ou alors,
juste pour le plaisir.
« Et voici la fameuse via ferrata : je ne trouve rien de divertissant à
devoir m’agripper à des chaînes pour ne pas tomber dans le vide. Je vis
mon trek avec la sérénité que donne un perpétuel qui-vive. Ce n’est
certes pas ainsi que j’avais imaginé cette journée. J’essaie de me
défouler en déversant une kyrielle
d’insultes et de jurons, l’écho me renvoie au moins trois fois mes
invectives du fond de la vallée mais ça ne m’aide pas dans mon
ascension. »
Luigi Farrauto extrait de: "Géographie d'un voyageur craintif
"D’autres questions se bousculaient dans ma tête. Que mangeait Saddam Hussein après avoir donné l’ordre de gazer des dizaines de milliers d’enfants kurdes ? Et n’a‐t‐il pas eu mal au ventre ? Que mangeait Pol Pot tandis que près de deux millions de Khmers crevaient de faim ? Que mangeait Fidel Castro lorsqu’il manqua de faire basculer le monde dans une guerre nucléaire ? Lequel d’entre eux aimait les plats épicés et lequel les choses plus douces ? Lequel mangeait beaucoup et lequel se contentait de picorer dans son assiette avec sa fourchette ? Lequel préférait les steaks saignants et lequel la viande bien cuite ?"
Witold Szabtowski
"Au Cambodge sous les Khmers Rouges : le rat rôti.
Une fois équipés de fil de fer et d'allumettes, nous sommes partis en chasse à la tombée de la nuit. Il fallait avancer à pas de loup, puis se mettre en embuscade jusqu'à ce que les rats pointent leur nez. Un rapide mouvement de la main et le tour était joué si la chance était avec nous ! Nous avons allumé un petit feu - personne ne pouvait remarquer la fumée - et, une fois rassasiés, nous sommes revenus discrètement au camp. (...) Tu sais, je pense aujourd'hui que s'ils avaient été intelligents, ils [les communistes] auraient permis à tout le monde de chasser les rats qui détruisaient les cultures et le grain ; les gens étaient tellement affamés qu'ils les auraient tous exterminés. Pour nous, un rat rôti était un plat de roi. Par la suite, j'ai mangé dans divers endroits, à Bangkok, à Pékin, et souvent dans des restaurants très chers, mais de toute ma vie, je ne me suis jamais autant régalé qu'alors avec ces rats."
Witold Szabtowski
Malgré les fulgurances de la littérature.
Malgré le vide accompli.
Malgré les chaussettes qui finissent toujours rongées par des ongles agressifs
Malgré les appâts rances
Malgré le dimanche qui dégouline
Malgré l'intension et ses battements d'aiguille
Malgré les idées qui pensent et celles qui s'oublient dans les virages
Malgré le tréfond du problème qui file ses bas
Malgré le coup d'oeil
Malgré le sans qui coule
Malgré tout pour voir
Malgré le cassoulet aux dessous un peu brûlés
Malgré la dérive des condiments...
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