jeudi 31 juillet 2025

plus jamais grands

 

"La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles."

Gustave Flaubert




Entendu  hier par la fenêtre ouverte côté rue.

Deux jeunes passantes:

-C'est dur le mardi

-Non le mercredi


(Voix Off:Selon Enstein le temps n'est pas une réalité absolue mais dépend du référentiel de mesure)
CQFD


             Né sous X?


Beach o ma beach


Parfois l'un
Parfois l'autre.
Parfois je me vautre.
Parfois plus d'image
Silence dérangé
et entre aussi.
La toupie de la vie
qui nous glisse des mains,
qui s'interroge
parfois puis passe à son voisin.

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      illustration source: LundiMatin


"Ça suffit l’exhibition du soi, de ses malheurs peureux,
de ses frustrations crevardes qui veulent la peau de tout.
Ça suffit
le tourisme tout-terrain sur une terre climatisée.
Ça suffit le monde du tout-visible –
la restauration se targue de montrer les couleurs d’origine,
mais où est passé le temps ?
Qui dit non à la mode ?
Qui accède à la vie qui n’est pas une mode ?
Si consommer est devenu le calmant,
c’est que le mal est dans le remède.
Le produit paraît inoffensif, mais il s’accumule,
pénètre chaque cellule du paysage et le paysage s’atrophie…
Ça pique aux yeux, ça pique à la gorge –
pendant que la haine arrose ses plates-bandes,
les abeilles passent à l’acide.
Pouls faible des bêtes dans nos imaginaires limités aux écrans.
Qui parle ? À qui ? Dans quelle langue ?
La bétonisation tue, le goudron colle aux plaies. 
Canicule durable… Destruction durable…
Le péage de l’adaptation s’affiche en lettres capitales :
PDV, Pas De Vague. A bon entendeur, salut !
Chacun surjoue la normalité et ça bouffe les forces.
Tu te retrouves à tendre les mains vers le vide qu’on te tend.
Ta vie devient un poids, alors si quelqu’un gère ça pour toi…
Tu ne sais pas quoi faire de ta vie – la dictature s’installe.
Nous voilà pris au piège de nos renoncements.
La lâcheté est une lucarne familière –
on voit mourir de loin. Miséricorde !
La gestion s’occupe du reste…
Ça brûle aux poumons, ça brûle aux paupières –
les balles perdues visent les enfants.
Qui sent l’humiliation ? Qui a honte ?
Je dis
la nature n’est pas une ressource,
la nature n’est pas un moyen pour arriver à ses fins.
Je dis fugue
ce langage farouche du corps.
Je dis aggraver nos différences,
choisir l’autre comme interlocuteur
sans jamais le réduire à un objet du discours.
Être des passants inassignables.
Je dis,
le pire c’est de s’apercevoir trop tard
que tous nos désirs sont identiques, qu’en eux
la multiplicité s’est tue – monocultures à perte de vue.
c’est ta langue qu’on discrédite – poème exacerbé,
chemin lucide irrécupérable – c’est toi qu’on assassine.
Tu perçois le temps comme micro-événements,
non comme linéarité. C’est ton courage !
Tu tentes une autre lecture des choses et des visages.
Tu décloisonnes le sensible, tu décloisonnes la souffrance.
Tu te jettes au cou du vivant et tu restes là, inséparable,
bigarré – c’est ta revendication insolente, juste et insolente.
C’est précisément ça qui dérange, que vise la répression,
c’est ce désir de se débarrasser du dogme de la pureté
et de l’impureté… de toute la morale qui en découle
avec, la sophistication des camps derrière,
la domestication des corps...
Je ne me résigne pas.
Je dis
position de la chair  (1)
[1] Titre d’un poème d’Antonin Artaud
Juillet 2025
Natanaële Chatelain chez LundiMatin
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On voit  comme on peut, ce que l'on veut,  parfois ce que l'on voudrait voir; on préfère quelquefois rester dans le flou jusqu'à se laisser éblouir, irrésistiblement attiré par le brouillard ambiant.
Attention à la marche

Sur l'île d'ici après la bataille- Quelques photos sur un mur:




"Qu’importe qu’ils passent sur cette terre plus vite qu’un arbre, une maison, une tortue ou un rivage, ils sont si beaux, avec leurs yeux pleins d’amour et leurs mains pleines de sang, ils sont si beaux avec leur corps comme des brindilles, ils se tiennent droit, ils imitent les falaises, ils se croient montagnes ou sommets, ils sont si beaux dans leur soif capable de tarir les sources les plus anciennes, ils sont si beaux dans la timidité du premier baiser, cela ne dure qu’une seconde mais après ils ne seront plus jamais grands." Cécile Coulon   

HMS Beagle quitte le port de Plymouth en décembre 1831  pour un tour du monde avec à son bord Charles Darwin jeune homme de 22ans. ils reviendront presque 5 ans plus tard.
 
    

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