mercredi 22 octobre 2025

vous pouvez répéter la question?

 

On nous cause et re
de territoires
Je ne me souviens plus quand est-ce que l'expression est arrivée dans nos assiettes 
mais je sais par contre qu'aujourd'hui on en abuse et re.
J'ai parfois l'impression d'exister - pour certains- dans un parc ornithologique
où des espèces exotiques retiennent l'attention le temps de la promenade
avec us et coutumes
qui sont les deux mamelles
d'un terrible terri-poires



"Ne rien faire et se tenir en joie."
La belle-soeur de Spinoza


"J'ai longtemps été un petit garçon qui se rêvait une famille idéale. A partir des rares usages qu'ils me laissaient entrevoir j'ai imaginé la rencontre de mes parents. Quelques mots lâchés sur leur enfance, des bribes d'informations sur leurs jeunesse, sur leur idylle, autant de parcelles sur lesquelles je me suis jeté pour construire on improbable récit.
J'ai dévidé à ma façon l'écheveau de leur vie et, de même que je m'étais inventé un frère, j'ai fabriqué de toutes pièces la rencontre des deux corps dont j'étais né, comme j'aurais écrit un roman.
.../..."
Philippe Grimbert extrait de: "Un secret"




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                                                                       illustration Source

Découvert chez: "Danger poésie"
"J'écris parce que les mots sont la seule chose qui nous reste pour enterrer les-morts
 
Il y a des moments où un homme cesse d'être un homme.
Il devient une blessure. Une entaille ouverte dans l'univers.
Je suis cette blessure.
J'écris ces mots non pas depuis une pièce,
mais depuis la tombe du sens lui-même.
Et je les écris les mains tremblantes et le coeur blasphématoire,
car je ne sais plus si la prière est une vertu ou une malédiction.
Parce que le silence céleste est devenu si fort
que je crains qu'il ne me fracasse le crâne.
Ils nous ont dit de fuir.
Ils nous ont dit : « Allez vers le sud, vous y serez en sécurité. »
Alors nous sommes partis.
Obéissants.
Dociles.
Mendiant la vie comme des mendiants mendient leur pain.
Mais il n'y a pas de sud.
Il n'y a pas de sécurité.
Il n'y a que la terre qui tremble sous le poids des cadavres,
et des enfants portant les yeux des morts sur leurs visages.
Je suis assis maintenant dans une pièce plus petite qu'un confessionnal,
vingt-huit mètres carrés de culpabilité.
Et j'ai honte de posséder même cela.
Honteux parce que mon ami gît sans tête dans le Nord.
Honteux parce que je respire, et que sa mère ne respire plus.
Honteux parce que survivre, ici, est devenu un péché.
Qu'est-ce que c'est ?
Comment appelle-t-on un monde où l'innocence
est une condamnation à mort et la justice une superstition ?
N'appelez pas cela une guerre.
Appelez cela un massacre rituel.
Appelez cela un abandon divin.
Appelez cela pour ce que c'est : la lente crucifixion
d'un peuple en plein jour, pendant que les évêques de la démocratie
sirotent du vin et parlent de « contexte ».
Ils ont bombardé une tour aujourd'hui.
Quarante-huit familles.
Trente minutes pour s'échapper.
Puis ce fut le feu.
Puis ce furent les décombres.
Puis ce fut le silence.
Et le monde, ce monde boursouflé et anémié,
regardait, les yeux secs et le ventre plein.
Ils l'ont écrit.
Ils l'ont appelé « une réponse ».
Ils ont dit : les infrastructures du Hamas.
Je dis : une crèche avec du sang encore humide sur les couvertures.
Je dis : un enfant recroquevillé autour des chaussures de sa soeur morte.
Je dis : un père creusant des briques
avec ses ongles parce qu'il n'y a plus de pelle,
plus d'ambulance, plus d'espoir.
Et les tentes, ne nous insultez pas avec ce mot.
Une tente n'est pas un abri.
Une tente est une parodie d'abri.
Une tente, c'est ce qu'on donne aux fantômes
quand même la poussière a oublié leurs noms.
Et pourtant, d'une certaine manière, mon coeur bat.
Pourquoi ?
De quel droit bat-il ?
De quel droit suis-je là pendant que d'autres disparaissent en fumée ?
Oh mon Dieu, si Tu regardes, alors regarde ça.
Trois autres maisons sont tombées au moment où j'écris.
Trois.
Chacune avec sa propre histoire sainte,
sa propre berceuse interrompue par le cri de l'acier.
Si ce n'est pas l'enfer, alors l'enfer est superflu.
Et pourtant j'écris.
Parce que les mots sont la seule chose qui nous reste pour enterrer les morts."  Dr Ezzideen 
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      Et encore
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Photo Dominique Potier
"Si j'ai de la sympathie pour l'anarchisme, c'est parce que je suis conscient d'être un dictateur en puissance.
Certains jours, j'aimerai diriger la terre entière, et conduire l'humanité vers la voie qui me convient. Or nul despote n'ayant jamais été éclairé, le résultat serait bien évidemment catastrophique.
A chaque fois qu'un homme* veut prendre le commandement, il se trouve des imbéciles pour lui obéir et le chaos ne fait que s'aggraver.
Comment réduire- voire éteindre -en l'homme* le désir de domination? Voilà la grande question."
* ou femme( n.d.c.) 
 
Blaise Lesire extrait de: "Opuscule Navrant 

   Alain Bordier "La côte sauvage"



Le Belem; Trois mâts barque qui survécut à une blague et finit à la casse d"épargne




Pour qui, comment quand et pourquoi?
Contre qui, comment, contre quoi?
C′en est assez de vos violences
Qui êtes-vous, où allez-vous?
Qui priez-vous, que voulez-vous?
Je vous prie de faire silence
Pour qui, comment, quand et pourquoi?
S'il faut absolument qu′on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose
Je suis pour les soleils couchants
En haut des collines désertes
Je suis pour les forêts profondes
Car un enfant qui pleure, qu'il soit de n′importe où
Est un enfant qui pleure
Car un enfant qui meurt au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt
Que c′est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences
Que c′est abominable d'avoir pour ennemis
Les rires de l′enfance
Pour qui, comment, quand et combien?
Contre qui, comment et combien?
À en perdre le goût de vivre
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du perlimpinpin
Dans le square des Batignolles
Mais pour rien, mais pour presque rien
Pour être avec vous, et c′est bien
Et pour une rose entrouverte
Et pour une respiration
Et pour un souffle d'abandon
Et pour un jardin qui frissonne
Rien avoir, mais passionnément
Ne rien se dire éperdument
Ne rien savoir avec ivresse
Riche de la dépossession
N'avoir que sa vérité
Posséder toutes les richesses
Ne pas parler de poésie
Ne pas parler de poésie
En écrasant les fleurs sauvages
Et voir jouer la transparence
Au fond d′une cour au murs gris
Où l′aube n'a jamais sa chance
Contre qui ou bien contre quoi?
Pour qui, comment, quand et pourquoi?
Pour retrouver le goût de vivre
Le goût de l′eau, le goût du pain
Et celui du perlimpinpin
Dans le square des Batignolles
Et contre rien, contre personne
Contre personne et contre rien
Et pour une rose entrouverte
Et pour l'accordéon qui soupire
Et pour un souffle d′abandon
Et pour un jardin qui frissonne
Car un enfant qui pleure, qu'il soit de n′importe où
Est un enfant qui pleure
Car un enfant qui meurt au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt
Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences
Que c′est abominable d′avoir pour ennemis
Les rires de l'enfance "
Barbara/Birds on a wire-Rosemary Standley/Dom La Nera "Perlimpinpin"

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