mardi 26 mai 2015
sur mon île "pour de rire"
Je loge dans un phare en terre.
Le paradis en somme
si j'en crois les prophètes de la profession.
Certes.
Pas autant de marches à gravir.
Pas autant de vue d'ensemble.
Pas autant de...
Pourtant moi-aussi je veille au grain.
Du moins, j'essaye, parce que contrairement à ce qu'on pourrait s'imaginer, à l'extérieur, il existe bel et bien des récifs qu'il vaut mieux éviter, des tempêtes à anticiper, des tourbillons de folie (et pas qu'en début de soirée), des gros temps comme devant où il s'agit d'assurer ses arrières.
Bref tout un tas de perturbations atmosphériques pas vraiment notifiées dans le manuel et
auxquelles il faut réagir en ses armes et conscience.
Je loge dans un phare en terre qui brille tout seul dans la nuit de ses feux de détresse, de ses S.O.S.
mais parfois juste à la lueur d'une bougie pour l'intime qui se dessine en clair-obscur.
Cela fait déjà quelques temps... que je monte et redescend les escaliers et j'en connais tous les recoins, les bruits, les grincements dedans et ses terrains vagues dehors.
Mon phare, il en a vu d'autres, et il en verra forcément encore...
Il porte en confidence les stigmates de ses locataires de passage, aventuriers perdus qui ont vu de la lumière, losers de la côte , besogneux de la vie...
Je loge dans un phare en terre qui n'est pas du genre commère.
Il garde pour lui toute ses "calamités" d'jeunes, ses barcasses en perdition, ses peines de coeur, la misère banale et tellement quotidienne brûlant ses ailes au système Détresse.
Je loge dans un phare rempli d'histoires sur le tard et quand la nuit s'endort enfin , faut pas croire.. avec ma tasse de thé, fidèle compagne, sur mon ile "pour de rire" je guette encore...
je veille.
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un bien simple et émouvant message du veilleur-en-estuaire, peintre en ses couleurs d'aencre-en-terre-et-pourtant... pied marin !
RépondreSupprimerbon vent !
Merci beaucoup Rémi pour ce bien phoète et si délicat commentaire.
Supprimerà bientôt
jj