dimanche 27 octobre 2024

l'univers n'a pas de centre

 

"Le jour de son anniversaire, maître Paul se tira une balle dans la bouche. La police scientifique dénombra 186 éclats dentaires sur le mur derrière le fauteuil du notaire.
Le jour de leur mariage, Marinette Belon et Maurice Bredault furent assassinés par leurs amants respectifs.
Leurs familles découvrirent à cette occasion que Marinette n'était pas vierge et que Maurice leur cachait son homosexualité.
Le jour de sa première paye, Gatien Leblanc se saoula à mort à la débauche au point de chuter de vélo sur le chemin du retour. Trois jours plus tard, un employé de Parc naturel régional de Brière trouva son cadavre éventré par un sanglier.
Ayant appris le sort funeste de ses ancêtres, Ribenne prit quatre décisions importantes pour son hygiène de vie: il n'embrasserait jamais la carrière de notaire, il ne se marierait jamais et ne se promènerait plus seul dans les marais. il n'alla pas jusqu'à décider de ne plus jamais boire, car il se dit en son for intérieur qu'il ne fallait pas pousser non plus.
Sa quatrième décision fut de démissionner de son boulot de tuyauteur aux Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire pour éviter d'avoir à utiliser un des centaines de deux-roues mis à disposition des ouvriers.
La très faible probabilité de rencontrer un sanglier entre les tôles d'acier des paquebots ne réussit pas à le faire changer d'avis. Sa décision était prise, il irait jusqu'au bout de son idée.
.../..."
Christophe Cotta extrait de: "Vents mortels sur Saint-Nazaire" Editions Ouest France
 
 


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         Le soldat qui rêvait de lys blancs

Il rêvait de lys blancs,
D’un rameau d’olivier,
Des seins de son aimée épanouis le soir.
Il rêvait, il me l’a dit, d’un oiseau
Et des fleurs de l’oranger.
Sans compliquer son rêve, il percevait les choses
Telles qu’il les ressentait… et les sentait.
Une patrie, il me l’a dit,
C’est savourer le café de sa mère,
C’est rentrer à la tombée du jour.
Et la terre ? Je lui demandais.
Il répondit : Je ne la connaissais pas.
Je ne sentais pas qu’elle était ma peau et mon cœur,
Ainsi qu’il est dit dans les poèmes.
Mais soudain je la vis,
Comme on voit une boutique… une rue… des journaux
Je lui demandai : L’aimes-tu ?
Il répondit : Mon amour est une brève promenade,
Un verre de vin… une aventure.
— Donnerais-tu ta vie pour elle ?
— Non !
Je ne suis lié à cette terre que par un éditorial… un discours enflammé !
On m’a enseigné à aimer son amour.
Mais je n’ai pas senti son cœur se fondre avec le mien.
Je n’ai pas humé l’herbe, les racines et les branches…
— À quoi ressemblait son amour ?
Brûlant comme les soleils… la nostalgie ?
Il fît front :
— Ma voie à l’amour est un fusil,
Des fêtes revenues de vestiges anciens,
Le silence d’une statue antique
D’époque et d’origine indéterminées !
II me parla de l’instant des adieux,
De sa mère
Pleurant en silence lorsqu’on l’envoya
Quelque part sur le front…
De sa voix éplorée,
Gravant sous sa peau un souhait nouveau :
Ah ! si seulement les colombes grandissaient au ministère
de la défense…
Ah ! si les colombes !…
…Il fuma une cigarette, puis il me dit
Comme s’il s’échappait d’un marécage de sang :
J’ai rêvé de lys blancs,
D’un rameau d’olivier…
D’un oiseau étreignant le matin
Sur la branche d’un citronnier…
— Qu’as-tu vu ?
— Mes actes,
Ronces rouges explosées dans le sable… les poitrines…
et les entrailles.
— Combien en as-tu tué ?
— Difficile de les compter…
Mais je n’ai été décoré qu’une fois.
Je lui demandais, me faisant violence :
S’il en est ainsi, décris-moi un seul cadavre.
Il rectifia sa position, caressa son journal plié
Et me dit comme s’il me chantait une ritournelle :
Tente de vent sur les gravats,
L’homme enlaçait les astres brisés.
Une couronne de sang ceignait son large front
Et sa poitrine était sans médailles,
Puisqu’il s’était mal battu.
Il avait l’aspect d’un paysan, d’un ouvrier ou d’un marchand ambulant.
Tente de vent sur les gravats… Il mourut
Les bras jetés comme deux ruisseaux à sec.
Et lorsque j’ai cherché son nom dans ses poches,
J’ai trouvé deux photos,
L’une… de sa femme,
L’autre… de sa fille…
Je lui demandai : En as-tu été attristé ?
Il m’interrompit : Mahmoud, mon ami,
La tristesse est un oiseau blanc
Étranger aux champs de bataille. Et les soldats
Commettent un péché, s’ils s’affligent.
Je n’étais, là-bas, qu’une machine crachant un feu rouge
Et changeant l’espace en un oiseau noir.
Plus tard,
II me parla de son premier amour,
De rues lointaines,
Des réactions après la guerre,
Des fanfaronnades à la radio et dans les journaux.
Et lorsqu’il dissimula sa toux dans son mouchoir,
Je lui demandai : Nous reverrons-nous ?
Il me répondit : Dans une ville lointaine.
Au quatrième verre,
J’ai dit, taquin : Ainsi tu partirais… Et la patrie ?
Il me répondit : Laisse tomber…
Je rêve de lys blancs,
D’une rue qui gazouille et d’une maison éclairée.
Je quête un coeur bon, non des munitions,
Un jour ensoleillé, non un instant de folle victoire… fasciste.
Je quête un enfant souriant au jour,
Non une place dans la machine de guerre.
Je suis venu ici vivre le lever des soleils,
Non leur coucher.
Il me fit ses adieux… Il était à la recherche de lys blancs,
D’un oiseau accueillant le matin
Sur un rameau d’olivier.
Il percevait les choses
Telles qu’il les ressentait… et les sentait.
La patrie, il me l’a dit,

                           C’est boire le café de sa mère
                           Et rentrer, à la tombée du jour, rassuré."
                            Mahmoud Darwich  extrait de: "La terre nous est étroite et autres poèmes."
 Découvert chez::"Danger Poésie"
 

"Pourquoi écrivez-vous ?  , il répondait : "Pour que quelqu'un n'aille pas travailler le lendemain. "  
Albert Cossery  (cité par Thomas Vinau )
 

 "L'univers n'a pas de centre"
(en plein dans le poste)
 
 

vendredi 25 octobre 2024

pour te les raconter

 

" Il faut voyager à la proue de soi-même."
Claude Cahun 
(citée par Emmanuelle Hutin dans l'émission"La Grande Librairie" sur France5)
 
 

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 Avant-première (en présence du co-réalisateur: Ben Russel
vendredi 8 novembre à 19h cinéma Jacques Tati à Saint-Nazaire
 
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Pas nous, pas nous...

"C’est le cri unanime de toutes les professions, corporations, organisations, associations touchées par une augmentation d’impôt ou une réduction de budget. Et pourtant, avec 6 % de déficit prévu pour l’année 2024, la France va s’endetter de près de 170 milliards d’euros supplémentaires, alors que sa dette cumulée est déjà supérieure à 3 000 milliards. Cette dette a désormais dépassé la richesse produite par la France en un an (110 % du PIB). S’il est illusoire de vouloir la rembourser, du moins est-il impératif d’en ralentir l’augmentation et même de tenter de la réduire. Le gouvernement actuel espère ramener le déficit à 3 % du PIB en 2029, ce qui signifie quand même que la dette continuerait à s’alourdir – « seulement » – 
de 75 à 80 milliards chaque année. Le service de la dette, les intérêts payés aux prêteurs, s’élève déjà à un peu plus de 50 milliards, ce qui représente l’un des plus gros budgets de l’État, pas loin de celui de l’Éducation nationale, 63 milliards.

Tous ces chiffres ne doivent pas nous donner le tournis mais nous permettre d’avoir une vision claire de la situation. « Prendre l’argent des riches », pourquoi pas ? Compte tenu de l’urgence de la situation actuelle, faire contribuer ceux qui le peuvent est sans doute nécessaire et juste.

Pour autant, il est tout aussi nécessaire et urgent de trouver un accord sur la part de la richesse de la France qui doit être consacrée au bien commun et à la solidarité par le biais des impôts et des prélèvements sociaux. Quels risques, quels services la puissance publique doit-elle prendre en charge ? La sécurité des personnes et des biens, la défense du territoire, l’éducation des jeunes générations, la sécurité face aux aléas de la vie, maladie, vieillesse, handicap… ? Sur ces points, tout le monde sera d’accord.

En France, l’État est très protecteur, et ça coûte cher. Qu’est-ce qu’on fait pour être suffisamment riches pour payer cette protection ? Faut-il faire payer plus ? Qui ? Travailler plus ? Qui ? Quand ?

Ce sont des questions très difficiles qui méritent mieux que des petites phrases ou des effets de manche. On aurait pu espérer qu’un parlement sans majorité serait obligé de « parlementer », il semble hélas que les choses ne soient pas destinées à se dérouler ainsi. Les populistes et démagogues ont encore de beaux jours devant eux."
Christine Pedotti édito de Témoignage Chrétien (24 octobre)
 



 

                                                                     SOURCE


"Les braves gens n'aiment pas que..."
 
Il y a nous et les autres 
Il y a les presque nous même  aussi
ils ne font pas partie de la famille
mais -tout de même- ils nous ressemblent, 
puisqu'ils rient de nos blagues connivence, 
puisqu'ils sont complices de nos regards perdus ,
puisqu'ils colèrent contre les mêmes moulins à vent
et parlent la même langue de...
et récupèrent à la sauvette les mêmes solutions, les mêmes explications,
les mêmes applications
Like  ses rolling stones .
Il faut rentrer dans un moule comme on entre en religion
pour se rassurer, pour se retrouver, pour s'imaginer
qu'on pense pareil, qu'on panse pareil ,
qu'on fera un bout de chemin ensemble
juste un bout, car sur la fin ce sera chacun pour soi
chacun dans son fort intérieur avec ses illusions en kaléidoscope.
il y a moi aux abois et toute la caravane passe, puisqu'elle ne peut pas, ne veut pas s'arrêter;
et d'abord pourquoi le ferait-elle?
Elle a aussi sa  fragile couverture  de survie à entretenir.
son ptit tricot maison pour l'hiver
et la tête chercheuse dans le marécage
des sables émouvants 
de profundis...





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