samedi 2 octobre 2010

ce matin là...



Ce matin là , comme à son habitude, il s'était levé de bonne heure. Il n'était pas à un paradoxe près, travaillant la nuit,  un peu comme un phare, une balise, une luciole à l'échelle planétaire... enfin, c'est ce qu'il  voulait s'imaginer  de son rôle  dans un cadre  professionnel comme  passeur entre deux rivages - l'aurore à poings fermés  et une aube fraichement habillée.
Il veillait sur des songes, des peurs, des colères, des larmes , des cris... enfin,  tout ce qui  pouvait bien remonter à la surface et s'échouer sur le rivage quand le corps lâchait prise , quand la conscience tapie de l'autre côté du miroir dépliait ses ailes ou  quand l'angoisse  submergeait de petits êtres fragiles  en - quoi devenir?- qui voulaient "jouer" au grand en se frottant de trop près aux  murs ou  en marchant sur leur ombre, comme éblouis  par la lumière, énervés de fatigue à tourner autour d'eux même et seuls, tellement seuls parfois  avec leur détresse. qui leur brûlait les yeux.

Le monde de la nuit était plus qu'un reflet de celui du jour, il était son double exacerbé, sa caricature même. Pour le comprendre, il fallait en partager ses convictions,  celles qui n'auraient de sens que l'espace de quelques tours de cadran, puisque la fois suivante tout serait différent, tout serait à refaire, tout serait effacé...

Ce matin là,  il s'était levé de bonne heure...Dans le théâtre des existences croisées,  il appartenait à la confrérie du petit jour, alors qu'il exerçait sa "mission" sous les étoiles , enfin, quand elles voulaient bien l'accompagner. On n'est/nait  pas à une contradiction près...et puis ce boulot, comme tous les autres d'ailleurs de son aventure personnelle, était arrivé un peu par hasard, circonstances, rencontres...Il n'avait jamais eu de plan de carrière, ni sur la comète... et s'il regardait souvent le ciel c'était plus pour s'y perdre que pour en faire un exercice de probabilités. Il s'était simplement dit comme toutes  les autres fois: " Tiens, c'est ptêt pour moi ça..".et comme d'habitude...   il s'agissait d'un  boulot particulier, différent," ah moi je pourrais pas faire ça" enfin c'est ce qu'on lui renvoyait en général  , mais n'étaient-ils pas tous particuliers, les boulots, et d'ailleurs... le simple fait de bosser c'était pas aussi bizarre  quelque part?

Ce matin là il s'était levé de bonne heure, il avait  allumé la radio  en sourdine, préparé un thé... et alors que sa machine interne commençait à  doucement ronronner, il s'était souvenu de cette phrase reçue la veille par les canaux modernes de  la communication : " quand on a des convictions, c'est qu'on a besoin de vieillir"  et soudain, il se sentit bien vieux...

4 commentaires:

  1. Phrase choc...

    Pour te réconforter, je t'ai dédié ma promenade à St Nazaire du 8 septembre dernier... Quand il faisait beau (Tu as vu ce temps de m... Mmmmh... de chat échaudé qui craint l'eau, qu'elle soit froide ou chaude ?!)

    http://lunedemaledaumon.blogspot.com/2010/10/une-promenade-tout-specialement.html

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  2. et bien jean Jacques quel bien beau texte ourdé de poésie, de la différence de êtres pas comme tout le monde dans leur fort intérieur
    merci de cette plume qui fait du bien à lire et ressentir
    beau week end à toi et plein d'invention pour ton beau public de ces pages virtuelles

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  3. merci beaucoup Tsuki je suis très touché!
    ;-)

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  4. merci Frankie et plein de bonnes choses pour toi aussi
    ;-)

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