"Merci pour les jours heureux
Merci pour la joie sans ombre
Merci pour la joue des cieux
Pour la jeunesse des mains
Pour l'âge qui s'ouvre en deux
Comme une allée dans les nombres
Merci pour les jours heureux
Merci pour la joie des mains
Pour la genèse du bleu
La robe dénouée de l'aube
Jetée d'un ange des cieux
Dans un mouvement des reins
Merci pour les jours heureux
Et la gorge des colombes
Ce beau fruit ouvert en deux
L'âge qui saigne son vin
Les mots jetés dans le feu
Les mots comme une crinière
L'âge à bouche que tu veux
Le mors que tu mords si bien
L'âge jeté dans le feu
L'âge comme une crinière
La bouche d'or des aveux
Et la proue large des mains
Les mots pêchés dans tes yeux
Mes mains plongées dans l'eau claire
Et balafrant le ciel bleu
Un messager, col ouvert
Merci pour les jours heureux
Le rire des cantinières
L'éclaireur piquant des deux
Rayant le front de l'hiver
Merci pour les jours heureux
La rivière volontaire
L'arrivée dans les cheveux
Et le rire à livre ouvert
Merci pour les jours heureux
Pour la proue des canonnières
Pour la rafle des enjeux
Et la mine à ciel ouvert
L'espoir, les montagnes bleues
La bataille des frontières
L'homme dressé sous le feu
Qui se bat à découvert
Merci pour les jours heureux
Ta voix, comme une bannière
L'ombre sur la joue des cieux
La caresse de ma main
Merci pour le mal qui vient
Merci pour le soir qui tombe
Mes mots sombrés dans ta main
Mon espoir perdu en mer
Merci pour le mal qui vient
La fête morte dans l'aube
L'or échappé de mes mains
La blessure sous la mer
Merci pour les jours heureux
Merci, pitié pour le mal
Merci pour les jours heureux
Mon mal"
-Jacques Bertin-
LES JOURS HEUREUX
Le programme du conseil national de la résistancea) sur le plan économique :
• l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;
• une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l’image des Etats fascistes ;
• l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’Etat après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;
• le retour à la Nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ;
• le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;
• le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.
b) sur le plan social :
• le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail ;
• un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;
• la garantie du pouvoir d’achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
• la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ;
• un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’Etat ;
• la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;
• l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique des prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l’expérience de l’Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de l’industrie, par un système d’assurance contre les calamités agricoles, par l’établissement d’un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d’accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d’un plan d’équipement rural ;
• une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
• le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.
c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.
d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance, mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.
Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires l’efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation.
Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de l’action gouvernementale.
L’union des représentants de la Résistance pour l’action dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourrait freiner leur action et ne servir que l’ennemi.../..."
"Résister c'est créer ! Créer c'est résister!"
Chacun cherche sa route; nous cherchons la notre et nous pensons que le jour où règne de la liberté et de l'égalité sera arrivé, le genre humain sera heureux."
-Louise Michel-Sujet librement inspiré de l'émission de Zoé Varier sur France-Inter
"nous autres" de ce vendredi soir: "résister"
J'aime à lire, et écouter, ce type d'articles, moi qui suis désormais découragée face à cette triste société.
RépondreSupprimerFaut dire qu'elle était bien, cette émission ; je serais assez d'accord pour qu'on le restaure, le programme du CNR...
RépondreSupprimerOn a tous des moments de découragement Ink mais il faut essayer de résister. La société elle nous ressemble et elle a aussi si l'on veut bien y regarder d'un peu plus près parfois de belles couleurs et de nobles sentiments...
RépondreSupprimerPour sur Anne, que ce serait bien qu'on le restaure ce programme ou en tout cas qu'on l'adapte à notre époque mais il semblerait qu'il ne soit plus guère tendance...Je me disais que l'on pourrait aussi remplacer le sénat (par exemple) par un conseil des anciens qui aurait le recul et la sagesse nécessaires devant lois et décrets J'y verrais bien en autre Morin, Hessel, Jacquard,Susan George...
Merci de votre message et de votre fidélité!
RépondreSupprimerBien à vous,
L'équipe de "Nous Autres".