vendredi 24 janvier 2025

que par les mots qui sont autour

 


" Le silence n’existe que par les mots qui sont autour."
Paul Gadenne

"Se tenir
entre     reconnaître
à la source la radicale   étrangeté
de l’autre tous ces autres sans qui
nos visages forêt     sans lumière
impossibles à voir

     oser l’ombre debout de l’ignorance

se tenir
entre     laisser
aux informes le cirque     mensonger
de l’abrasement universel et lui
préférer les appartenances  plurielles
et jubilatoires

     guetter le sens à la racine du geste

Se tenir
entre     donner
aux enfants du ciel  des bras
armés de la même innocence et quand
la nuit viendra danser   sur nos épissures
prendre le risque de l’espérance."
Anne Bihan extrait de: "Ton ventre est l'océan"

 


" On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c'est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur."
Arthur Shopenhauer



"L’obstination de cette mouche est surprenante. En général, une mouche que l’on pourchasse finit tôt ou tard par s’en aller d’elle-même, ou par périr sous vos coups. Il est vraiment singulier que je ne parvienne pas à la mettre hors de combat, d’une manière ou d’une autre. C’est, je crois, la première fois que je me trouve sans défense devant une mouche. Et je suis d’autant plus agacé que, cette mouche mise à part, tout va le mieux du monde pour moi : cœur, argent et affaires, comme disent les faiseurs d’horoscope. Mais il y a cette mouche qui, à elle seule, gâte tout."
Clément Rosset

«  Toutes choses sont muables et proches de l’incertain » ..         
Pierre Michon



"Mais l'important ne va pas forcément de pair avec l'agitation, le bruit, ce qui se voit, le temps. C'est parce qu'on tend à les confondre que des tas de gens se montrent beaucoup, parlent d'abondance. Tout l'effet que ça fait, c'est celui d'un rideau dont le vent s'empare ou qu'un enfant agite dans ses jeux. Alors que le silence, quand il est fait des mots amers qu'on a tus, les larmes ravalées, l'absence pratiquée dès le temps qu'on est présent au monde parce qu'on y fut contraint et forcé, c'est le contraire. On en tient compte. On n'agit pas comme on ferait si cela n'avait pas été, n'était plus. C'est pour ça que l'air, la lumière ne sont pas, comme on croit, inhabités, vides mais, parfois, par endroits, vibrants, vivants, chargés de présences éminentes."         
 Pierre Bergounioux

                                           |||||||||||||[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[

 


 "Sous ses allures compactes, N’oublie rien est un livre-gigogne, à la fois récit carcéral et témoignage historique sur la Gauche prolétarienne, récit politique et récit de transfuge. Difficile de ne pas songer à L’organisation de Jean Rolin (Gallimard, 1996) ou à Tigre en papier de son frère Olivier (Seuil, 2002). Or, c’est une curieuse impression que produisent ces récits, si semblables dans leurs références partagées mais aussi tellement singuliers, à l’image sans doute de la façon unique dont chacun a traversé cette période. Le livre de Jean-Pierre Martin se distingue néanmoins car il met l’accent sur un épisode assez peu décrit jusque-là, sauf peut-être dans le roman graphique de Dominique Grange, illustré par son conjoint, Jacques Tardi, Élise et les nouveaux partisans (Delcourt, 2021) : par le récit de soixante et un jours passés dans l’obscurité du mitard de la maison d’arrêt de Saint-Nazaire, N’oublie rien revient sur l’incarcération des militants de la GP. L’injonction du titre, c’est autant le mot d’ordre du détenu à l’endroit du monde extérieur et des raisons de son engagement que celle que l’auteur s’adresse à lui-même au sujet d’événements vieux d’un demi-siècle. Ainsi règle-t-il peut-être une dette à l’égard d’un temps révolu qui a si souvent été caricaturé à des fins politiques. "
Alexis Buffet- Source 
 
  Jeudi 23 janvier à19 h 30  Jean-Pierre Martin sera aux Abeilles 44, 3 rue de l’Ecluse (Petit Maroc). Entrée gratuite, sans réservation.
 
 "Quand les aliénations mentales prennent l'allure d'un discours politique, les discours politiques manifestent des aliénations mentales. Le club des psychopathes en tous genres forme un cercle nettement plus large que ses représentants les plus spectaculaires. Aujourd'hui le monde est plus que jamais borderline, aujourd'hui que la folie est au pouvoir sans plusieurs Etats du monde, il est probable que le dérèglement psychotique s’accélère. Trump, Bolsonaro, Orbán, Berlusconi, Erdogan, Boris Johnson, Poutine, Salvini, Bachar el-Assad, un bon nombre d'autres, au pouvoir ou pas encore : on voit bien que le trouble psychique n'est pas reconnu à sa juste valeur. Si le dossier de tous ces personnages n'a pas été accepté par les organismes compétents, c'est qu'il y a bien des progrès à faire. La bête immonde est psychotique."
Jean-Pierre Martin
 
                                       ||{{[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[
 
 


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...