mercredi 30 avril 2008

la page blanche

La page blanche, c'est un peu comme le grand bain à la piscine, le tout c'est de se lancer; seulement, ça me va bien de donner ce genre d'avis "éclairé", moi le mec qui ne sait pas nager. Mais que celui qui n'est pas à une contradiction près me lance la première bouée! La page blanche, elle me nargue depuis toujours, enfin disons depuis que ne sachant rien faire d'autre de mes dix doigts que de tenir- très mal j'en conviens- un stylo, j'ai eu comme une envie irrésistible de faire pousser des phrases pour qu'elles se tiennent ensuite en équilibre instable sur les lignes du cahier. Mais je vous parle de ça, c'était au siècle dernier forcément-ah! ah! vous avez remarqué vous aussi, on peut sans façon se poser le cul d'un siècle à l'autre, que dis-je, encore plus fort, d' un millénaire au suivant, et continuer comme si de rien n'était, à deviser avec son ombre sur la taille des mots-alors que pourtant chacun sait bien que ce n'est pas la taille qui compte mais la vigueur, enfin...La page blanche, elle sent la genèse au bord de l'encrier, et il en aura fallu des bâtons et des taches, de la patiente aussi pour qu'une fois la partition à peu près apprise, on puisse arriver à se faire comprendre. Encore que! ça fait déjà un moment que j'en aperçois quelques uns qui se tortillent sur leur chaise, en se demandant où je veux en venir! Parce que vous imaginez peut-être que c'est moi qui dirige l'orchestre? D'accord j'ai sans doute un égo pas trop rabougri pour oser m'étaler présentement et en mettre partout de mon nez-moi, eh moi- et moi! mais de là à penser que je suis responsable de ce que je réchauffe sur un coin de toile! non là, je vous arrête tout de suite, c'est trop, n'exagérons rien, je ne suis qu'un modeste interprète d'une partition décidée à l'avance et je ne sais par qui, vu que personne ne m'a présenté à... La page blanche, par définition, elle prend le rôle de réservoir, entonnoir, passoire, enfin tous ce trucs en oir comme heu! ... soir, foire ou déboire, qui vous poussent au cul du poignet à jouer à l'écriture; la page blanche, elle peut pas rester comme ça au risque de mettre au chômage des bûcherons des papetiers ou des libraires. Pour tout vous dire elle a horreur du vide la page blanche, déjà toute petite, du genre carnet, elle avait le vertige, alors imaginez en grandissant, ça ne s'est pas, bien sur arrangé! Oui je sais, chacun à ses problèmes, on peut craindre les grands espaces, les voyages en italique, les suspension déglinguées...la page blanche, mais que cela reste entre nous, je la soupçonne fortement d'être hypocondriaque, toujours à se froisser pour un oui, pour un non, à jouer sa révolte dans la marge, à se la péter dans le lin... Pourtant, la page blanche elle boucle aussi mes nuits de fidèle solitude et quand les premiers baillements d'oiseau se font entendre vers les cinq heures , suivant le solstice bien sur, elle me rend une fière chandelle en pompant jusqu'à ma dernière goutte d'encre, l'angoisse... de la page blanche.

3 commentaires:

  1. 'as pas pensé à prendre du papier rose?

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  2. si des fois mais cela me rappelle trop mon enfance! (allo sigmund) du genre "mÂmaaaan j'ai fini"...
    :-)
    au fait puisque je te tiens, j'ai essayé dernièrement de mettre un message sur ton blog et ben(g) pas possible! à la tèchenique je vous jure!

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