samedi 9 juin 2012
marchés sur nos plates-bandes
source: Charmine
Pourquoi l'Europe n'explosera pas par Caleb Irri
"Visiblement, le « coup de poker » des marchés n’a pas suffit à faire peur à tous les citoyens, car les élections approchent dans de nombreux pays, et les résultats sont encore incertains. Face au dangers que représentent pour les banques la menace d’élections libres et contestataires, les dirigeants européens passent donc à l’étape suivante en menaçant désormais clairement de se passer des pays qui refuseraient le fameux « pacte de stabilité », c’est-à-dire tous ceux qui seraient tentés de faire passer l’extrême gauche au pouvoir dans leur pays.
En proposant explicitement la mise en place d’une Europe « fédérale » aux peuples européens, la chancelière allemande exprime désormais clairement son impatience, et laisse entendre qu’elle laissera tomber tous ceux qui auront refusé de se soumettre à son autorité. Cet empire européen serait donc soumis aux marchés et sa politique économique dirigée vers un seul objectif, le retour de la compétitivité. Sauf que cette dernière exigera de la part des peuples de si grands sacrifices que leurs conditions de vie se détérioreront considérablement car, faut-il le rappeler, nos « concurrents » sont tous moins bien traités que nous…
Ce qui se cache derrière ce discours ferme et menaçant, c’est pourtant bien le constat d’un échec, celui de la propagande menée en Europe pour faire accepter aux peuples l’austérité généralisée. L’Allemagne prend peur, et les marchés aussi. Désormais incertains de faire valider par les urnes le « coup d’Etat » qu’ils préparent de longue date, ils utilisent un discours alarmiste qui consiste à faire croire que l’Europe est au bord de l’éclatement, et qu’il suffirait qu’un ou plusieurs pays refusent d’appliquer les consignes pour que tout explose. Pour eux, il n’est plus temps d’attendre la bonne volonté des Grecs, ou celle des Espagnols ou des Français pour avancer, car à force de tergiversations c’est jusqu’à l’Allemagne elle-même qui sera touchée ; si les banques ne font pas toutes faillite avant.
Mais si l’Europe n’est plus représentée que par l’Allemagne, la France, L’italie ou l’Espagne, à quoi ressemblera-t-elle alors ? Cette histoire ne tient pas debout, tout cela est parfaitement ridicule, car en réalité la destruction de l’Europe est impossible : que pèseraient alors tous les pays qui la composent s’ils se retrouvaient seuls ?
Non, l’Europe n’explosera pas. C’est la gouvernance actuelle qui explosera, et c’est sans doute ça la plus grande peur des dirigeants européens. Ce n’est donc ni la sortie de la Grèce de l’Euro ni même cette destruction -à laquelle ils ne peuvent pas croire- mais bien l’arrivée au pouvoir de groupes politiques qui refusent à la fois de payer et de sortir de l’Europe qui les effraie. D’où cette sortie désespérée de madame Merkel, qui craint de voir la tête de son empire (et peut-être aussi de son pays) lui échapper.
Mais le véritable enjeu de cette bataille, pour les peuples, c’est tout simplement de savoir qui va payer : les riches ou les pauvres ? Les banques ont trop prêté, les gouvernements corrompus ont maquillé les chiffres et favorisé les riches, mais plutôt que de s’asseoir sur les milliards qu’elles ont volé aux peuples, elles préfèrent encore risquer de saborder l’Europe. Tandis que les dirigeants politiques qui les ont si bien servi en échange de leur poste, se voient menacés par des mouvements capables de les mettre tous ou dehors, ou en prison : comment ne pas voir que le chaos dont ils nous menacent est un bluff destiné à faire payer, une fois de plus, les pauvres ?
Maintenant, pourquoi personne ne dit que l’Europe ne s’effondrera pas ? Parce que cela serait un signal implicite envoyé à tous les peuples d’Europe pour qu’ils refusent de payer. Cette histoire d’Europe à deux vitesses (qui existe déjà) fait partie de l’enfumage propagé à quelques jours d’échéances électorales, comme l’exigence de la BCE envers l’Espagne sommée de demander l’aide pour ses banques en urgence (alors que les marchés n’ont pas chuté depuis). En réalité ces communications sont destinées à apeurer la population, pour les inciter à voter « utile » aux élections qui approchent.
La seule chose que nous ayons vraiment à craindre, c’est justement que les partis qui dominent aujourd’hui le pouvoir politique en Europe soient de nouveau réélus, car alors ils appliqueront tous les mesures désirées par les marchés. Tout en s’évertuant à ne plus rendre possibles, à l’avenir, de telles incertitudes quant aux résultats des élections ; un coup à nous les supprimer définitivement.
Mais de quelle Europe voulons-nous, de quel monde rêvons-nous ? Ne voyez-vous pas en Russie ou au Québec les Lois réprimant le droit de manifestation, ne voyez-vous pas les fichiers qui atteignent désormais tous les citoyens, ne voyez-vous pas la misère qui grandit en même temps que la peur et la haine ?
Et surtout ne voyez-vous pas que nous n’avons rien à craindre, que ce sont « eux » qui ont peur, et qu’il ne faudrait qu’un petit rien pour que les riches, ceux qui malgré la crise ont vu leur situation s’améliorer, soient contraints par le peuple à renoncer aux sacrifices qu’ils veulent lui faire subir, tout en subissant eux-mêmes les conséquences de leurs erreurs ?
Le monde ne s’écroulera pas si quelques banques s’effondrent, et même si toutes les banques s’effondrent. La valeur d’un pays ne se mesure pas à la somme qu’il possède mais au peuple qui le compose. Cela peut faire peur un monde d’où les banques auraient disparu. Mais cela arrivera-t-il ?
Non bien sûr, pas tout de suite en tous les cas… C’est pourquoi si les peuples ne paient pas, les banques seront bien obligées de payer… Nous sommes dans un système capitaliste, non ? Et puis un Etat, ça ne peut pas faire faillite ; tandis qu’une banque oui ! Laissons-les se dépatouiller avec ça. Nous le peuple, élisons des gouvernants pour qu’ils respectent notre volonté : nous ne voulons pas payer, nous ne voulons pas sortir de l’Europe, et nous voulons vivre décemment. Qu’ils se débrouillent ensuite pour trouver des solutions, nous les payons assez cher pour cela !
PS : Et pour la gouvernance européenne, madame Merkel attendra…"
Caleb Irri
source:" Les pensées doubles de Caleb "
source: Les indignés
-qu'un son impur abreuve nos sillons-
source: Toile
"Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit."
-Fabio Viscogliosi-
Ni de près... Ni de loin... par lejournaldepersonne
Ni de près... Ni de loin... par le journal de Personne
"Monsieur Deprès et Monsieur Deloin se disputent le pouvoir
Ils sont à égalité pour le moment : 50-50
Il va falloir que je tranche dans le vif du sujet pour les départager et octroyer à l’un ou à l’autre, le titre de Grand Monsieur.
…
C’est comme si on me demandait de choisir entre ciel et cieux, entre harmonie et mélodie, entre le pluriel et le singulier…
Lequel des deux, mérite vraiment de gouverner, de régner.
C’est avec ce bulletin de vote que je m’en vais le déterminer.
Le premier est à ma gauche, le second à ma droite
L’un voit de près, et l’autre voit de loin
Monsieur Deprès voit de près
Monsieur Deloin voit de loin
Ce que l’un voit de près, l’autre ne le voit pas de loin !
Ce que l’autre voit de loin, l’un ne le voit pas de près !
De loin, je suis un être parmi les êtres
De près, je suis un être à part
De loin, je ressemble à tout le monde
De près, je ne ressemble à personne
De loin, je suis du genre animal, d’espèce humaine, de type féminin
De près, je suis une conscience qui refuse d’abdiquer
De loin, je suis comme un électron libre
De près, on dirait que j’ai des atomes crochus, des références et des préférences
Tous les projecteurs sont braqués sur moi
Pour qui je vais voter ?
Pour Monsieur Deloin, qui ne voit pas de près
Ou pour Monsieur Deprès, qui ne voit pas de loin
Front de loin, ou front de près?
C’est là que je me rends compte que je ne suis qu’une effrontée
Parce que j’ai ma petite idée
Pour savoir avec qui je voudrais avoir une partie liée
En vérité, ni avec l’un, ni avec l’autre
Je ne suis attirée ni de près, ni de loin
Donc, je m’en vais voter pour moi-même
Parce que je suis la seule à voir en même temps de près et de loin!
Ni myope, ni presbyte… je renvoie dos à dos tous les miros!
Pourquoi les départager quand je peux régner sans partage
et me confier tous les pouvoirs…
Parce qu’il n’y a pas plus digne représentant de soi, que soi,
devrait se dire le peuple roi en refusant toute délégation, de près comme de loin… parce qu’il n’y a pas d’autre grand Monsieur que le peuple!"
-Le journal de Personne-
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