"Il est difficile de dire pourquoi j’aimais tant Paloukia. Sans doute parce qu’ici, au retour des îles, j’y retrouvais leur présence invisible, dans les odeurs de goudron, de mazout, de mer et de poulpe grillé. Lieu mélancolique, avec cette mer immobile et la mort lente des caïques, mais si étrange par ailleurs, si insolite en ses recoins qu’il était pour moi comme un décor surréaliste. En s’avançant un peu vers l’intérieur, on découvrait d’autres bateaux, en pleine terre, abandonnés là comme un vieux raz-de-marée, tenus par des béquilles ou couchés sur le flanc. Je n’ai jamais compris ce que ces bateaux faisaient là puisque nul, à part les gamins qui y jouaient, ne semblait s’y intéresser. Je me disais que personne – aucun vieux marin en tout cas – n’aurait osé porter la main sur eux, les démembrer, les dépecer comme on le fait d’une baleine échouée. Mais le plus attirant, le plus magique était, entre le café et la baie aux cargos immobiles, un terrain vague où l’on avait jeté tous les accessoires inutiles : ancres rouillées, poulies, mâts brisés, vieux cordages, engrenages de toutes tailles qui formaient là le trophée improvisé de quelque dieu marin. D’autant qu’en haut de ce tas d’objets hétéroclites, il y avait une sirène, une vieille figure de proue, toute rongée, écaillée, creusée comme un tronc d’olivier. Elle devait être là depuis longtemps et j’ai souvent pensé l’emporter. Finalement, j’ai préféré la laisser là, où elle avait sa place. Elle était, elle aussi, une ruine mais une ruine encore vivante, plus vraie que celles des temples et des cités mortes. Au fond, ce lieu évoquait un poème sur les voyages morts, les périples défunts, écrits avec des mots de bois, d’ancres et de mâts brisés. Etait-ce là, finalement, ce port tant recherché par les âmes errantes dont parle Séféris, ce mausolée dressé, dans l’agonie des vieux caïques, au Marin et à la Sirène inconnus ?"
Jacques Lacarrière extrait de: "L'été grec"
Etre et ne plus être
"Dans le ciel scintillent les étoiles.
Je suis un fier vaisseau à voiles.
Vers l’Armorique je fends les flots.
Mon port d’attache est St Malo.
Dans cette nuit limpide et douce
Les autres navires s’écartent de ma route.
Les marins avec effroi
Me regardent, ils ont peur de moi.
Bateau fantôme je suis
Sous la lune qui luit.
Là où repose ma carcasse
N’est pas la mer des Sargasses,
Il est au milieu d’une crypte bretonne
Avec d’autres bateaux sur le sable, entre les rochers.
Comme moi, il sont, là, couchés,
Dans cette crypte bretonne."
Anny M
Echouage magnifique.
Squelettes
de fascinante décomposition.
Sortie par la porte du large
sans sauver ses abattis
qui se mirent dans la glace
de vase.
Grandeur
d'une
intense décadence.
GIF Source
"Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort. Le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare"
Paulo Coelho
"Tout ce que les hommes ont fait de beau et de bien ils l'on construit avec leur rêve."
Bernard Moitessier
( voix off :Le Bono- Beau)
"J'écoute la mer, j'écoute le vent, j'écoute les voiles qui parlent avec la pluie et les étoiles dans les bruits de la mer et je n'ai pas sommeil."
Bernard Moitessier
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