mardi 23 mars 2010

PANTHEON



IAN MOAKS

Biologie

"Je suis sorti du seul ventre possible: celui de ma mère. Je me souviens plus comment c'était à l'intérieur: il faisait chaud, comme dans toutes les mères. Dans les pères en général il fait plus froid: on viendrait au monde enrhumé.
Ce n'était ni une bonne ni une mauvaise mère: une simple mère, toute bête, biologique et humaine, qui fait des grimaces à la clinique, vous impose des manies, vous façonne une vie pour la vie.
Je ne suis pas mort à la naissance, du coup je mourrai à la mort. mon nom est Ian Moaks. Johann Mohaqs. Yan Moixe. Hans Moïse. Jean Moâ. Igrékem. Johannes Climaxus...Yannemoixe, Ian Moax, Johannes Moixus, Johann Mohaks...Pas facile de trouver un pseudo: si ça continue je vais prendre "Yann Moix"
Je n'ai pas d'enfants; je ne me suis pas fait avoir par eux non plus. D'un strict point de vue biologique, je sais que j'ai la capacité de donner vie à un embryon humain. C'est psychologiquement que je suis pas "cap". Je ne suis pas assez adulte pour fabriquer de futurs adultes.
"Tant que je n'aurai pas d'enfant, je serai toujours un fils" (Sacha Guitry). Alors mes enfants sont là, bloqués dans la glotte de mon corps, à l'état de latence imbécile, ils habitent une hésitation.
Je n'ai pas eu d'enfants, j'ai eu des parents-deux. une fille (ma mère) et un garçon (mon père). ils m'ont pas beaucoup changé." J'ai cent fois répété à mes amis que j'étais un adepte de la morale d'Epictète, explique François Mitterand au micro de France Inter le vendredi 14 octobre 1977. Ce sur quoi je peux agir, j'agis. Ce sur quoi je ne peux agir, je n'agis pas."
A la clinique, ils m'ont  tellement tiré sur la tête que je: hurle encore. Quand tu viens, c'est mauve et attaché. Les bébés arriveraient sans cordon, une fois hommes ils penseraient peut-être moins à se pendre. Naître, ça donne des idées qu'on n'aurait pas eues sinon.
-Il a pas l'air bien beau.
Moi, je n'ai pas été mauve, j'étais bleu en sortant; bleu outre-mère. Puis j'ai repris des couleurs. j'ai pris ma couleur. je suis devenu rose moi. (En réalité), je n'ai pas crié tout de suite. Alors ma mère:
-Il m'a pas l'air bien futé non plus.
-Sgruiuhahauuuahhahharrahh.
-Et un con de plus sur terre.
Dans les ventres de mères on a tendance à être un peu coupé des réalités; il faut sortir au plus vite: on aurait la tentation de rester.

A la sortie

Si on passait sa vie dans les mères, il n'y aurait plus de place pour les suivants. Et plutôt crever que de naitre à plusieurs! On meurt un par un: je ne vois pas pourquoi je serais né en groupe. on naît mieux à l'unité.
- ça va être un con tu vas voir;
Des mains te tirent par la tête en faisant la grimace, ta mère gémit en faisant la grimace, tu hurles en faisant la grimace: il n'y a que ton père qui rigole. C'est parce que ton père (excuse-moi) mais parce que ton père (tu le sais bien), c'est parce que ton père, (réfléchis-y), c'est parce que ton père ( c'est pas ta mère qui dira le contraire), c'est parce que ton père: est un con.
-Gggarraaauuhhuuuiiiiiiiiaaahhh.
Tu es sorti. Te voilà donc à l'abri de: rien. Parmi tous les hommes déjà nés. Te voilà avec une vie devant. Le ventre de ta mère n'est pas vide: il est rempli par ton absence. Barbouillé. Saturé. Tu es encore dedans, mais en négatif. Tu existes en contour. elle est enceinte de ton emplacement. il lui faudra faire le deuil de ta masse (gravitationnelle). Tu  remplissais bien. tu rendais son ventre important. La voilà avec une existence en moins sous son pull.
- Il est carrément laid tu veux dire.
Mais ça y est, c'est fait, tu es: né. Félicitations. (A chaque fois que tu nais, tu as remarqué: ce sont tes parents qu'on félicite; alors que c'est quand même toi qui viens au monde.) ça y est, c'est fait, tu es né. La prochaine étape, c'est la mort. entre les deux, tu te demanderas pourquoi tu es né et quand tu vas mourir.../..."

extraits de "Panthéon"- un roman de Yann Moix- Editions Grasset-

lundi 22 mars 2010

DE PASSAGE

SALON NATURA DE REZE

on en cause dans le landerneau

Stéphane Guillon ce matin sur France Inter...



Le Pen, Besson et Zemmour !
envoyé par franceinter. - 







 un peu plus tard toujours dans le poste et dans la série: "Moi personnellement non, mais on m'en a parlé", la chronique de Eric Besson


Eric Besson - France Inter
envoyé par franceinter. -

on demande un politologue dans la salle. Je répète, on demande...




Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir la tête qu'ils avaient les ceusses qui collent aux partis, en tours de piste, hommes et femmes à plateaux  télé. Plusieurs modèles étaient disponibles mais à de rares exceptions près il fallait vraiment prêter l'oreille (eh! oh! c'est mon oreille je la prête pas moi-voix off) pour entendre autre chose qu'un discours pré-construit qu'ils avaient du apprendre par coeur entre deux couloirs de chaines de télé et le maquillage qui va bien avec. "Je vous mets un peu de blush Monsieur le Ministre, vous avez le nez qui brille?" "Oui s'il vous plait, mais surtout que cela fasse naturel"... 

Et pour le naturel, c'est sur on peut leur faire confiance. trémolo fluté et regard de velours, "Nous avons entendu le message des français"
Ah ben super alors, sont enfin passé chez Audika.
Dame! c'est que  ça pas été facile pour avoir un rendez-vous, depuis tout  ce temps...
Mais que non, qu'est ce que l'on va s'imaginer, "le message des français", ça tombe bien c'est le leur. Nous autres (c'est génétique sans doutes) on veut encore des réformes, plus de réformes, rien que des réformes, levez la main droite et crachez dans le bassinet!
 Et pas de pause dans le mouvement s'il vous plait, juste quelques ajustements techniques et surtout des explications, car n'oublions jamais le pigeon électeur  est, comme on dit chez total: par essence très con  (surtout quand il va exprès faire trempette dans le fioul) et il a besoin qu'on lui explique souvent et avec des mots compliqués pour faire simple et l'inverse aussi,  comment on lui veut du bien à l'ingrat et pourquoi après la crise qui dure depuis 30 ans ça ira beaucoup mieux. D'ailleurs, c'est bien simple,  regardez, vous voyez pas? mais si allez! on arrive au bout du tunnel, en haut de la côte, que dis-je à la fin du désert...
Et après, YES! à vous le fromage (d'habitude on le sert avant, mais bon, on va pas chipoter) C'est quand même pas la lune de faire encore un ptit effort que diable.A lala quelles feignasses...regardez-nous autres les représentants des grands groupes industriels heu pardon du peuple comment on se dépense sans compter (surtout avec votre pognon) pourriez-dire Bercy! quand même! Ah c'est vrai que des fois si y'avait pas les fin de mois, les notes de frais et la déco , ça serait presque  à vous dégoûter de faire de la politique. Non heureusement, on est solide, on a le sens du devoir et surtout entre collègues, voyez, on se sert les coudes et  même qu'on se prête les catalogues pour partir en vacances.
Ah si (mais que cela reste entre nous) On a ptêt un peu merdouillé avec le papier collant pour attraper les sensibles du gros facho, on est pas toujours au point dans les dosages... et ils ont préféré la marque d'origine au générique... Mais Oh! on a quand même gardé l'Alsace et on pourra toujours s'y réfugier si on doit passer le Rhin précipitamment.
Mais, du calme, faut pas trop s'en faire non plus, à part quelques illuminés, les autres en face, ils ont le même programme que nous, c'est juste l'emballage qui change,  et si ils reviennent un jour au pouvoir, on pourra toujours s'arranger. Voyez, les socialistes, enfin la gauche quoi (excusez si ça me fait rire c'est nerveux) ben on les connait bien , on a joué ensemble quand on était ptit dans la cour de l'ENA, et ça vous savez, les amitiés d'école c'est du costaud, d'ailleurs on se revoit chaque année au banquet des anciens...
Mais c'est pas tout ça, je cause, je cause et c'est lundi et  je voudrais  pas vous empêcher non plus d'aller bosser, ça serait balot de rater le taff,  surtout qu'il n'y en a plus beaucoup , mais non je rigole, allez un peu d'humour, regardez- moi est ce que j'ai l'air stressé, faut être blindé pour faire de la politique, tiens,  devriez prendre exemple.
Bon , faut  je vous laisse, j'ai un séminaire gouvernemental sur le feu  et déjà que l'autre là-bas il  va nous faire sa grande fâchée!
Allez! on se dit  à la prochaine, dans deux ans.
Ciao les pigeons!


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