mercredi 23 juin 2010

je ne hurlerai pas avec les loups




Serge qui a l'humour incisif, un peu comme dans le mythe mais avec les temps modernes en plus...nous livre sa dernière réflexion-imagée  concernant l'idée que certains se font   de la "science des affaires de la cité" du grec "politiké" et du français "magouille blues" .
On ne le répètera jamais assez et pour en  revenir à Camus (pas l'artichaut, l'écrivain) il faudra sans doutes encore longtemps pousser son rocher, pichet dans un violon ou crier dans les courants d'air avant que l'on ne se décide toutes races politiques confondues à changer les règles du jeu du pouvoir partout où il se niche. La mascarade est assurément professionnelle -depuis le temps- et ses acteurs ont toujours su s'entourer de petit personnel bien comme il faut, aussi servile qu'intéressé.

Nous trouverons naturellement, ici ou là (et d'ailleurs je fais quoi en ce moment même?) quelques vertueux procureurs vilipendant le goût du gain et/ou  du pouvoir au détriment de la raison collective...Seulement, l'Homme (des deux sexes) étant ce qu'il est et même avec un peu d'eau bénite dessus- tant qu'il ne sera pas protégé de ses inclinaisons "naturelles" une fois qu'il est aux affaires d'Etat, il ne pourra -bien malgré lui peut-être- que reproduire ce qu'il reprochait avec tant de véhémence et lucidité chez ses prédécesseurs...
Et c'est sans doute la raison pour laquelle , nos politiches sont si indulgents finalement et au bout du compte  (bien rémunéré) les uns envers les autres...
Il faut: LEGIFERER en ce sens,  seulement... le HIC dans le bouillon gras c'est que ce sont ces mêmes politiques qui légifèrent en principe et constitutionnellement parlant  et,  a-ton déjà vu la députaille sénatorielle couper la branche douillette sue laquelle elle avait posé son séant plénier....?
Comme disait en rigolant un ptit gars en short et crampons à un sinistre en  tergal et veston: "qui se ressemble s'assemble"





"A quoi bon les vers et les rimes
Ces bijoux dérisoires
Ces mots qu'on cisèle et qu'on grime
Au jeu de l'illusoire
A quoi bon les vers et les rimes
Quand la rage a rendez-vous
Avec le désespoir"



"Je choisis le doute!  Finis, les mains jointes, les yeux fermés, Ia bouche ouverte!  Je ne veux plus croire.  Je veux savoir, connaître, comprendre, pénétrer, saisir, appréhender, juger en connaissance de cause, poser le doute comme principe Je veux laisser les certitudes aux bulldozers!
Je choisis le doute et la non-violence! Il y a deux violences.  La première, celle qu'on impose, l'ordinaire, avec sa gueule d'homme ordinaire La seconde, celle qui répond au silence.  Celle-là, je la comprends.  C'est un cri!  Se taire sur l'injustice précipite la violence.  Le silence, notre silence est lui-même une violence!  Censeurs, tripatouilleurs d'informations, trieurs de nouvelles, menteurs, étouffeurs de vagues, toutvabienistes, jeteurs de voiles pudiques, autocenseurs peureux, complices par omission, vous êtes tous des allumeurs de violence!  Combien faut-il de morts pour desserrer vos dents?  Envoyez vos barèmes!  La seconde violence, je la comprends.  Mais, une fois brisé le silence, quand elle continue, elle devient ordinaire.  Elle ne règle rien.  Elle est injuste.  Elle affaibli.../...



.../...Je choisis le doute, la non-violence et la dignité.  Je défendrai la dignité des êtres et même des choses.  La dignité des hommes, des animaux, des plantes, des pierres, des pays, des langues, du travail, des peuples, des mers, des paysages, des sols, des algues, des tribus, des pensées, des enfants, des poissons, des insectes, des races, des continents, des céréales, des femmes, des labours, des maisons, de la paix, des étoiles, des planètes Qu'elle est belle, dans l'espace, la Terre d'azur spiralée de lait! Sa dignité est entre nos mains!  L'homme seul peut la dégrader, car l'homme, seul, est conscient! 





La dignité de la Terre est entre nos mains.  Partout s'assemblent et s'organisent des hommes et des femmes qui refusent la rigidité d'un monde cadavérique.  Partout de nouvelles formes d'action paraissent, pour en finir avec l'économie coloniale, brûler les racines de la misère, court-circuiter les multinationales cachées derrière les dictatures, abattre les murailles entre les races, pulvériser les temples du profit, déchausser la médecine, reprendre les terres, diversifier les cultures, produire sur place des médicaments simples, abolir les tortures, apprendre à lire, ouvrir les prisons, donner la parole aux pauvres, écouter ce qu'ils ont à dire! Partager!  Partager la Terre entière!  Chaleureusement! 




"Enfin.arrive le temps du concret!  Enfin, on cesse de faire entrer de force la réalité dans le moule des idées! Enfin arrive le temps du respect! Difficulté suprême.. Laisser libres les pensées différentes Que chacun regarde en soi.  La bête est là, tapie, sournoise, prête à tout dévorer. L'hydre du fascisme est en chacun de nous.  Chaque soir je la décapite. Chaque nuit ses tètes repoussent dons ma tète.  Parfois, elle me soumet. Parfois, je suis vainqueur En moi : l'intolérance, moisissure fadasse je ne vaincrai jamais définitivement Mais, sans relâche, je décapiterai le monstre.  Jamais je ne prendrai la Kalachnikov pour imposer mes idées, ma loi ou ma croyance.  J'ai trop peur d'avoir tort!"
Gilles Servat -extraits de:"je ne hurlerai pas avec les loups"




3 commentaires:

  1. Bin mon gars, j'ai du retard à rattrapper ici ! Pas pu venir depuis vendredi, et c'est pas fastoche de rattrapper chez tout le monde !! :))
    Le pouvoir ne change pas l'homme (ni la femme), il les révèle ! montre-moi qui le recherche, et je saurais que c'est un malade ! alors pourquoi continuer à nous placer sous leur coupe ?!
    Excellent, ce billet !

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  2. Tout l'honneur est pour toi qui refuse de porter la toge de procureur.Les hordes me font peur, autant celles qui prennent d'assaut les prétoires pour redemander la peine de mort qui les millions de "lyncheurs" prêts à pendre tous le Raymond du foot. Il me semble bien que Brassens avait avancé le nombre de trois hommes assemblés, prétendant qu'au-dessus cela ressemblait à une bande de cons. Mais, c'est vrai, il était poète et contesté...alors.
    Bon, dans ton billet, tout le monde en prend un peu pour son grade et, faisant partie du monde, je me suis servi. J'ai bien aimé aussi l'envoi de Gilles Servat, sans concession et plein de sagesse.
    Souvent je me dis que pratiquer le land art m'éloigne des foules et que j'ai rarement regretté de me taire dans ces moments de travail ou de création.
    Je suis bien content, tout de même d'être passé par chez toi,
    Bien à toi,

    Roger

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  3. coucou vous!
    c'est un grand plaisir de te retrouver dans les commentaires.
    bonne journée Anne!
    ;-)

    Merci beaucoup Roger pour ce message. Oui, sans-doute que tout le monde en prend pour son grade et moi le premier bien sur, non pas par masochisme mais parce que je suis -tout le monde- avec ses grands espaces et ses arrière-cour, avec la colère qui tranche un peu vite parfois et facilement dans le lard et la culpabilité (culturelle)etc etc et puis aussi le doute dont Servat cause si bien, qui n'empêche pas d'avancer, mais qui fait penser que parfois le plus court chemin d'un point à un autre n'est pas forcément la ligne droite et même si c'était le cas , ce n'est pas toujours intéressant de la prendre...

    Il faut aussi savoir se taire Ah la la... quelle histoire et leçon pour un bavard dans mon genre!

    bien à toi également
    :-)

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