"Il doit y avoir un moyen de sortir d'ici", dit le bouffon au voleur,
"Il règne une trop grande confusion, je ne ressens aucun soulagement.
Les hommes d'affaires boivent mon vin, les laboureurs creusent ma terre,
Personne à l'horizon ne sait ce que tout cela vaut."
"Aucune raison de s'énerver", répondit gentiment le voleur,
"Beaucoup ici parmi nous pensent que la vie n'est qu'une farce.
Mais, toi et moi, nous sommes passés par là, et ce n'est pas notre destin,
Alors, ne parlons plus à tort maintenant, il commence à se faire tard."
TOUT AU LONG DE LA TOUR DE GUET
Les princes continuaient à regarder
Tandis que toutes les femmes allaient et venaient, les serviteurs aux pieds nus, aussi.
Dehors au loin un chat sauvage gronda,
Deux cavaliers approchaient, le vent commença à hurler."
"Nous ne savions pas mentir: nous n'étions pas encore civilisés."
Caryl Férey
"On fait des gens ce qu'on veut. Il suffit qu'ils aient faim ou peur et
qu'on tende un dévidoir à leur haine parce que haïr leur donne
l'illusion d'exister. Les Juifs hier. Les Arabes aujourd'hui."
Hervé Le Corre
Un accident de chasse est si vite arrivé:
Pour tout bagage on a vingt ans...:
"La crise a ceci de merveilleux qu’elle autorise à appeler les choses
par leur nom : le marché n’est autre que le capitalisme. La
mondialisation, c’est la mâchoire du capitalisme sur l’humanité. Et les
« marchés », c’est l’autre nom des rentiers et des épargnants, dont le
seul objectif est de faire de l’argent sur le dos de ceux qui n’ont ni
rente ni épargne : les salariés. Les mouvements des « marchés » ne sont
que les gesticulations plus ou moins cohérentes des capitalistes,
destinées à faire cracher de l’argent aux salariés.
Le
critère pour reconnaître un économiste inféodé aux puissances de
l’argent – la plupart le sont – est très simple : il suffit de voir avec
quelle gourmandise doublée de servilité apeurée il prononce « les
marchés », comme s’il s’agissait de divinités supérieures avec
lesquelles il faut bien composer. Les marchés ne sont pas des divinités
supérieures mais les donneurs d’ordres des détenteurs de capital
financier, dont le but est de faire fructifier ce capital. Le but d’un
dollar est de faire un peu plus qu’un dollar, c’est tout. Comme le
cancer, le capitalisme ne vit que par métastases : il ne survit qu’en
transformant tout ce qu’il touche en argent.
Le capital touche toujours ses intérêts
Les
donneurs d’ordres du capital – les salles des marchés des banques, des
hedge funds – veulent des intérêts du capital. Pour cela, ils prêtent
aux particuliers afin qu’ils achètent des maisons et des voitures. Quand
les particuliers se trouvent dans l’impossibilité de rembourser – crise
américaine des subprimes –, les banques refilent ces créances désormais
non viables aux États, qui les leur rachètent. Ainsi, le sauvetage du
système bancaire est un fantastique transfert de créances qui ne valent
plus rien aux États, qui eux vont se trouver bien obligés de rembourser à
travers leurs citoyens. C’est une simple socialisation des pertes, de
façon que le capital puisse toujours toucher ses intérêts."