mercredi 21 juin 2023

10 sous c'est pas beaucoup

 

"Et les crapauds chantaient
                       tout comme au premier jour du monde :
                       la souveraine c’est l’eau
                       la souveraine c’est l’eau
Douze vaches fertiles avec leur veau,
                       l’eau jusqu’au cou,
Douze étalons sortis de mer
                       remontant le cours du fleuve jusqu’au lac,
Miroirs scintillants,
                       innombrables yeux,
                       l’Un est là
                       tout s’y meut
                       tout s’en émeut,
Ombres chatoyantes dessus le flot,
                       ombres dansantes dans le ressaut,
Ciel gris-bleu et
                       paysages vert sombre
                                                    beauté paisible,
Les cieux flottent dessus les eaux,
                       l’oiseau cacao sur l’eau étire ses attaches,
Le ciel au lit se berce,
                       l’un sur l’autre s’appuient,
Joncs couchés sur l’eau,
                       fins ramages,
La houle lascive murmure dans la fosse,
                       dans la fosse des deux cent albinos,
Dans la fosse le silure à peau gluante,
                       les trois déesses Eau dans la profondeur dansent,
Les houes fouillent dans les meules,
Belles à la peau très lisse,
                       Belles aux membres ronds,
Eaux apaisantes dans les vestibules du plaisir,
                       eaux faites pour apaiser, pour apporter la paix,
                       augmenter choses,
Grandeur silencieuse emplit la cour du secret,
Bouche du ciel ouverte,
                       bras tendu,
Reins dans herbes rouges,
                       pilon contre voûte,
Les ouvertures s’ouvrent,
La grande parole salue l’eau,
                       fend les vagues,
                       sépare les eaux boueuses,
                       fixe les bornes aux flots,
Même au lieu de halage :
                       À présent, le cri de joie." 
Monchoachi extrait de: "La grande parole salue l'eau"

 

 10 sous,
c'est pas beaucoup
juste pour faire le lien
avec le béton roi
sans scrupules ni morale,
le chimiquement correct,
l'algue verte et cochonne,
la bassine pour s'en laver les mains...
 Demain il fera jour
dans le four
au thermostat
instable
mais ô combien cravaté et climatisé
pour respecter les béatitudes
des conso-mateurs.
10 sous,
 la jeunesse en colère et ses  quelques pairs
à la mélanine qui badine;
 bande de terreau-ristes
à faire terre d'urgence
pour ne pas froisser les costumes des actionnaires gavés
au caveau des certitudes
de leur siècle trépané.
 
Tu t'es vu quand t'as cru? 
 
 

 

Appel aux Soulèvements de la Terre 

- Ce qui repousse partout ne peut être dissous

 

Ce 21 juin, en conseil des ministres, le gouvernement vient d'enclencher la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre. Après nous avoir jeté ses grenades mutilantes au visage, il prétend que nous n’aurions plus le droit d’exister ensemble, ni de nous organiser. Il prétend maintenant dissoudre un soulèvement par tous les moyens - même des arrestations au domicile de militant-e-s comme ça a été le cas le 20 juin.

 

Depuis les sinistres bureaux de la place Beauvau, cette dissolution se veut être un couperet. Elle se voulait être la fin d’une histoire. Et pourtant le bruit qui court à travers le pays, là où les espoirs bourgeonnent encore, dit tout autre chose. Des chuchotements contagieux, des éclats de solidarité innombrables nous rappellent que les pires attaques produisent parfois des renversements inattendus.

 

Et si cette dissolution était en réalité un appel ministériel à rejoindre un grand mouvement de résistance ? Un réseau déjà fort de 110 000 membres déclarés, de 180 comités locaux, fort d'autant de personnes engagées dans la vie publique, dans des collectifs et syndicats. Un mouvement prétendument interdit mais collectivement inarrêtable visé par le pouvoir mais ancré dans les territoires, présent dans les lieux de travail et d'études, les granges et arrières-salles, jusqu'au sein même des administrations. Le gouvernement prétendait nous faire disparaître, en réalité nous serons chaque jour de plus en plus visibles. 


D'ores et déjà plus d'un millier de personnes ont affirmé vouloir attaquer ce décret, toute personne voulant se joindre à cette action en justice historique peut remplir ce formulaire.

 

Face à la persistance de cette menace, nous vous proposons un grand jeu. Un jeu on ne peut plus sérieux, un jeu qui constitue un réseau de résistance. Nous allons ensemble, dans les jours et semaines qui viennent, continuer à faire apparaître les Soulèvements de la Terre de 1 000 manières dans l’espace public : devant les bistrots et centres sociaux, à la pause café, par des réunions ouvertes, des antennes internationales, des inscriptions sur les murs, des fanions et des fêtes, des désarmements et des pieds de nez. Malgré la dissolution, les Soulèvements ressurgiront au débotté sur des chantiers ou au cœur  d’un site industriel, déborderont de rues bondées de clameurs contre l'ordre marchand, s’enracineront dans des jardins pirates, des maisons du peuple ou des fermes communes. À vous, à nous de trouver.

 

Ce qui repousse partout ne peut être dissous.

 

Ces surgissements commencent dès ce soir avec des rassemblements de soutien organisés dans déjà plus de 100 villes de France à 19h, devant les préfectures

 

Nous, participant.es de partout aux Soulèvements, vous appelons donc à rejoindre les plus de 180 comités locaux qui se sont formés ces derniers mois, les centaines de résistances territoriales, de luttes locales, et les sections syndicales déjà existantes qui ont revendiqué publiquement leur appartenance au mouvement. La parole des Soulèvements de la Terre leur appartient, elle vous appartient.

 

Nous allons ensemble continuer à soutenir nos blessé.es. Nous allons poursuivre les luttes de terrain partout et converger à plus nombreux-ses encore.

Deux prochaines échéances sont déjà posées cet été, deux temps d'action essentiels pour le partage de l'eau en plein été et en pleine sécheresse historique :

 

 

Par delà ces quelques proches repères, nous allons forger partout les complicités nécessaires pour enrayer concrètement l’avancée du bitume, l’assèchement des sols, l'intoxication de l'eau et la dissolution des liens.

 

Nous allons nous retrouver. Vous êtes, nous sommes, les Soulèvements de la Terre.

 

En solidarité face à la mesure de dissolution, différents médias s'engagent à proposer des espaces pour relayer les informations sur les déclinaisons du mouvement à travers le pays dans les semaines et mois à venir. Voici les premiers : basta!, Cerveaux Non Disponibles, Reporterre, la Relève et la peste, Contre-attaque, Le Média, Partager c'est sympa, Lundi Matin, Dijoncter.info, Terrestres, ...

 

Ces différents canaux, créés en solidarité par des soutiens ou des orgas, hébergeront également les multiples voix décentralisées qui se revendiquent aujourd’hui être les Soulèvements de la Terre :

 

 

Une adresse mail d'ami.es du mouvement qui s'engage à collecter et relayer la manière dont différentes organisations et luttes locales existantes comptent donner suite à cet appel localement :
lesamiesdessoulevements@cryptomail.ch
 
Des appuis et antennes-relais internationales des Soulèvements de la Terre sont annoncées en Italie, Suisse, Belgique, Espagne et aux Etats-Unis par un certain nombre d'organisations et médias face aux menaces de censure par le gouvernement français

 

Des équipes juridiques en soutien continueront à suivre les procédures engagées : antirep-bassines@riseup.net, legal-lutteslocales@riseup.net

 

Un mouvement ne peut être dissout !

 
 

 

"C´est une chanson pour les enfants qui naissent et qui vivent entre l´acier et le bitume entre le béton et l´asphalte et qui ne sauront peut-être jamais que la terre était un jardin.
  Il y avait un jardin qu´on appelait la terre Il brillait au soleil comme un fruit défendu Non ce n´était pas le paradis ni l´enfer ni rien de déjà vu ou déjà entendu Il y avait un jardin une maison des arbres avec un lit de mousse pour y faire l´amour et un petit ruisseau roulant sans une vague venait le rafraîchir et poursuivait son cours. Il y avait un jardin grand comme une vallée On pouvait s´y nourrir à toutes les saisons sur la terre brûlante ou sur l´herbe gelée et découvrir des fleurs qui n´avaient pas de nom. Il y avait un jardin qu´on appelait la terre Il était assez grand pour des milliers d´enfants Il était habité jadis par nos grands-pères qui le tenaient eux-mêmes de leurs grands-parents. Où est-il ce jardin où nous aurions pu naître où nous aurions pu vivre insouciants et nus, où est cette maison toutes portes ouvertes que je cherche encore et que je ne trouve plus."
Georges Moustaki


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