"Il faut tenir jusqu'à sa mort
et c'est peut-être loin derrière mille ronciers.
Pas grand chose de plus à ,savoir
mais la facilité pourquoi pas retrouvée
de progresser dans des jours dégagés
d'y faire jouer ses mains.
Sinon l'atroce obstacle
les heures arrêtées
les paniques de tout
de rien pour rien
puisque rien n'y sera changé
puisque le temps ne compte que pour soi-
qu'il tourne différent dans l'horologe des autres.
Ne craindre jusqu'à sa mort
que l'immobilité-
cette gueule de rapace empaillé, yeux de pierres."
"Jusqu'à sa mort" -Bernard Bretonnière-
"Quoi faire avec mon corps.
le couché tôt, le levé tard.
lui faire faire le sport.
quoi faire avec mon corps.
l'exciter, l'exhiber ou encore lui donner tord.
quoi faire avec mon corps.
l'intoxiquer, le purifier ou le peindre en noir.
quoi faire avec mon corps.
le faire courir ou méditer le cur des vivants,
ou lui donner la mort.
je vieillirai avec,
que ça me plaise ou non.
il ira ou j'irai.
À quoi bon de laisser flamber.
je vieillirai avec,
que ça me plaise ou non.
il ira ou j'irai.
À quoi bon de se laisser tomber.
quoi faire avec mon corps.
le trafiquer pour parvenir à trahir son âge.
quoi faire avec mon corps.
lui visser des 'Vuitton' aux talons pour le confort.
quoi faire avec mon corps.
le vendre, le donner ou jouer avec son genre.
quoi faire avec mon corps.
le guérir, le blesser, le punir ou le gaver d'animaux morts.
je vieillirai avec,
que ça me plaise ou non.
il ira ou j'irai.
À quoi bon de laisser flamber.
je vieillirai avec,
que ça me plaise ou non.
il ira ou j'irai.
À quoi bon de se laisser tomber"
-Ariane Moffatt-
"Oh petit, tout petit,
deux bras, deux jambes,
pas grand chose de plus,
aptère et ne volant qu'en rêve.
Dans le reflet d'un cadre,
laqués par la grâce du soleil,
diamant d'automne aigu,
le téléphone d'ivoire (faux, bien sûr),
la table d'acajou (vrai, peut-être),
le dictionnaire avec sa reliure effrangée,
au second plan des livres
dans un grand brouillard irisé,
on ne peut même pas lire les titres lointains
que l'on sait à l'envers.
Pa de tristesse
car la tristesse ne voit, ,i ne lit, ni s'écrit,
pas de bonheur,
mais un bonheur assez petit pour tenir sur une page
griffonnée ici
entre deux phrases d'une lettre à luisa
en trois minutes trente
pendant que passe le café
pendant que les nuages acceptent encore
de filer en arrière du soleil
façon de dire que le désespoir
a plus d'une espérance dans son sac."
"Tu rêves !
Vouloir cela
que tu saurais rester d'humeur égale
comme on dit.
La vie, tu y es trop
ou pas assez,
jamais sous la lumière exacte.
Ton ombre: soit devant soit derrière
géante, naine,
à chaque heure difforme.
Que toutes les guerres cessent sur le globe
tu en resterais aux mêmes joies
et aux mêmes détresses
abusé
éperdu.""Tu rêves"- Bernard Bretonnière-
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