vendredi 21 mars 2008

saint lazare un roman couverture -petit c-

Allez hop: "envoyer" - il m'avait dit jeudi- contrat rempli- tant pis je n'aurais rien raconté de la cérémonie d'investiture du vendredi soir- celle du: on prend le même et l'on recommence,mais avec aussi l'entrée dans le petit théâtre politique municipal de nouveaux un peu intimidés, découvrant la salle côté scène, alors qu'ils ne l'avait fréquentée jusqu'alors que dans le rôle du spectateur. Ce n'est pas le tout d'avoir des idées, il faut aussi réussir à les exprimer clairement et rester serein, sous des yeux qui guettent la moindre faiblesse et la voix qui trébuche. Il leur faudra du courage et peu à peu apprendre à se protéger au risque autrement de quitter le navire en cours de route. Mais il y a aussi ceux qui connaissent le monde du spectacle, par intuition ou par goût, et que le pouvoir si minime soit-il ne rebute pas, ce n'est d'ailleurs pas pour déplaire aux habitués de la maison, qui apprécient la nouveauté dans le combat verbal. Je n'ai rien dit non plus des cantonales avec l'élection confortable (66%) du premier vert du département, ancien leader des dockers cégétistes du port, avant qu'il ne conduise la fronde et quitte le giron de l'influent syndicat . On peut donc affirmer sans risque qu'il s'agit d'une forte personnalité, mais aussi de quelqu'un d'atypique qui milita en autre à la fin des années 70 dans un groupe de salariés pour l'économie distributive. Cette ville a toujours été porteuse de figures, et à l'heure ou l'on tresse fleurs et couronnes pour les quarantième soixanthuitard rugissants certains ont descendu avec ordre de route l'estuaire jusqu'à son embouchure avant de s'y échouer pour le meilleur ou le pire. J'avais 15 ans, un beau vélo demi-course que mes parents m'avaient offert le noël précédent, et du coup j'appréciais mon environnement avec des yeux plus grands. J'avais découvert à deux roues la petite route côtière et ses jolies grimpettes aussi, je trouvais des chemins cul de sac conduisant à des criques battues par l'océan. Pour l'heure, ce matin là, du mois de mai ma promenade fut plus raisonnable, elle me conduisit au boulevard de mer vers la capitainerie,curieux, il y avait du monde sur la plage là ou s'installait le club des ptits mousses à la belle saison, un jeune gars aux cheveux roux et longs semblait être le centre de toutes les attentions, depuis mon observatoire je n'arrivais pas à entendre ce qu'il disait, mais il devait avoir des arguments convainquants pour la cinquantaine de jeunes gars et filles qui l'applaudissaient à tout rompre. Je continuais mon chemin et plus tard j'appris qu'il s'agissait de l'étudiant qui avait osé interpeller le ministre des sports lors de l'inauguration de la piscine d'une fac à paris, il lui avait dit un truc du genre "vous pensez quoi des problèmes de la sexualité de la jeunesse" et l'autre lui avait répondu quelque chose comme "si vous avez des problèmes de ce côté là jeune homme vous avez qu'à prendre un bain, ça vous calmera", la vache, on n'était pas vraiment habitué à ce genre de dialogues dans les années 60, et le jeune troublion anarchiste comme dirent les médias manqua de peu de se faire virer de la fac, mais comme il était copain avec une des filles du ministre, les affaires s'arrangèrent... en tout cas pour cette fois. Par la suite, -par chance- pour les autorités, et aussi le PCF qui n'avait pas le même sens de l'humour on lui montra la porte du pays du côté de l'alsace et il fallu attendre que giscard pointe sa barre pour que le révolutionnaire, avec dix ans de plus, puisse revenir (officiellement) sur sa terre natale ou il avait vécu apatride jusqu'à 18 ans. C'est à peu près à la même époque où nous le vimes, surpris, débarquer un dimanche au stand de la radio libre et populaire, que nous tenions dans l'illégalité des ondes mais avec le soutien de la gauche locale, pour la fête de la ville dans un grand parc près de la mer. Pendant que nous, les inconnus, portions des masques pour ne pas être reconnus ... l'ex grand meneur de troupes dans les dortoirs des filles de nanterre, devant les photographes de la presse locale serrait la pince des retrouvailles avec une autre tête d'affiche de l'époque, ex responsable du premier syndicat étudiant et également un des créateurs de la première radio libre de la presqu'isle. - Quand au mien de mois de mai, il finit avec un traumatisme cranien, n'allez pas croire que ce fut le résultat d'une action héroique face aux CRS- et non je tombais tout simplement de vélo et je dû passer les moments historiques en service pédiatrie... à suivre au cas où-

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