jeudi 17 avril 2008

mais où donc va se nicher le capitalisme?











Et voilà! pour le 40ém anniversaire on sort la belle vaisselle, le tapis forcément rouge, et les bouquins, romans, essais, réflexions à la sauce "j'y étais". Comme disait je ne sais plus qui pour les dix ans: "sous les pavés le tiroir caisse" ... Le showbiz qu'il soit politique ou musical , ça conserve figurez-vous, l'important finalement étant de savoir faire chanter les autres. Daniel cohn bendit qui n'en finit plus depuis 25 ans d'être en voie de normalisation est reçu par sa suffisance au palais de l'élysée. Qui sait? prêt que la copine d'iznogoud pour la peine, a mis un turban dans les cheveux, sorti la guitare et roulé un tarpé en provenance des serres du jardin attenant. Mais ils sont où tagada tsoin tsoin! mais ils sont où nos grands leaders révolutionnaires? ben t'as qu'à chercher mon gars, ils sont pas très loin finalement, toujours dans les parages du pouvoir-Et oui, un bon meneur d'homme c'est comme un bon vendeur de bagnole quand t'as pigé le métier tu peux vendre n'importe quoi! - allez zou j't'en colle quelques uns au medef, un gros paquet- tendance trotskiste- au parti socialiste, quelques louchées syndicales du même tonneau etc etc - y'en a aussi forcément dans la comm, la pub, et tout ce qui branchouille. L'autre soir laurent fabius était dans l'émission de politique spectacle de denisot sur canal -le grand journal- et on lui demande ce qu'il faisait en 68- "étudiant" qu'il répond- alors bien sur l'incontournable pitbull de l'émission et ex menbre du parti socialiste- jean michel aphatie- lui a posé comme il fait toujours, la question qui dérange, en la répétant entre ses dents douze fois de suite jusqu'à ce que son auditeur agacé (c'est le but) finisse par répondre: " Et alors vous avez lancé des pavés en mai?" et là on a pu voir en transparence toute la machinerie du cerveau d'énarque fonctionner à plein régime- et au bout d'une seconde 1/2 de spontanéité ,il a dit dans un souffle "oui" - et on est passé à autre chose. Ouf! c'est qu'il a eu chaud! savait pas trop ce qu'il fallait répondre la gauche carottes rapées, c'est important de faire moderne mais en même temps faut rester crédible et c'est sur qu'on l'imagine très bien, le grand lolo, sortir du lycée janson de sailly 16em arrondissement avec son paveton à la main... Ils sont mignons comme tout les retraités de l'histoire , z'étaient trop jeunes pour le maquis de 40 (ou 45 suivant les options) alors leurs médailles ils les ont gagnées sur le dos des bons mots des autres , les anonymes qui couvraient les murs de phrases magiques et explosives de celles que j'ai envie de ressortir aujourd'hui, pour qu'elles explosent de dérision et confettis à la tronche des rentiers de la révolution qui fait pchit!: "ceux qui parlent de révolution et de lutte de classes sans se référer explicitement à la vie quotidienne, sans comprendre ce qu'il y a de subversif dans l'amour et de positif dans le refus des contraintes, ceux-là ont dans la bouche un cadavre" - tract de l'internationale situationniste- Merde au bonheur! vivez! -sorbonne- je suis marxiste tendance groucho-dans les chemins que nul n'avait foulés, risque tes pas! dans les pensées que nul n'avait pensées risque ta tête! -escalier hall odéon- ../...le comité revendique, parce que la richesse semble n'avoir pu se définir comme instrument de bonheur que dans l'expérience de son manque, le droit à la pauvreté. comité d'action étudiants-écrivains- consommez plus vous vivrez moins-sorbonne-../.." tout appel à la productivité est, dans les conditions voulues par le capitalisme et l'économie soviétisée, un appel à l'esclavage" -raoul vaneigem-traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations-toute révolution a pris naissance dans la poésie, s'est faite d'abord par la force de la poésie- (I.S.)-espérance: ne désespérez pas faîtes infuser davantage-sorbonne- la société est une fleur carnivore- rue -quartier latin- vive le parti communiste marxiste léniniste de france et rajouté quelques jours plus tard: et de navarre- sur un mur proche des chantiers de l'atlantique à saint nazaire- gauchistes vos nanas sont moches- et rajouté quelques jours plus tard: oui mais elles font des pipes -sur un mur de la fac de médecine de montpellier...
Mais où est donc Mai?
"ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, c'est la vie qui détermine la conscience", en d'autres termes,nos idées spontanément reflètent ce que nous vivons et ne sont le plus souvent que des justifications de la vie que nous menons.Cette phrase de Marx, que je m'applique aussi, m'est restée comme une clé découverte en mai 68.J'y pense en écoutant ces grands noms de mai 68 qu'on interviewe, les Cohn Bendit, les July, Geismar, Finkielkaut et autres dans leurs costumes de 2008. Ils parlent de leurs faits d'armes, et c'est parfois drôle, les situations étaient tellement inattendues.Ce qui me gêne en revanche, c'est une certaine façon de banaliser Mai 68, comme s'ils avaient honte. Ils sont devenus tellement raisonnables, ils sont tellement bien installés qu'ils veulent comme s'excuser d'avoir été si jeunes et excessifs.Leur vie d'aujourd'hui fait leur pensée d'aujourd'hui. Mais 68 est mort.La Révolution? Abattre le capitalisme? Beaucoup de soixante huitard y ont cru. Ces vedettes pas sûr, sûrement pas.. Eux rêvaient de faire éclater les tabous moraux. Ils ont gagné avec le temps et ils se sont fait une place dans la culture.Mais une majorité d'ouvriers, dont bizarrement on parle si peu en cette commémoration,(sauf que le CCP vient de prévoir une expo et des debats avec cette préoccupation..)en mai 68, eux ont rêvé de renverser les pouvoirs patronaux et politiques sur les lieux de travail et dans la société, eux ont rêvé de garder le droit à la parole. Ceux là ont vécu une expérence formidable qui a inspiré toutes les années 70, "le pouvoir aux tra-vailleurs", l'espoir de l'autogestion, la régulation de la hiérarchie des salaires, les contre-pouvoirs...Il existe encore des fous qui ont gardé de ces fameux évenements le souvenir de ces expériences frêles parfois, mais surtout "fondamentales", de celles qui constituent le fond sur lequel s'appuient des convictions à vie, des haines et des espoirs." -Jean de la Mouche ce texte a été publié sur le site: estuaire mag
"Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris. Le casque des pavés ne bouge plus d'un cil. La Seine de nouveau ruisselle d'eau bénite. Le vent a dispersé les cendres de Bendit. Et chacun est rentré chez son automobile. J'ai retrouvé mon pas sur le glabre bitume. Mon pas d'oiseau forçat enchaîné à sa plume; Et piochant l'évasion d'un rossignol titan capable d'assurer le sacre du printemps. Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris. Ces temps-ci je l'avoue j'ai la gorge un peu acre. Le sacre du printemps sonne comme un massacre. Mais chaque jour qui vient embellira mon cri. Il se peut que je couve un Igor Stravinski. Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris. Et je te prends Paris dans mes bras pleins de zèle. Sur ma poitrine je presse tes pierreries je dépose l'aurore sur tes tuileries. Comme roses sur le lit d'une demoiselle. Je survole à midi tes six millions de types Ta vie à ras-le-bol me file au ras des tripes. J'avale tes quartiers aux couleurs de pigeon. Intelligence blanche et grise religion. Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris. Je repère en passant Hugo dans la Sorbonne. Et l'odeur d'eau-de-vie de la vieille bonbonne. Aux lisières du soir, mi-manne, mi-mendiant je plonge vers un pont où penche un étudiant.Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris Mai, Paris. Le jeune homme harassé déchirait ses cheveux. Le jeune homme hérissé arrachait sa chemise. Camarade ma peau est-elle encore de mise. Et dedans, mon coeur seul, ne fait-il pas vieux jeu. Avec ma belle amie quand nous dansons ensemble Est-ce nous qui dansons ou la terre qui tremble? Je ne veux plus cracher dans la gueule à papa. Je voudrais savoir si l'homme a raison ou pas. Si je dois endosser cette guérite étroite avec sa manche gauche, avec sa manche droite ses pâles oraisons, ses hymnes cramoisisl a passion du futur, sa chronique amnésie.Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris Mai, Paris. C'est ainsi que parlait sans un mot ce jeune homme. Entre le fleuve ancien et le fleuve nouveau où les hommes noyés nagent dans leurs autos. C'est ainsi, sans un mot, que parlait ce jeune homme et moi l'oiseau forçat casseur d'amère croûte vers mon ciel du dedans j'ai replongé ma route Le long tunnel grondant sur le dos de ses murs aspiré tout au bout par un goulot d'azur. Là-bas brillent la paix, la rencontre des pôles et l'épée du printemps qui sacre notre épaule.Gazouillez les pinsons à soulever le jour et nous autres grinçons, pont-levis de l'amour. Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris." claude nougaro-paris mai-

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