Cette histoire là, elle ressemblait plutôt à un dimanche, mais avec une mise en scène , un peu d'organisation quoi. Ce qui faisait , que pour en arriver à l'aboutissement d'un futur plaisir partagé, il fallait que tout le monde ou presque, nous dirons les plus valides soient sur le pont dès le vendredi, enfin en fonction des heures de marée. ah dame voui, parce que la matière première, elle ne vous tombait pas tout cru (ou cuite plutôt) dans le bec, il fallait aller la chercher, soulever du goémon en pagaille et des grosses pierres immergées itout (sans oublier de tout remettre en place ensuite), et ne pas se casser la figure sur les terrains glissants....de la basse mer. Le but de la manoeuvre c'était de ramasser une palanquée d'étrilles enfin sur l'ile de mon enfance nous disions balarès- me demandez-pas pourquoi on les appelait comme ça car j'en sais rien (et j'ai rien trouvé sur le sujet) sans doutes que c'était un code familial ou alors une expression qui ne dépassait pas les menues frontières de la perle du golfe.. à moins que mon tonton d'origine portugaise?
.Bon, de toute façon, nous les gosses on les appelait les coureurs, parce que je sais pas si vous avez déjà essayé d'en attraper?....c'est que ça cavale ces bestiaux là, sans parler des pinces qu'il valait mieux tenir à distance, et c'est pourquoi on était tous muni d'une tige en fer bricolée par nos soins et recourbée au bout, comme un crochet, quoi! you pigez?
Nous étions au minimum une dizaine à être conviés au repas du dimanche midi chez de la grand-mère et... c'est qu'il fallait en ramasser des "couabes" (comme ils disent les neveux martiniquais) pour confectionner le plat sublime.
Je vous passe les détails de la pèche miraculeuse, un grand moment et tous les pratiquants me comprendront...On en profitait également pour ramasser des bigorneaux, des palourdes, des moules...
Une fois rentrés au quartier général- la grande maison familiale de mon papi Cap-Hornier- il fallait cuire tout ce ptit monde gigotant. On devait donc faire chauffer une grande marmite d'eau froide , rajouter un peu de gros sel , de thym , de laurier et de persil du jardin et plonger dans l'eau bouillante les macropipidae (deuxième porte à gauche-voix off-)- ("Comme il se la pète l'autre.. tu parles .il s'est maté Wikipédia..."la cousine de la voix off-) Comme ça se trémoussait drôlement dans la gamelle, pour éviter que quelques invités passent par dessus bord, on mettait un truc lourd sur le couvercle pour empêcher, comme dirait un préfet énarqué du bulbe: "les débordements".
Du marron, noir ,aux pinces bleutées , le crustacé, comme chacun d'entre nous quand il a trop chaud ou qu'il est ému devenait tout rouge- et c'était le signe qu'il était cuit heu!...dans tous les sens du terme;
Nous laissions refroidir les macropipus (pfff, il va tous nous les faire...) avant de passer à la partie -petites mains agiles et patientes, genre on épluche la tonne de haricots-ou ptits pois- je fais un parallèle pour les gens du pays de l'intérieur (Argoat en breton).
Comme le précise ma grand-mère dans son cahier de recettes, je cite: " il faut enlever le bon avec le rouge à l'intérieur" Allez, faites pas cet air dégouté; mélangé avec la chair "proprement dite" ça donne du goût et d'ailleurs à mon humble avis c'est le meilleur mais bon..(une cuvette pour le quatre, ça marche).
Remarquons également que l'on peut bien sur confectionner ce plat à partir de tourteaux (dormeurs) ou araignées, c'est moins de boulot à éplucher mais franchement au niveau goût l'étrille c'est le fin du fin, le top -crustacé.
(gardez les carapaces évidées et nettoyées)
Comptez environ deux kilos d'étrilles pour une dizaine de convives.
Ensuite, vous mettez du beurre (25gr.environ) à fondre dans une casserole, vous rajoutez des oignons hachés très fin -(Ah dame il a l'air fin ton oignon) vous rajoutez de la chair à saucisse-(environ 400 grammes). il faut faire cuire à feu tranquille en écrasant le tout à la fourchette, vous rajoutez le crabe (vous sentez le parfum? ma doué benniget) vous laissez doucement mijoter. ensuite vous rajoutez un peu d'ail haché, du persil, de la mie de pain-...comme ils disent les cousins occitans: "a bisto de nas" c'est vous qui voyez quoi, fiez-vous à votre pif..., un verre de vin blanc sec. Vous remettez ensuite le matos dans les carapaces, là bien sur c'est pas la mamie, c'est moi qui cause ainsi, ou là elle aurait pas aimé..) vous rajoutez un peu de chapelure et un morceau de beurre (tu piges, pourquoi la Bretagne, c'est une terre de mission pour le cholestérol?) Vous mettez au four (préalablement chauffé) 1/4 d'heure à feu modéré- notons, (coucou Anne) que l'on peut rajouter 2 c. à soupe de cognac.
Ensuite,
Ben, ensuite,...
A TABLE!
Bon, moi pendant ce temps là je me tape les moules(hin hin), d'accord ? :))
RépondreSupprimerPasque les bestioles, là, c'est pas ma saveur océane, dirais-je....Voui, je sais, je déçois....Mais c'est moules/poisson, pour moi - que veux-tu, une berrichonne, hein....mais la partie de pêche, je viens !
j'aime bien les moules également pani-problem, d'ailleurs je crois bien que j'aime tous les coquillages, crustacés et en résummé ce qui se mange dans l'océan à part... la roussette que je déteste (traumatisme d'enfance... (Allo s.o.s. Sigmund)
RépondreSupprimeret pour le déssert un ptit quatre quart miam
;-)