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Un ego terroriste
le sens de l'Histoire CHEZ KUB:
« C’est la première fois que je me fais cibler et violenter dans une manifestation. » Paul Boyer est journaliste indépendant, il a l’habitude de couvrir les mouvements sociaux en France et à l’étranger. Après la manifestation de l’intersyndicale jeudi 23 mars, au soir, Paul Boyer faisait son travail lorsqu’il a été matraqué par « un policier de la Brav-M », la brigade de répression de l’action violente motorisée. Il finit la soirée aux urgences : sa main gauche est fracturée, son crâne légèrement ouvert et deux semaines d’ITT lui sont prescrites.
Aux alentours de 21 heures, Paul Boyer est sur le boulevard Beaumarchais, entre la place de la Bastille et celle de la Répulique, en train d’interviewer une manifestante. Puis « tout s’est passé très vite », raconte le reporter à « l’Obs » :
« Une dizaine de motards de la Brav sont arrivés à toute vitesse dans la rue, ils sont descendus des motos et ont commencé à taper dans le tas. J’ai eu le temps de les voir venir, ils étaient à 15 mètres environ. J’ai montré ma carte de presse en criant “Presse”. »
Malgré cela, l’un des policiers lui assène un coup de matraque derrière le crâne et deux autres sur le visage. « J’ai réussi à me protéger le visage de la main gauche, c’est comme ça qu’elle s’est fracturée », poursuit Paul Boyer, qui précise avoir déposé plainte ce vendredi matin sur le site de l’IGPN.
Paul Boyer n’est pas le seul journaliste à avoir été ciblé par les forces de l’ordre. Depuis le 16 mars, Reporters sans Frontières a enregistré une « recrudescence » des signalements de violences des policiers envers les journalistes. Une première depuis deux ans, selon Pauline Adès-Mével, porte-parole de l’ONG. RSF donne l’exemple du journaliste Raphaël Klesser, pris dans une nasse, le 20 mars dernier, puis placé en garde à vue de manière abusive alors qu’il faisait son travail; ou encore celui de la photojournaliste Angeline Desdevises, plaquée au sol par deux CRS, à Rennes, le 16 mars.
Valentin Feuillette, journaliste pigiste, se rend au travail à la rédaction du « Figaro » sur les Grands Boulevards, jeudi 23 mars. Les rues étant complètement bloquées, il s’avance vers quelques CRS et leur montre sa carte de presse, sa carte d’identité et son badge du « Figaro » pour pouvoir passer. « J’ai vu un geste, qu’il portait sa main à sa poche alors je me suis décalé afin de tourner mon visage. Il a sorti la bombe de lacrymo, il m’a dit “barre-toi de là, fils de pute, si tu crois que tu es avec nous” et il a aspergé mon visage. Il y a deux de ses collègues qui ont dit “arrête, fais pas ça” et ils m’ont laissé passer ensuite », raconte-t-il à « l’Obs ».
« On est tout le temps intimidés, c’est méthodique chez les forces de l’ordre », témoigne Ricardo Parreira, journaliste indépendant à Montpellier, qui couvre les mouvements sociaux. Il décrit des menaces et des intimidations permanentes. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, on voit les forces de l’ordre avancer face à lui, alors qu’il recule et scande « C’est la presse, c’est la presse ». Le journaliste et ses confrères sont finalement mis en joue avec un LBD.
« Notre présence est essentielle »
Comme pour les 3 dernières grandes manifestations anti-bassines, la préfecture des Deux-Sèvres vient d'interdire les manifestations annoncées le 25 mars à Sainte-Soline et/ou Mauzé sur le Mignon.
Nous, organisateurs.trices de cette mobilisation, affirmons que ces manifestations auront bien lieu. Comme lors des manifestations précédentes, nous invitons la population à ne se laisser aucunement décourager par ces interdictions et ne pas céder sur son droit fondamental à manifester.
Nous ne doutons aucunement que nous parviendrons à nous rassembler, malgré d'éventuels obstacles policiers et contrôles. Nous sommes confiant•es que cette manoeuvre prévisible de la préfecture pour créer un climat anxiogène
n'atténuera pas la motivation des dizaines de milliers de personnes et des délégations internationales qui s'organisent déjà pour rejoindre les lieux de manifestations du 25 mars.
Il est aujourd'hui effarant qu'un gouvernement puisse prétendre empêcher un mouvement populaire de se rassembler à l'appel de plus de 200 organisations syndicales, politiques, paysannes et environnementales.
Rappelons que ces chantiers d'accaparement de l'eau au profit d'une minorité d'irrigants - que le gouvernement s'entête envers et contre tout à mener - sont toujours payés à 70% par des fonds publics.
Les sécheresses s'étendent désormais sur toute l'année et sont aggravées par le changement climatique. Plusieurs études scientifiques [1] et décisions de justice [2] récentes remettent en question la possibilité, voire la légalité, de remplir les mégabassines. La nécessité absolue de défendre l'eau et l'urgence à enfin arrêter les chantiers de méga-bassines est aujourd'hui plus forte que toute interdiction préfectorale.
Plutôt que d'interdire, réprimer et s'enfermer dans une posture de surdité féroce qui résonne avec celle adoptée sur la question des retraites, il faudra bien que ce gouvernement accepte rapidement de reprendre le dialogue sur la question de l'eau. Il peut choisir la voie de l'apaisement en arrêtant le chantier de Sainte-Soline et en instaurant un moratoire sur l'ensemble des projets de méga-bassines.
En attendant, nous en appelons à maintenir une solidarité et une détermination très fortes. Tous les moyens seront mis en oeuvre pour permettre aux manifestant.es de se rejoindre le 25 mars, pour les informer d'ici là des divers points de rendez-vous et convois et pour assurer leur sécurité.
No Bassaran !
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