UN BREF RÉPIT POUR JULIAN ASSANGE…
"Voici une information qui n’a pas rempli les « Unes » des journaux (on met à part L’Humanité qui fait toujours le boulot !), n’a pas occupé les boucles des chaînes d’intox pendant 24 heures : La Haute Cour britannique a rendu sa décision ce mardi concernant la recevabilité de l’ultime appel au Royaume-Uni pour empêcher l’extradition vers les États-Unis de Julian Assange.
L’information principale (à court terme) : Julian Assange ne sera pas extradé dans les semaines qui viennent, mais les États-Unis ont jusqu’au 20 mai pour remettre une pièce dans le juke-box… décidant encore des règles, selon son bon vouloir, avec la complicité des juges britanniques. Le jugement de 66 pages n’est pas facile à interpréter, selon les spécialistes de l’affaire, mais il témoigne encore de la perversion de la procédure, qui atteint des niveaux de sadisme à faire pleurer les idéalistes sur l’état de nos démocraties. Cette détention arbitraire de Julian Assange à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans des conditions moyenâgeuses depuis 5 ans, alors qu’il n’est même pas condamné, est une forme lente de torture, comme l’avait déjà pointé Nils Melzer, l’ex-rapporteur de l’ONU sur les tortures. Le labyrinthe juridique est là pour masquer ce qui est, avant tout, une affaire politique, un moyen de mettre à genoux et de « tenir sage » l’ensemble des journalistes qui pourraient être tentés de croire en la nécessité de révéler des vérités sur le pouvoir. Malheureusement, trop d’entre eux se contentent de commenter un feuilleton judiciaire comme si tout était normal (ou même de ne pas en parler, c’est encore plus simple !).
Le fond de l’affaire : Les États-Unis et ses alliés donnent en permanence des leçons au reste du monde, mais n’aiment pas que soient révélées les vérités sur leurs agissements, comment nos dirigeants gèrent les affaires, provoquant des guerres en notre nom, avec ses crimes atroces, ses tortures, ses intérêts cachés, ses erreurs criminelles, ses conséquences terribles pour les populations, une volonté constante de les soumettre par la propagande et la violence si la propagande ne suffit pas, le tout dans une immense arrogance et en souriant. Ces sourires pleins de dents blanches nous rappellent l’avertissement que l’historien américain Howard Zinn nous avait fait, peu avant sa mort, sur sa vision de l’avenir de nos démocraties : « Friendly fascism » ! (qu’on pourrait traduire en français par « fascisme convivial » ou « bienveillant » plutôt, puisque c’est le terme à la mode).
Cependant, le vétéran bombardier de la Deuxième Guerre mondiale, devenu fervent militant pacifiste après Hiroshima, portait toujours une lueur d’espoir dans ses mots. Il le faisait avec raison, car il avait aussi une très bonne connaissance de l’histoire des luttes et de la puissance des peuples qui se lèvent, s’organisent et font vaciller les certitudes des gouvernants autoritaires et des plus pessimistes d’entre nous. « L’histoire nous réserve des surprises et elles ne sont pas toutes mauvaises ! » répétait Zinn qui, de concert avec son ami Noam Chomsky disaient que « celles et ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu ! »
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