jeudi 12 janvier 2012

lâcher prise


 source: Toile


.../...Je traverse la chaussée et je pense à tous ces mots contenus dans les livres, tellement de livres, tellement de mots qui se courent après.
Un mot regarde le préfixe du mot après lequel il cavale, il court sur la page. Parfois il jette un coup d'oeil par-dessus son épaule et observe le suffixe du mot qui lui court après. De peur de se marcher dessus, le mot s'aménage un espace et pendant qu'il court, il faut qu'il fasse gaffe le mot, car il peut choir sur une virgule, se prendre un point dans la gueule, quand c'est pas deux, se faire cerner par des parenthèses, entre guillemets.Il lui arrive même de se faire unir par un trait, alors le mot va par deux, clopin-clopant. D'autres fois il court et puis plu rien, alors il saute la page. Mais les mots prennent leurs précautions. Les mots dans leur course se réunissent en phrases, en paragraphes. Et ils courent comme ça depuis tellement longtemps, se posent tellement de questions qu'ils oublient au bout du compte qu'il n'est qu'un seul vainqueur, un indépendant celui-là, qui attendait là depuis le début, le mot "fin".
.../..."
extrait de:" Babylone sous les bombes"- Stéphane Mariesté-




"Le confectionneur d'une malle remplie de trésors ne peut imaginer l'usage qu'en fera quelques décennies plus tard, l'heureux dépositaire. En fonction de son histoire, de son expérience, celui-ci va puiser dans la malle, désorganisant son contenu, s'appropriant de la sorte ce qu'il juge le plus apte à satisfaire son appétit de découvertes. Peut-être la confiera-t-il à d'autres, leur laissant son mode d'emploi, oubliant ainsi que son inventaire, incomplet et partial, ne peut que révéler dans ce qu'il a écrit son propre trésor."
-Jean-Pierre Bénézech-



Les mots font toutes les tailles 
et quand ils vont à la baille
ils gonflent
et jurent qu'on ne les y reprendra plus.



oreilles chastes ou bouchées double  s'abstenir:





Parfois aussi les mots sont à l'heure de l'économie, du côté du Croisic, pendant les grandes vacances. Ils s'écrivent alors des carte postales sur une table légèrement  poisseuse en regardant se carapater  un cerf-volant en mal de transport.
Tati, sors de ce corps.





3 commentaires:

  1. http://lacollineauxciga.canalblog.comvendredi, 13 janvier, 2012

    "Les mots font toutes les tailles
    et quand ils vont à la baille
    ils gonflent
    et jurent qu'on ne les y reprendra plus."
    Excellent le matin en buvant son café !

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  2. Tu comptes voir le film, ou tu as vu le film ?

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  3. Ravi d'avoir gentiment accompagné votre petit-déjeuner
    et en ce qui concerne "la colline aux cigales" je m'y promène régulièrement et j'y trouve de bien belles choses tout à fait adaptées à certaines nuits de veille.
    :-)

    Et bien Anne, C'est un film qui a deux ans je crois mais que j'ai vu récemment. Aussi grinçant que loufoque , décalé à souhait, comme j'aime...
    :-)

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