La nuit sent la mer.
C'est ainsi un constat à l'aimable et,
en guise de lundi d'automne.
alors que dans les rides d'un souvenir
à saison gardée
l'ennui sentait la terre.
et même plus encore:
l'angoisse
du chemin des écoliers de septembre.
Et d'ailleurs cette fragrance pour divan le terrible
me colle encore à la peau
parfois,
à
la semaine des quatre jeudis
quand l'histoire bégaie son ralenti
et réveille des sueurs nocturnes
pour règle jaune
fracassée sur son crâne juvénile.
à la pension des frères de Ploermel.
La nuit sent la mer
et je la laisse paisible
mener en moi sa barque
des libertés
lucides peut-être
mais à jamaiset pour toujours
retrouvées.
"La marée, je l'ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur, de mon enfance et de mon cygne
Un bateau, ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années lumières et j'en laisse
Je suis le fantôme jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts de sable de la terre
Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au raz des rocs qui se consument
Ö l'ange des plaisirs perdus
Ö rumeurs d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu'un chagrin de ma solitude
Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
Ö parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais, géométrisant,
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans des draps d'aube fine
Je voyais un vitrail de plus,
Et toi fille verte, mon spleen
Les coquillages figurant
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tans
Qu'on dirait l'Espagne livide
Dieux de granits, ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s'immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu'on pressent
Quand on pressent l'entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue,
Sur cette mer jamais étale
D'où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles
Cette rumeur qui vient de là
Sous l'arc copain où je m'aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l'anathème
Comme l'ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sous mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes
C'est fini, la mer, c'est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d'infini...
Quand la mer bergère m'appelle"
-Léo Ferré-
Ah, du coup, j'en ai mis le nez à la fenêtre, pour en avoir le coeur net....ici, la nuit sent la fraîcheur de l'humus, presque le champignon, tu sais ?
RépondreSupprimerIl va faire beau.
Formidable chanson de Léo Ferré, probablement ma préférée. En tous cas je l'écoute très souvent.
RépondreSupprimerMerci aussi pour ce beau poème "la nuit sent la mer"
Tout comme Anne et âne (!) précédemment, j'aime beaucoup et ce poème et la célèbre chanson-poème de Léo...
RépondreSupprimerEn plus, depuis le temps que je découvre votre beau blob, je suis heureux de vous envoyer un 1°commentaire, vu que je suis nazairien... et que l'on doit sûrement se connaître ou avoir des amis communs. A bientôt ? Kenavo, Rémi
En voilà d'un chouette parfum Anne, à envisager des balade futures dans les chemins creux, visiter les clairières...
RépondreSupprimer;-)
Oui "âne debour", c'est un texte à nous donner des frissons partout. il a forcément trouvé de nombreux interprètes. Immense poète Monsieur Léo...
:-)
Saint-Nazaire étant (c'est bien connu) un grand village, qui sait Rémi, qui sait?
...
Bravo pour votre consistant et réactif blog.
:-)
oups j'allais oublier: "Ar wech'all"
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