"Ne pensez pas, dépensez"
C'est Dany Robert Dufour, philosophe qui dit ça
-en autre-.
Je l'ai aperçu dans la boite à images, au mitan de ma nuit, participant à une émission que je suggérerais" intelligente"; enfin, j'imagine que c'est sans doute un peu pompeux et subjectif de dire cela...
En tout cas, j'y butine avec grand plaisir et elle a tendance à me titiller l'espace -forcément réduit- consacré à la réflexion.
"Les mots de minuit ", je tombe dessus toujours par hasard en suivant les caprices d'un navire balloté par les vents nocturnes et lorsque j'ai la chance de pouvoir m'y poser - toujours en cours de programmation- je suis immédiatement sous le charme de ces mots de minuit qui me font l'effet d'un soin holistique, parfois en parfait décalage avec les heures l'ayant précédé et d'autant plus salutaires pour le ressourcement...Je ne sais pas comment il fait ce Philippe qui anime l'émission pour réunir à chaque fois des univers différents et tellement riches de créativité, d'écoute et d'échange mais en tout cas il" Lefait" (ben oui j'ai osé...).
Le chef d'orchestre pose de bonnes questions , crée des passerelles entre ses invités, ne se met pas en avant..Ouah!,on en redemande des animateurs de télévision dans son genre..."Ne pensez pas, dépensez" humour lapidaire, de Dany Robert Dufour,
auteur de "L'individu qui vient après le libéralisme" éditions Denoèl-
Comme d'habitude, j'ai noté les références sur un bout de papier que je retrouverais peut-être dans six mois en me disant" C'était qui lui, déjà?"
Ah dame. Voyez par vous même, ce vendredi, mes problèmes existentiels sont de l'ordre du supportable.
Dany-Robert Dufour - Le Divin Marché par rosaluxembourg
Des mots pour maudire
"Y'a soixante ans, les mots de l'ancêtre de l'éducateur devaient être "amour et partage".
On voit de jolis curés en soutane faire de la balle au pied avec les petits enfants à côté de l'église du village. Il y a quarante ans, les maîtres mots étaient probablement "éducation et engagement". Là, les vieux maîtres de la communale se battent pour l'éducation populaire. Allez, la même chance pour tous, on soutient les plus abîmés de la vie et l'on en fait de bons ouvriers. Il y a trente ans, on pensait "inconscient et relations". Tous les éducs s'étaient transformés en psychanalystes et savaient le rôle pathologique des mamans dans les troubles de la personnalité des enfants. Il fallait mettre des mots et donner du sens. Freud était le livre de chevet de toute une profession. Il y a vingt ans, on découvrait "la distance et le recul". Attention, nous les éducs n'allions pas nous immerger dans la relation à l'enfant. Il fallait défendre la professionnalisation de nos activités, savoir qui l'on était et d'où l'on partait. Forcément professionnels puisque nous avions notre convention collective!
Il y a dix ans, nous n'avions que "projet et subventions" à la bouche. Nous étions les champions du plan d'action, de la demande de thune, du montage d'activités. Plus à l'aise sur un ordinateur que devant une bande de loulous, nous étions devenus des managers sociaux. L'éducation était devenue un marché. Et aujourd'hui. Bah, il se pourrait bien que nos termes de ralliement soient les expressions: "Ouvrir le parapluie et botter en touche". D'abord se protéger, se dire que si ça finissait mal pour un gamin on ne pourrait pas nous accuser de ne pas avoir fait notre taf! Respecter la loi jusqu'à l'absurde. Prévenir la hiérarchie, le juge, le papa, la mamn, les flics, etc.
Ensuite, ne pas trop en dire pour être sur de ne pas s'engager et qu'ensuite ça nous retombe dessus. Diable, nous faisons un métier à risque, c'est bien connu. Bon, vous allez me prendre pour un vieux con; ce n'est pas complètement faux. Et alors, ça n'empêche pas de donner son avis."-Des mots pour le dire" chronique d'Etienne Liebig parue dans le numéro 1039 de l'hebdomadaire "Lien Social"
Photo source: Toile
Ah, excellent ce billet J.J. !
RépondreSupprimermerci Anne
RépondreSupprimer:-)