jeudi 27 février 2014

Nantes-manif et suite


photo: François legeait

source: Jean-Christophe

François Legeait photographe indépendant raconte son samedi nantais
en Photos
et Vidéo 

 il nous dit également " N'hésitez pas à diffuser si vous trouvez cela utile ! Merci."





Manif de Nantes - suite. J'évoquais hier les violences policières ; aujourd'hui j'apprends qu'un journaliste blessé lors de la manifestation porte plainte contre X pour violences avec arme. 
En parcourant l'article, je suis tombé sur ce commentaire (anonyme) : "J'espère que la plainte n'aboutira pas (...) Ok il fait son travail mais il s'expose à des risques quand on se trouve à côté d'individus qui jettent toutes sorte de projectiles contre les forces de l'ordre ! Le risque du métier comme on dit ! "

Un commentaire consternant de bêtise. Oui, ce métier comporte des risques, que nous prenons sciemment, pour apporter au citoyen "anonyme" une information sans laquelle la démocratie ne serait qu'une coquille vide.
Il se trouve que ce samedi, j'avais fixé une caméra sur mon boîtier. Le montage qui en résulte n'était pas destiné à être diffusé publiquement (aussi, pardonnez les écarts de langage !), mais il m'apparaît finalement intéressant de montrer dans quelles conditions nous travaillons.
Sachez que nous étions partis de Rennes à pas moins de 7 photographes (!), et qu'à l'issue de l'après-midi, deux d'entre nous avaient été "contusionnés" (touchés aux bras par des tirs tendus de grenades assourdissantes) et une autre hospitalisée quelques heures suite à un tir de flashball au ventre (je ne compte pas les gaz...) Tous ces tirs en provenance de "forces de l'ordre" qui, elles non plus, ne semblent pas toujours très bien faire la part des choses...
 François Legeait







"Manif à Nantes, samedi dernier, contre le projet contesté (et contestable) d’aéroport à Notre Dame des Landes (édité le 25.02.2014).

Je ne le fais pas d’habitude, mais aujourd’hui j’ai décidé de mettre en ligne un reportage complet sur l’événement. Depuis trois jours, les média oublient (?) les dizaines de milliers de manifestants pacifiques (et festifs) pour ne parler que des centaines de "casseurs", créant ainsi l'amalgame : "opposants = délinquants".
Les brutalités policières n'avaient, soit dit en passant, rien à envier aux violences urbaines. Mais on préfère évoquer les "millions de dégâts" plutôt que les 20 manifestants hospitalisés (dont un a perdu un oeil suite au tir tendu à hauteur d'homme d'une grenade assourdissante), et les 120 personnes contusionnées (de sources médicales). 

Cette lutte est en train de devenir bien plus qu'un enjeu écologique local : un symbole de la résistance contre un capitalisme prédateur, et le virage à droite d'un gouvernement qui n’a plus de socialiste que l’étiquette. La polémique qui a suivi la manifestation, jusqu'au sommet de l'état, en atteste.

A Nantes, ville du premier ministre J-M. Ayrault, les canons à eau avaient un net arrière-goût  de Karcher…"
François Legeait


















photos François Legeait



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mercredi 26 février 2014

vol de nuit


Tu sais,
la nuit elle n'est pas si terrible.
Peut-être, d'ailleurs,
qu'elle m'avantage un peu,
dans la mesure où je n'ai pas peur des rêves que je ne fais pas,
des réveils intempestifs où l'on ne sait plus
ou et comment ?
ni même pourquoi?

Je n"ai pas le temps de dormir
alors je me représente l'idée du  sommeil des autres
mais je garde pour moi cette relation intime avec les ombres
du silence.

La nuit elle s'habille à ma taille,
enfin c'est ce que j'ai envie d'imaginer
même si je ne suis pas toujours vraiment sur qu'elle m'appartienne
ou tout au moins qu'elle aurait fait exprès - un jour-
de me basculer de l'autre côté,
dans un monde façonné
dans la part rebelle des symboles et  de tous leurs trolls
plutôt qu'aux vérités
déconfites et relations calibrées
de la lumière qui se croit naturelle
et fait sa belle
de jour.

La nuit, je n'ai de compte à rendre qu'aux chimères
et encore
quand elles veulent bien me suivre
tel un sombre héros
coiffé au poteau
sur son porte-manteau.

 La nuit, pour la peine,  je ne sais plus  trop quoi me dire
et ainsi,
 je laisse enfin...
 respirer les mots

mais
chut!
...

Tout à fait
entre nous,
ils me le rendent bien.


                                                 {{{{{{{{{{{{{

"musique mélancolique" découverte dans le journal de Personne