vendredi 18 décembre 2015

tranche de nuit



Dépatouille-toi me dis-je lorsque je paume le fil d'une l'histoire
et  m'emmêle les pinceaux 
sur la toile de mes nuits de veille.

Débrouille les ficelles du métier
seul sur scène
et sa Loire à côté.

Et puis,
plus tard 
éclaircis tes idées,
 à l'aube du nouveau jour qui pointe son nez
et  sonne l'heure de la récré.

Débauche des vérités épicées
mais vite barrées aux oubliettes,
comme dans la chanson de l'autre.
 Tu sais:
A bicyclette 


La ville s'ébroue
Je lâche prise au vent
dans le nez.

On se croise à peine.

Chacun trop pressé sans doute
 d'en découdre avec son ombre.
Toi au début d'une affaire à résoudre
 et moi,
 à l'épilogue de la mienne,

Maintenant, 
me voilà  dans de beaux draps
et je compte bien  sur les galets
pour m'endormir



       photo: Marc Racineux






jeudi 17 décembre 2015

Eusa la tienne







Là-bas, le soleil se couche,
et sur la rive d'en face,
 tu sais,
poète à la noix de Saint-Jean-Jacques
et  en  peu de mots,
 je m'en vais sans scrupules , les deux pieds en éventail et sabots pour la rime,
 à la pêche au lieu commun...
Un lieu jaune en l'occurrence qui ravit les mirettes
et  me met l'iode à la bouche
puisque demain,
tout à l'heure...
je  m'offrirais la tentation d'une île
et ptêt l'inverse aussi.

De passage
forcément deux passages
-aller et retour-
puisque mon préconstruit insulaire à moa,
il patouille "Ru Vraz" et me tend le bras sa ptite mer
-pour de rire-
dans la maison du grand-père
Cap-hornier de son ancien état...
chez Izenah.

Attention, Eusa,
c'est vraiment pas pareil,
ici, on joue dans la cour des grands... naufrages,
des creux et des bosses,
 la chevalerie sauvage,
le vent, toujours le vent
qui décoiffe
et le sel qui ravine la peau en paysages tortueux.

Il a dû passer par là grand-papa
autrefois,
avant la conquête du rail 
d'Ouessant
et essayer, Gast! -fallait pas se louper- 
de mettre de la distance entre son trois-mâts barque
et les rochers terribles
qui vous envoyaient pour un rien au rayon des souvenirs.
C'est dire... 




J'aime Lampaul et ses falaises
et son front de libération
et j'aime aussi la ptite maison
encore un poncif...puisque tout est ptit tellement c'est grand
autour
tellement ça te fout une claque pour la vie
et l'envie de toujours y revenir,
humblement
 et fasciné,
 à jamais.