samedi 7 janvier 2017
samedi c'est mise en plis
Avec les restes du banquet naval
on se fait un maritime frichti
à la santé de tous les gabiers de misaine ou d'artimon
et merveilles
de l'océan
où tout fout le camp
\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[[[{{{{{{{{{{{
lu dans l'Obs n°2722
[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[{{{{{{{{{{{{{{{{######
"Nous avons fait des efforts considérables pour être français,
et par une paradoxale tendresse c'est à Racine, à M%allarmé, à Char, à Eluard, à Bonnefoy que vont le plus naturellement nos cimes
Mais en nous d'abruptes syllabes, toute une barbarie de cris nous guettent, l'emphase au front de mule et au front de taureau.
Voilà, nous somme d'Afrique, et nous l'acceptons aujourd'hui.
Le chant qui monte à travers tant de races, à travers les remblais d'affrontement et de refus, c'est une vieille litanie de guerre, un lamento de paysanne, la stupéfiante franchise d'un adolescent nu, c'est la mer.
Alors, il faut consentir. il faut que l'arbre donne le fruit de ses racines, et la mer des oursins plutôt que des étoiles. une mélodie baroque est en train de naître vers le ciel.
Ceux qui l'écrivent, ceux qui commencent à en percevoir la grâce, sont encore pour un temps solitaires, exilés. Sur ces landes précieuses où évolue la poésie d'aujourd'hui, parmi la scintillante froideur des diamants et l'étale splendeur du néon, comment pourrait-on distinguer ces torches irrespectueuses, ces arbres tout suants de la lumière du jour?
Mais baroques et pauvres, si nous avons l'âme impulsive et la chair téméraire, nous sommes aussi patients dans nos oeuvres. Ce qui compte pour nous, c'est de vivre à plein sang."
Jean Sénac "Préface à un Diwân"
"J'aime qu'on ose la grossièreté quand elle est ailleurs."
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire