samedi 5 novembre 2011

le bûcher des vanités




Comme pour reprendre le titre d'un célèbre bouquin des années 80 que je n'ai pas lu et dont je ne parlerais pas; mais voilà  c'est l'expression  qui m'est venu immédiatement à l'esprit -comme une fulgurance- aurait dit un Pierrot technique, en contemplant de ma petite lucarne du grenier de mes incertitudes, le monde qui bouge forcément et qui laisse des traces sur la moquette.

L'intolérance est sans doute une marque de fabrique du genre humain avec quelques autres joyeusetés plus ou moins bien réussies à la conception du Genre. Et d'ailleurs si j'en crois moi-même personnellement, comme tout bon bipède (à ne pas confondre avec l'hétéropède ah!ah!ah!) je ne suis pas exempt du sentiment.
Ah!  par exemple, que me souvienne et j'en aurais encore le lait sur le feu comme quand j'étais gosse et que mon paternel mangeait sa soupe façon Brel avec de grands schlurp!
Pas de quoi fouetter une mayonnaise   me diriez-vous et pourtant j'ai eu parfois des idées de meurtre tellement je trouvais cela insupportable.
Certes, à une certaine période de l'enfance tout ce qui touche de près ou de loin à ses géniteurs à tendance à énerver  à priori et prodigieusement..
Seulement  et fort  heureusement ,je n'ai fait qu'effleurer l'idée (oui mon père plusieurs fois, mais sans les mains) et cela m'a d'ailleurs suffi à calmer mes ardeurs et humeurs massacrantes.
Et voilà bien j'imagine ce qui fait toute la différence entre la lucidité bonne conseillère et le master pour gros cons que certains passent avec brio. Et voilà  toute la légère nuance entre penser et l'agir, entre la raison qui travaille et le cerveau lent en phase  aiguë d'aliénation.
Il y a pourtant un risque majeur pour l'Humanité à ce que nous désirions que l'Autre soit comme nous ou notre ombre. Je n'ai rien inventé , on le sait maintenant, c'est prouvé et certifié même que la reproduction en vase clos des soi-même ne peut qu'entrainer une  inexorable dégénérescence  et nous faire remonter dare-dare le cours de l'Histoire jusqu'au chainon manquant.



J'en étais ainsi à l'heure dite et ce jour là dans  ce genre de disposition  cérébrale en attrapant dans le poste  et au vol une info comme quoi les locaux du journal Charlie Hebdo étaient parti en fumée grâce à la complicité de quelque bon client pour chair à canon et  à part les cocktails balancés courageusement, sans lumière apparente. Que les responsables soient des poilus ne voulant pas se mettre à poil ou quelques fachos pour la saison- qu'importe, qui se ressemble s'assemble et il est quand même symptomatique de constater que ceux qui ne pensent pas (par fatigue?) voudraient toujours  que les autres pensent comme eux.

Cela faisait quelques années que je ne  lisais plus Charlie-Hebdo le trouvant au fil du temps de moins en moins pertinent et drôle  et même parfois sous son ancien régime- monté en grade dans le service public-  de plus en plus intégriste voir même parfois  ayatollesque...Et bien pour cette fois, entre deux paquets de nouilles j'ai posé dans le caddie la dernière édition, par réaction épidermique à tout ce qui touche notre droit à l'inventaire et par peur aussi sans doute qu'en n'y prenant pas garde on risquait  de se retrouver tôt ou tard comme les artificiers et tous leur copains planétaires. lobotomisé du bulbe..
.Au secours




"Il fut longtemps censuré, l'pornographe du phonographe. Normal, les braves gens n'aiment pas que / l'on suive une autre route qu'eux. Il s'attaquait aux flics: en voyant ces braves pandores/ être à deux doigts de succomber/ moi, j'bichais car je les adore/ sous la forme de macchabées; et à la peine de mort: le juge au moment suprême/ criait "maman", pleurait beaucoup/ comme l'homme auquel, le jour même/ il avait fait couper le cou. Il ne supportait pas plus la race des chauvins, des porteurs de cocardes/les imbéciles heureux qui sont nés quelque part. Il haïssait les guerres: au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi/ mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami; rejetait le sacrifice suprême: quand il les voit venir avec leur gros drapeau/ le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau/mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente; et se moquait des anciens combattants de tout bord: vos filles et vos fils vont la main dans la main/ faire l'amour ensemble et l'Europe de demain. Et quand un père convoqué au commissariat, pour son voleur de fils, se contentait de lui passer sa blague à tabac. Il commentait: je ne sais pas s'il eut raison/ d'agir d'une telle façon/ Mais je sais qu'un enfant perdu/ a de la corde de pendu/ a de la chance quand il a/ un père de ce tonneau-là. Un tel mécréant mérite-t-il le salut de Dieu? Qu'il me le pardonne ou non, d'ailleurs, je m'en fous/ j'ai déjà mon âme en peine: je suis un voyou. Merci, Monsieur Brassens"
 -30 ans déjà"-  billet d'humeur de Jacques Trémintin paru dans le numéro 1036 de l'hebdomadaire " Lien social"

1 commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...