vendredi 8 mai 2009

8 mai non


Paisible à s'envoyer paître gentiment les deux pieds devant chaussés de lourdes groles crottées de frais. Comme une image figée au temps des souvenirs; Chacun raconte sa guerre, la sienne ou celle sous entendue, en couleurs pour écran plat. C'est rassurant d'être bien au chaud quand dehors, ailleurs, au loin, très loin de préférence, les hommes se détestent en dolby surround et stéréo. La guerre est un jeu de miroirs où comme gage d'avenir il est préférable de se trouver du bon côté du reflet. Alors on peut tranquillement ouvrir le grand livre de l'Histoire des autres et s'étonner encore et toujours de l'imagination débridée des vivants pour se faire la mort. Sous les drapeaux linceuls déployés aux dates anniversaire, les gagnants font la fête et les perdants rentrent les épaules en attendant leur revanche- Aujourd'hui est un grand jour pour astiquer les cuivres et donner trémolo du sens à ce qui n'en a pas. On a gagné les médaillés, ils ont perdu une balle dans le cul- La connerie humaine a toujours su si bien marcher au pas et pousser des pets virils qu'on appelle des chants guerriers je crois. A chaque chapitre les costumes changent mais au fond la pièce est toujours la même - les bons et les mauvais en interchangeable avec les bonnes raisons de dégommer le salop d'en face qui nous ressemble tant- pourtant- mais...chut! Aujourd'hui on plastronne, on commère-mort, on symbolise, on parabole sur toutes les chaînes, mais j'ai beau tendre l'oreille je n'ai rien entendu du: plus jamais ça, du: c'est nul la guerre, du: on a autre chose à faire avec le peu de temps qu'il nous est donné à vivre- Bien au contraire hommage, honneur à nos héros où ce qu'il en reste. Les breloques s'enfoncent dans les corps décharnés et les larmes de sang nourissent la terre toujours aussi assoiffée.

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