" Le silence n’existe que par les mots qui sont autour."
Paul Gadenne
"Se tenir
entre reconnaître
à la source la radicale étrangeté
de l’autre tous ces autres sans qui
nos visages forêt sans lumière
impossibles à voir
oser l’ombre debout de l’ignorance
se tenir
entre laisser
aux informes le cirque mensonger
de l’abrasement universel et lui
préférer les appartenances plurielles
et jubilatoires
guetter le sens à la racine du geste
Se tenir
entre donner
aux enfants du ciel des bras
armés de la même innocence et quand
la nuit viendra danser sur nos épissures
prendre le risque de l’espérance."
entre reconnaître
à la source la radicale étrangeté
de l’autre tous ces autres sans qui
nos visages forêt sans lumière
impossibles à voir
oser l’ombre debout de l’ignorance
se tenir
entre laisser
aux informes le cirque mensonger
de l’abrasement universel et lui
préférer les appartenances plurielles
et jubilatoires
guetter le sens à la racine du geste
Se tenir
entre donner
aux enfants du ciel des bras
armés de la même innocence et quand
la nuit viendra danser sur nos épissures
prendre le risque de l’espérance."
Anne Bihan extrait de: "Ton ventre est l'océan"
" On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui
n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre
qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte
et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre
individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira,
supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de
son propre moi. Car c'est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et
le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie
valeur."
Arthur Shopenhauer
"L’obstination de cette mouche est surprenante. En général, une mouche
que l’on pourchasse finit tôt ou tard par s’en aller d’elle-même, ou par
périr sous vos coups. Il est vraiment singulier que je ne parvienne pas
à la mettre hors de combat, d’une manière ou d’une autre. C’est, je
crois, la première fois que je me trouve sans défense devant une mouche.
Et je suis d’autant plus agacé que, cette mouche mise à part, tout va
le mieux du monde pour moi : cœur, argent et affaires, comme disent les
faiseurs d’horoscope. Mais il y a cette mouche qui, à elle seule, gâte
tout."
Clément Rosset
« Toutes choses sont muables et proches de l’incertain » ..
Pierre Michon
"Mais l'important ne va pas forcément de pair avec l'agitation, le bruit,
ce qui se voit, le temps. C'est parce qu'on tend à les confondre que
des tas de gens se montrent beaucoup, parlent d'abondance. Tout l'effet
que ça fait, c'est celui d'un rideau dont le vent s'empare ou qu'un
enfant agite dans ses jeux. Alors que le silence, quand il est fait des
mots amers qu'on a tus, les larmes ravalées, l'absence pratiquée dès le
temps qu'on est présent au monde parce qu'on y fut contraint et forcé,
c'est le contraire. On en tient compte. On n'agit pas comme on ferait si
cela n'avait pas été, n'était plus. C'est pour ça que l'air, la lumière
ne sont pas, comme on croit, inhabités, vides mais, parfois, par
endroits, vibrants, vivants, chargés de présences éminentes."
Pierre Bergounioux
Pierre Bergounioux
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"Sous ses allures compactes, N’oublie rien est un livre-gigogne,
à la fois récit carcéral et témoignage historique sur la Gauche
prolétarienne, récit politique et récit de transfuge. Difficile de ne
pas songer à L’organisation de Jean Rolin (Gallimard, 1996) ou à Tigre en papier
de son frère Olivier (Seuil, 2002). Or, c’est une curieuse impression
que produisent ces récits, si semblables dans leurs références partagées
mais aussi tellement singuliers, à l’image sans doute de la façon
unique dont chacun a traversé cette période. Le livre de Jean-Pierre
Martin se distingue néanmoins car il met l’accent sur un épisode assez
peu décrit jusque-là, sauf peut-être dans le roman graphique de
Dominique Grange, illustré par son conjoint, Jacques Tardi, Élise et les nouveaux partisans (Delcourt,
2021) : par le récit de soixante et un jours passés dans l’obscurité du
mitard de la maison d’arrêt de Saint-Nazaire, N’oublie rien
revient sur l’incarcération des militants de la GP. L’injonction du
titre, c’est autant le mot d’ordre du détenu à l’endroit du monde
extérieur et des raisons de son engagement que celle que l’auteur
s’adresse à lui-même au sujet d’événements vieux d’un demi-siècle. Ainsi
règle-t-il peut-être une dette à l’égard d’un temps révolu qui a si
souvent été caricaturé à des fins politiques. "
Alexis Buffet- Source
Jeudi 23 janvier à19 h 30 Jean-Pierre Martin sera aux Abeilles 44, 3 rue de l’Ecluse (Petit Maroc). Entrée gratuite, sans réservation.
"Quand les aliénations mentales prennent l'allure d'un discours
politique, les discours politiques manifestent des aliénations mentales.
Le club des psychopathes en tous genres forme un cercle nettement plus
large que ses représentants les plus spectaculaires. Aujourd'hui le
monde est plus que jamais borderline, aujourd'hui que la folie est au
pouvoir sans plusieurs Etats du monde, il est probable que le
dérèglement psychotique s’accélère. Trump, Bolsonaro, Orbán, Berlusconi,
Erdogan, Boris Johnson, Poutine, Salvini, Bachar el-Assad, un bon
nombre d'autres, au pouvoir ou pas encore : on voit bien que le trouble
psychique n'est pas reconnu à sa juste valeur. Si le dossier de tous ces
personnages n'a pas été accepté par les organismes compétents, c'est
qu'il y a bien des progrès à faire. La bête immonde est psychotique."
Jean-Pierre Martin
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