"C’est le cri unanime de toutes les professions, corporations, organisations, associations touchées par une augmentation d’impôt ou une réduction de budget. Et pourtant, avec 6 % de déficit prévu pour l’année 2024, la France va s’endetter de près de 170 milliards d’euros supplémentaires, alors que sa dette cumulée est déjà supérieure à 3 000 milliards. Cette dette a désormais dépassé la richesse produite par la France en un an (110 % du PIB). S’il est illusoire de vouloir la rembourser, du moins est-il impératif d’en ralentir l’augmentation et même de tenter de la réduire. Le gouvernement actuel espère ramener le déficit à 3 % du PIB en 2029, ce qui signifie quand même que la dette continuerait à s’alourdir – « seulement » – de 75 à 80 milliards chaque année. Le service de la dette, les intérêts payés aux prêteurs, s’élève déjà à un peu plus de 50 milliards, ce qui représente l’un des plus gros budgets de l’État, pas loin de celui de l’Éducation nationale, 63 milliards.
Tous ces chiffres ne doivent pas nous donner le tournis mais nous permettre d’avoir une vision claire de la situation. « Prendre l’argent des riches », pourquoi pas ? Compte tenu de l’urgence de la situation actuelle, faire contribuer ceux qui le peuvent est sans doute nécessaire et juste.
Pour autant, il est tout aussi nécessaire et urgent de trouver un accord sur la part de la richesse de la France qui doit être consacrée au bien commun et à la solidarité par le biais des impôts et des prélèvements sociaux. Quels risques, quels services la puissance publique doit-elle prendre en charge ? La sécurité des personnes et des biens, la défense du territoire, l’éducation des jeunes générations, la sécurité face aux aléas de la vie, maladie, vieillesse, handicap… ? Sur ces points, tout le monde sera d’accord.
En France, l’État est très protecteur, et ça coûte cher. Qu’est-ce qu’on fait pour être suffisamment riches pour payer cette protection ? Faut-il faire payer plus ? Qui ? Travailler plus ? Qui ? Quand ?
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