"Dans la vie y'a les Ho et les bas"
selon un vieux loufiat avec pas mal de marées à son actif.
un bi-national aux parents hétéros
qui lisait son journal à l'envers
pour voir si les lettres n'avaient rien à cacher ou autre chose à dire.
Qu'est ce qui unit un tibétain, un Kurde, un Arménien?
Qu'est-ce qui unit un Palestinien, un Israélien?
Qu'est-ce qui unit un Anglais, un Italien, un Allemand, un Français?
Le fait d'être un être humain.
Qu'est ce qu'un être humain (en juillet 2024-ndc)
Qu'est-ce qui le lie à chaque être humain?
L'impossibilité absolue de jouer un rôle quelconque; d'infléchir son propre destin;
de sauver l'eau, le ciel, la forêt; de protéger les animaux; de veiller sur ceux et celles qu'on aime.
Sans même parler de liberté, d'égalité.
.../...
extrait de: "L'autre Journal "numéro huit -janvier 1991
"Lorsque j’étais enfant, autour des
années 1970, à l’extrême nord de l’Occitanie limousine, je jouais dans
la paille à l’étage de l’étable au-dessus des vaches. Je buvais le lait
chaud que mon oncle venait de traire à la main. Avec 15-20 bêtes, il y
avait de quoi vendre quelques veaux, en plus que de fournir du lait cru,
bon pour nous et pour quelques familles du village. Il y avait aussi
beaucoup de légumes secs et quelques variétés de céréales pour les
animaux.
La foi que cela me procurait était celle du travail accompli pour entretenir la terre, pour se nourrir et pour organiser le village. Il y avait la force du groupe et l’obligation de la solidarité envers tous dès que besoin, bref, les valeurs de la République.
Dans les années 1930-1940, les métayers s’étaient révoltés pour accéder au statut de fermiers ou de petits propriétaires. Nous en étions les descendants. Nous représentions la majorité des travailleurs paysans de cette région, 200 ans après la Révolution française.
Dans mon enfance, l’ordre noir de l’État fasciste planait encore, lourdement, comme un orage que mes aïeux avaient su vaincre, parfois au prix de quelques vies de proches. Il avait fallu s’engager, résister, désobéir, refuser l’embrigadement, ne pas se suffire des discours prometteurs, trompeurs et, souvent, des menaces des personnalités ou des autorités locales ou plus lointaines.
Une bonne école pour se forger sa propre opinion, croire en soi, à partir de rien, chercher toujours pour améliorer sa condition. De bonnes bases pour se mobiliser sans relâche pour améliorer le quotidien de tous, des vieux, des enfants, des réfugiés.
La foi que cela me procurait était celle du travail accompli pour entretenir la terre, pour se nourrir et pour organiser le village. Il y avait la force du groupe et l’obligation de la solidarité envers tous dès que besoin, bref, les valeurs de la République.
Dans les années 1930-1940, les métayers s’étaient révoltés pour accéder au statut de fermiers ou de petits propriétaires. Nous en étions les descendants. Nous représentions la majorité des travailleurs paysans de cette région, 200 ans après la Révolution française.
Dans mon enfance, l’ordre noir de l’État fasciste planait encore, lourdement, comme un orage que mes aïeux avaient su vaincre, parfois au prix de quelques vies de proches. Il avait fallu s’engager, résister, désobéir, refuser l’embrigadement, ne pas se suffire des discours prometteurs, trompeurs et, souvent, des menaces des personnalités ou des autorités locales ou plus lointaines.
Une bonne école pour se forger sa propre opinion, croire en soi, à partir de rien, chercher toujours pour améliorer sa condition. De bonnes bases pour se mobiliser sans relâche pour améliorer le quotidien de tous, des vieux, des enfants, des réfugiés.
C’est
dans ce contexte que dans les années 1980-1990 je me suis engagé dans
la filière de l’agriculture biologique. Il était impératif de rétablir
la confiance avec la population, avec les consommateurs. Il était aussi
impératif de nourrir la terre, de la regarder vivre. Et nous étions
convaincus que la valorisation des produits allait améliorer la
rémunération des paysans. Très vite nous nous sommes aperçus que pour
que les consommateurs aiment nos produits, il était impératif de réduire
les intermédiaires.
Ainsi, avec Nature et Progrès et avec une grande majorité de jeunes paysannes et paysans de la Confédération paysanne, nous avons démontré par la preuve que l’agriculture biologique tenait ses engagements : garantir la qualité des produits, assurer son modèle agronomique et rémunérer ses travailleurs.
Dans ces années 1990, en parallèle de la création du label AB et de ses modes de certification (contrôles et conseils), nous avons crée l’Alliance Paysans-Écologistes-Consommateurs.
De-là sont apparues les coopératives bio, les ventes à la ferme, puis les AMAP, etc...
Et puis l’association Bio Consom’acteurs est apparue. Elle rassemble depuis beaucoup de militants qui gravitent dans ces réseaux.
Mais si l’agriculture biologique a pu se développer, c’est évidemment aussi parce que le contexte politique du pays nous a permis de travailler.
Nous avons également développé des domaines de recherche agronomiques qui ont travaillé sur la diminution des intrants, sur la résistance parasitaire, mais aussi sur l’évolution du machinisme agricole, sur les grandes transitions énergétiques (la fin du pétrole par exemple).
Ainsi, avec Nature et Progrès et avec une grande majorité de jeunes paysannes et paysans de la Confédération paysanne, nous avons démontré par la preuve que l’agriculture biologique tenait ses engagements : garantir la qualité des produits, assurer son modèle agronomique et rémunérer ses travailleurs.
Dans ces années 1990, en parallèle de la création du label AB et de ses modes de certification (contrôles et conseils), nous avons crée l’Alliance Paysans-Écologistes-Consommateurs.
De-là sont apparues les coopératives bio, les ventes à la ferme, puis les AMAP, etc...
Et puis l’association Bio Consom’acteurs est apparue. Elle rassemble depuis beaucoup de militants qui gravitent dans ces réseaux.
Mais si l’agriculture biologique a pu se développer, c’est évidemment aussi parce que le contexte politique du pays nous a permis de travailler.
Nous avons également développé des domaines de recherche agronomiques qui ont travaillé sur la diminution des intrants, sur la résistance parasitaire, mais aussi sur l’évolution du machinisme agricole, sur les grandes transitions énergétiques (la fin du pétrole par exemple).
Or,
aujourd’hui, j’ai l’impression que toutes ces recherches, toutes ces
expériences, toutes ces avancées au service des paysannes et des
paysans, au service des consommateurs, au service de nos enfants, que
toutes ces vies de passions risquent d’être gâchées par la bêtise
humaine, par la victoire des thèses du rejet des consensus scientifiques
sur les dégâts de l’agro-industrie et de la pétrochimie, sur les
connaissances des grands cycles industriels, sur ce que l’on sait de la
disponibilité des matières premières.
Ne laissons pas les passions identitaires et autoritaires réduire à néant toutes ces années de transition et toutes ces initiatives de développement.
Non, ce ne sont pas les écologistes de la terre qui contraignent les paysans, ce sont les exploitants agricoles qui sont submergés par l’écologie de la terre.
Ils en deviennent abrutis de frayeur, incapables de chercher à être innovants et de s’adapter collectivement.
La colère n’est-elle pas le premier symptôme de la peur ?
Non, je ne me résoudrai jamais à penser que l’agriculture puisse être le foyer de la haine et de la bêtise humaine de type fasciste, qui légitime la barbarie des pires systèmes politiques.
La bio est toujours la plus belle des agricultures lorsqu’elle est au service de la coopération entre les peuples et de l’humanité.
Aujourd’hui, je continue à boire du lait cru de vache, mon âme d’enfant républicain ne mourra jamais."
Ne laissons pas les passions identitaires et autoritaires réduire à néant toutes ces années de transition et toutes ces initiatives de développement.
Non, ce ne sont pas les écologistes de la terre qui contraignent les paysans, ce sont les exploitants agricoles qui sont submergés par l’écologie de la terre.
Ils en deviennent abrutis de frayeur, incapables de chercher à être innovants et de s’adapter collectivement.
La colère n’est-elle pas le premier symptôme de la peur ?
Non, je ne me résoudrai jamais à penser que l’agriculture puisse être le foyer de la haine et de la bêtise humaine de type fasciste, qui légitime la barbarie des pires systèmes politiques.
La bio est toujours la plus belle des agricultures lorsqu’elle est au service de la coopération entre les peuples et de l’humanité.
Aujourd’hui, je continue à boire du lait cru de vache, mon âme d’enfant républicain ne mourra jamais."
Serge Rivet, administrateur de Bio consom'acteurs-Source
Ne pas oublier la minute de silence
pour les enfants
d'hier
d'aujourd'hui et de demain.Pierre Dac
Soeren Kierkegaard
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