vendredi 28 octobre 2011

ici et maintenant en ailes et en iles





Diable, déjà vendredi et la lessive toujours dehors.
Cela ne lui ressemble guère.
D'habitude...
-D'habitude on ne traine pas non plus dans la gadoue, surtout  en fin de semaine.
répondit agacé le commissure en chef  à son second en chef
-Alors, si vous le voulez bien,  pour avancer rapidement  dans l'enquête évitons de trop penser aux habitudes.
-Surtout hélas, en fin de semaine.
ha! ha!

Il s'en suivit quelques secondes de gloussement discret rapidement mises à profit par une délégation d'oies posées dans le champ voisin pour les besoins de la production.

Commissure, Commissure, s'il vous plait!

Tous les regards, du  pâle moins  au foncé plus, convergèrent.

Le jeune stagiaire de l'école nationale des commissures, débarquant deux jours avant, dans un réflexe logique pour son âge  et dans le contexte bien sur et particulier d'une éducation marquée par trente-cinq  de vie commune  avec la soeur de sa mère qui au bout du compte s'avéra, un peu plus tard, être sa tante,
-virgule-
 Réalise dans  l'instant  l'impolitesse de ses propos et se met illico dans la peau d'un poèle à pelets, au démarrage de sa ventilation. 

pettite note administrative:
-c'est une image légèrement osée que seuls les connaissures pourront à sa juste valeur apprécier-


Le commissure divisionnaire -que tout le monde appelait Pornic à cause de son père né à Quimper- se retourna vers Vincent le stagiaire et imposant silence, même aux oies, d'un  léger mais tout à fait charmant geste d'une main gauche occupée à  jouer avec un mouchoir blanc de la banlieue sud de Cholet.

-Et bien jeune homme, je vois bien là toute la fougue, la vitalité, le souffle porteur de la jeunesse; d'ailleurs moi-même à votre âge..

Toute l'assemblée -réunie autour de son chef , les trois capitaines, les douze lieutenants, les soixante-trois agents en uniforme et les cinq compagnies de CRS garées à proximité et pas très loin,  reliées à la plate-forme par rétro-projecteur vidéo conférence et chocolatière- eut et en même temps
-c'est comme cela que l'on reconnait les vrais chefs-
un léger rictus plus communément appelé rictus de la commissure.
mais aussi:
sourire attendri
dans la société civile.
 -Je vous écoute mon jeune ami, qu'avez vous donc de si pressé à me demander:

Et bien, heu...commissure,  serait-il possible que je fasse référence dans mon prochain mémoire à cette phrase que vous venez de prononcer:

"Evitons de trop penser aux habitudes surtout hélas, en fin de semaine".

Avec votre permission j'aimerais bien intituler mon prochain livre ainsi.
et également et accessoirement si je pouvais ne pas travailleur ce soir, il y a Gilles Servat qui vient dédicacer son dernier opus
Ailes et Iles"
ce soir, 
à la librairie Gweladenn , base sous marine .




-Allez y mon ptit , les ailes et les iles, ça n'attend pas.
mais d'ici là 
bouclons notre affaire,
que nous puissions ensuite  ensuite tous ensemble aller  à la libraire Gweladenn 
(Saint-Nazaire, Rendez-vous à la base sous-marine le vendredi 28 octobre 2011, de 17h30 à 19h - Tel : 02.40.22.16.10 )
faire dédicacer le dernier dichque de Gilles Servat
Même les CRS, Chef?
remarqua un
capitaine:
Le capitaine Vilaine.
Vous vous démerderez avec l'intendance mon ptit, mais  prévoyez du cidre pour les hommes.




Coupez!
Elle est bonne pour moi
Messieurs,  remballons  avant la pluie.




Allo Paris vous faites suivre au générique avec  Gilles Servat
Un truc de saison de préférence
avec une déco de circonstance

Ok! patron c'est dans la boite.







".../...Le rêve de tout écrivain est de se décomposer et que sa pourriture alimente la lampe à la lueur de laquelle on lirait ses propres lignes.../..."
-Sylvain Tesson-



Et bien, on n'est pas rendu, pensa un  conducteur de car qui écrivait ses mémoires l'été  pendant ses vacances réglementaires,en famille,  en Corse grâce au comité d'entreprise.

".../...L'idéal serait de laisser mes forces intérieures se libérer dans l'action pendant que l'esprit, dégagé de tous les soucis d'intendance, divaguerait librement dans les prairies de la rêvasserie.
.../...Nous décomptons souvent ce qui nous reste à souffrir. C'"est la source de notre malheur. La perspective des heures à endurer est plus lourde que le fardeau lui-même. Les vieux maitres de la tradition Zu Ch'an ancêtres des doctrines zen, enseignaient au contraire l'art de la parfaite momentanéité. Ils travaillaient à se saisir de l'instant comme on attrape un papillon dans un filet des soie. Le secret est de s'extraire de la glu de la durée,. Pour éprouver toute l'intensité du moment , il ne faut plus le rapporter à l'expérience du passé ou à l'espoir de l'avenir. En refusant de mesurer la vie avec la toise du temps qui passe, on captera l'énergie de l'immédiat. Krishnamurti, héritier du Zu Ch'an, professait que" le présent est la seule porte de la réalité". il invitait à la pousser et appelait adéquacité  cette faculté à goutter totalement les circonstances du moment. Le penseur Daisetz Teitaro Suzuki écrivait en écho que "l'infini est dans le fini de chaque instant". La révolution n'est donc pas pour demain dans les rues insurgées, mais elle est permanente, en soi, ici et maintenant. Hic et nunc camarade!.../..."
-Sylvain Tesson-


-Extraits de"  Eloge de l'énergie vagabonde"- de Sylvain Tesson-












1 commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...