots de soif comme on parle d'un vin de soif. Un vin de tous les jours. Un vin de table. Des mots de tous les jours. Des poèmes de tous les jours. Des poèmes de table. Des poèmes de soif.
  Thomas Vinau 
 découvert dans "Carnet de notes de Lupitovi"
















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