lundi 6 mai 2024

un brin d'herbe

 

Y'a Machin qu'arrive comme un lundi et ses raviolis chinois (pléonasme)
Boeing Boeing
Visite diplomatique
et amitiés entre les pas dupes en ronds de jambes et serviettes.
Viens, je t'emmène,  mon gaillard, écouter les sirènes
 du Tourmalet et visiter le cimetière et la tombe de ma mamie
Ah! Ou!
Tu seras gentil mon ptit Xi  d'avoir l'air intéressé, que dis-je empathique;
m'enfin !j'm'inquiète pas trop là-dessus 
question sourire t'es comme Vladimir et le bouquet
et de fleurs pour Ma Dame compris.
On pourra causer entre hommes pendant que les filles feront les boutiques
ouai enfin dans les Hautes Pyrénées, elles iront voir la laiterie.
On y fait un super fromton, le Barousse qu'ça s'appelle, tu l'as en vache ou brebis.
Tout est fait à la main. Tiens , goûte j't'en ai ramené un morceau
Faut pas te fier à l'odeur un peu, comment dire heu! rustique, au niveau du goût
c'est tout doux, tout doux.
Une pâte pressée mais pour le faire faut pas se presser!
Ha! Ha! Ha! elle est bonne,. Dis, mon ptit Xi ton interprète il est bon j'espère en traduction de calembourdaines?

Bon c'est tout ça, on a du taf, faut qu'on cause commerce, échanges, amitiés et tout le saint frusquin.
Mais non pas des Ouïghours, des Tibétains non plus; entre mecs, on va causer bagnoles.Mon ptit Xi, faut pas déconner, et j'te dis ça entre amis  communs du Grand, enfin le général, 
T'en fait des caisses ha!ha! ha! mais bon tu comprends tu casses un peu trop  les prix, et du coup moi
mes Renault, j'ai du mal à les fourguer au Pékin moyen
Ha!Ha!Ha!
Bon, on file, je te prête  le volant de ma Méhari si tu veux ; tu verras en montagne, c'est cool dans les virages.
Sinon, pour le fromage, j'tai préparé un panier garni, avec un bout de pâté aussi, tu manges du pâté hein dans ton Boeing! Boeing!
 
Mais j'suis con moi,  j'sais bien qu'chez vous ,vous bouffez n'importe quoi
même des pangolins
Ha! Ha! Hal
Allez rigole, et appelle moi Manu mon ptit Xi;
tu vas voir; tous les deux on va bien s'marrer.



 
 
 
 

 
 

                                             \\\\\\\\\\\\\\\\\\````````````````````````````````
 
 
 

 
 

 
 
               |[|``````````````````````````````````[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[
 
                Michelle Sderot source: L'OBS
 

« Zoran, Israël, 14 avril 2024,

Chère Tala,

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Hier,    des centaines de missiles ont été tirés sur Israël depuis l'Iran Plus tôt dans la journée, nous avions reçu un message nous appelant à rester près d’un abri anti-missiles, en cas d’attaque iranienne. Vers 2 heures du matin, les sirènes ont commencé à retentir dans tout le pays. L’Iran nous attaquait. J’ai regardé par la fenêtre. Le ciel était plein d’éclairs. On aurait pu croire que quelqu’un y dessinait des traits lumineux. Mais c’était des missiles qui planaient au-dessus de nos têtes. J’ai eu peur d’être obligée de retourner dans un abri, comme en octobre, et d’y rester enfermée plusieurs jours. Cette fois-ci, on avait pris la précaution de stocker de la nourriture et de l’eau. Pendant que je regardais le ciel, j’ai pensé à toi Tala et aux nuits que tu passes à Gaza, où ces événements terrifiants sont quotidiens. J’espère que nous pourrons, toi comme moi, passer des nuits plus calmes bientôt. 

 Cette attaque iranienne n’a heureusement pas fait de victimes civiles. Toutefois, une fillette bédouine de 7 ans a été blessée dans le Néguev et, aux dernières nouvelles, a dû être placée sous sédation pour être maintenue en vie. Certains villages bédouins ne sont pas officiellement reconnus par Israël, et n’ont par conséquent qu’un accès très limité aux infrastructures telles que l’électricité et internet. La plupart de ces villageois n’ont pas d’abri anti-bombes accessible à proximité. Cette guerre ne déroge pas à la règle. Comme toujours, les premiers à en subir les conséquences ne sont pas ceux qui choisissent de la mener mais les moins privilégiés, les moins concernés. C’est effrayant de voir que nous sommes passés tout près d’une escalade régionale. J’espère que mon propre pays fera preuve de prudence et saura gérer ces menaces sans ouvrir un nouveau front. Cette guerre est déjà si brutale…

Là où je séjourne, j’ai trouvé un exemplaire du livre, “Mille soleils splendides” de Khaled Hosseini, que tu as mentionné. J’ai hâte de le lire. J’ai déjà lu un autre livre très beau et émouvant du même auteur, “les Cerfs-volants de Kaboul”. Quant à Dostoïevski, j’ai beaucoup aimé “les Frères Karamazov”, qui explore de nombreux thèmes tels que les relations familiales, la politique, le statut social, et même le Bien et le Mal. C’est un livre très long et j’ai mis du temps à le lire, mais ça en valait la peine.

Avant la guerre, mon petit-ami et moi vivions dans un bel appartement avec jardin à Sderot. Je faisais du bénévolat à Ofakim, une ville voisine où vit une importante communauté défavorisée. En Israël, l’accès aux aides de l’Etat est un processus très bureaucratique, long et épuisant, notamment pour les personnes handicapées qui représentent une part importante des personnes que j’ai aidées. Avec les connaissances juridiques que j’ai acquises pendant mes études, j’essaie de leur donner un coup de main pour repérer les aides auxquelles ils peuvent prétendre et déposer leur demande. 

 

Aujourd’hui, il est si difficile d’imaginer l’avenir. Les gens me demandent si je veux retourner vivre à Sderot après la guerre, mais je ne sais pas vers quoi je retournerai. Un statut quo ? A quoi bon revenir dans une ville qui jouxte une prison à ciel ouvert, sans qu’aucune solution ne soit proposée, sans qu’aucune tentative politique ne soit faite pour sortir de ce cycle de violence ?

Hier, j’ai entendu Benny Gantz [homme politique israélien membre du cabinet de guerre de Netanyahou, NDLR] déclarer que les enfants israéliens qui sont actuellement au collège se battront un jour à Gaza. Ça m’a glacé le sang. De même, Netanyahou a déclaré par le passé “Nous vivrons toujours par l’épée” (“we will forever live by the sword”). Nous promettent-ils une guerre éternelle ?

Tala, j’ai été très intéressée d’apprendre que ta famille est originaire de Menashiya. Mes ancêtres y ont aussi vécu jadis ! Ils y avaient une maison, où toute ma famille résidait. Quand la Première Guerre mondiale a éclaté en 1914, les Ottomans ont exigé que tous les citoyens des nations qui les combattaient et qui vivaient en Palestine renoncent à leur citoyenneté et deviennent des citoyens ottomans. Mes ancêtres, qui détenaient des passeports britanniques, ont refusé. Ils ont été expulsés vers Alexandrie, en Egypte.

Après la Première Guerre mondiale, le père de ma grand-mère est retourné en Palestine et a vécu à Jaffa, à Neve Tzedek, où ma grand-mère est née. Elle m’a souvent parlé des amis musulmans de son père qui venaient régulièrement chez eux. Elle les appelait ses “oncles”. En 1948, elle avait 8 ans, ses oncles ont“disparu du jour au lendemain”, et elle s’est longtemps demandé où ils étaient partis… Tala, ma famille s’est toujours opposée aux atrocités commises contre les Palestiniens, mais je t’avoue que lorsque j’ai lu ta lettre, je me suis demandé : auraient-ils pu faire quelque chose face aux organisations juives de l’époque comme la Hagana [organisation paramilitaire juive opérant en Palestine mandataire entre 1920 et 1948, NDLR] ? Je me pose la même question aujourd’hui à propos de ce que je peux faire… 
 

Du côté de ma mère, ma famille vient du Maroc, où les relations entre les juifs et les musulmans étaient à une certaine époque relativement bonnes. Mon grand-père était le chef de sa communauté dans leur village, à Boujad. Un jour, un jeune juif a été tué par des musulmans alors qu’il rentrait de la synagogue. Ce drame a traumatisé la communauté juive, qui a commencé à s’inquiéter pour sa sécurité au Maroc et son avenir. Au moment de la création d’Israël, les relations se sont détériorées et l’hostilité envers les juifs s’est accentuée. Lorsque des agents israéliens sont venus proposer à ma famille de venir s’installer en Israël à la fin des années 1950, ils ont accepté. Ils ont emménagé à Sderot, où ma mère est née.

Tu m’as interrogée sur mes convictions politiques. Lorsque j’étais adolescente, j’ai adhéré à un mouvement de jeunesse communiste nommé Shabiba Shuayaia (الشبيبة الشيوعية), la branche jeunesse du parti politique “Hadash” (al-Jabhah). C’est le plus grand mouvement politique pour les jeunes en Israël. La majorité des adhérents sont des citoyens palestiniens d’Israël. C’est aussi le mouvement auquel appartenait le poète palestinien Mahmoud Darwish. As-tu déjà entendu parler de ce mouvement ? Je me suis même engagée auprès du politicien Ayman Odeh, qui était à l’époque le chef de tous les partis arabes présents à la Knesset. Connais-tu les hommes politiques d’Israël ?

Aujourd’hui, si je partage encore une grande partie de leurs idées, je suis moins engagée dans le parti. Je m’éloigne un peu de leur position sur la solution à deux Etats. Je crois qu’il n’est pas juste que nous nous séparions, et je ne veux pas qu’Israël soit un Etat où les non-Juifs soient traités comme des citoyens de seconde zone. J’aimerais que nous puissions vivre ensemble libres et égaux. 

 Je crois toutefois qu’une solution à deux Etats serait une étape importante en vue d’une solution définitive. Pour cela, il faudrait qu’Israël se retire immédiatement et entièrement de Gaza et de Cisjordanie et cesse d’occuper ces territoires. Puisque le gouvernement israélien le refuse, il est temps que le monde l’exige. 
 

Je suis les procédures judiciaires en cours à la Cour pénale internationale ( CPI) et à la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant les injustices commises à l’encontre des Palestiniens en territoire occupé. As-tu suivi ces procédures ? Penses-tu qu’elles pourraient permettre à la Palestine d’obtenir justice ?

Mes parents ont divorcé lorsque j’avais 2 ans. Mon père était un militant de gauche. Lorsqu’il était plus jeune, il travaillait pour l’organisation de défense des droits de l’homme B’Tselem, qui s’efforce de documenter les violations des droits de l’homme commises par l’armée et les colons dans les territoires occupés. Il a quitté Israël lorsque j’étais adolescente et vit aujourd’hui en France. Il pense qu’il n’y a plus d’espoir de parvenir à une solution interne en Israël. 

 
      
   Affiche environs de Jérusalem demandant la libération d'un otage Hersh-source: L'OBS

On entend souvent dire ici que les Israéliens veulent la paix, mais qu’il n’y a pas de partenaire en face pour la signer. Ironiquement, c’est l’Israël d’aujourd’hui qui n’est pas prêt à la paix. Depuis que je t’ai écrit ma première lettre, des choses terribles ont continué à se produire à Gaza : la mort des travailleurs humanitaires, la violence à l’hôpital al-Shifa… Dans ce contexte, c’est formidable que toi et moi essayons ensemble d’imaginer un avenir meilleur.

J’ai grandi avec ma mère et ma sœur. Nous appartenons à la classe moyenne, mais ma famille a dû faire face à d’importantes dépenses médicales qui ont rendu notre situation financière plus difficile. A 18 ans, j’ai quitté le domicile familial et j’ai commencé à travailler à plein temps comme serveuse à Tel Aviv. Comme la plupart des Israéliens font leur service militaire avant d’entrer à l’université, il est courant de commencer ses études à l’âge de 21 ans [Michelle a été dispensée de service militaire pour raison médicale, NDLR]. J’ai mis à profit cette période pour économiser de l’argent. Je travaillais six à sept jours par semaine, huit heures par jour, jusqu’à ce que j’aie accumulé suffisamment d’argent pour couvrir mes frais d’université et entrer à la fac.

Concernant l’expérience de mon petit-ami en prison, elle s’est relativement bien passée. J’ai entendu des histoires horribles sur le traitement des Palestiniens dans les prisons israéliennes, mais la prison militaire dans laquelle il se trouvait accueille principalement des soldats de Tsahal qui enfreignent le règlement. Les conditions ne sont pas idéales, mais leurs droits sont généralement respectés. Ils sont traités comme des soldats et doivent obéir aux ordres et porter un uniforme. 

 Tala, je vais essayer de répondre spécifiquement aux quatre points que tus mentionnés En ce qui concerne le premier, j’admets qu’en Israël, il y a un système judiciaire discriminatoire qui place les Juifs au-dessus d’autres citoyens comme les Arabes israéliens. Bien que ce soit difficile à accepter, je ne suis pas opposée à ce qu’on parle d’apartheid, un terme certainement plus exact que le sophisme de la soi-disant “démocratie juive”. Il n’existe pas de démocratie sans égalité. 

 En ce qui concerne le droit de recourir à la force, il est tout à fait entendable qu’une nation occupée ait le droit de résister à ses occupants. Mais lorsque la force est utilisée, chacun, même s’il se bat pour une cause, doit agir conformément au droit international, et donc doit minimiser les pertes civiles et ne jamais cibler les personnes non impliquées. Le 7 octobre, le Hamas n’a pas respecté ces principes et a commis des actes indiscrimés d’une très grande brutalité, s’en prenant sans aucune pitié à des hommes, des femmes et des enfants. Ces actions ne peuvent être justifiées, quelle qu’en soit la cause. Quand Israël viole le droit international, je m’y oppose ; pourrais-tu aussi t’opposer aux actions du Hamas ? 

 

Enfin, oui, je me pose moi aussi des questions sur les intentions du gouvernement israélien dans cette guerre. Veulent-ils protéger les citoyens d’Israël ou commettre une vengeance inutile contre les Palestiniens ? Pourquoi nos otages ne sont-ils pas traités comme une priorité absolue par notre propre gouvernement ? Pourquoi a-t-on laissé mourir tant d’entre eux ? Depuis le début de cette guerre, des représentants du gouvernement ont fait des déclarations à caractère génocidaire, prônant la punition collective à l’encontre de tous les Palestiniens et utilisant un langage déshumanisant à l’égard des habitants de Gaza. En outre, certains d’entre eux souhaitent explicitement réoccuper Gaza et y installer des colons juifs. Non seulement cela viole le droit international, mais cela met en question aussi le retour des Palestiniens dans leurs maisons à Gaza après la guerre. Compte tenu de tous ces éléments, je suis d’accord avec toi pour dire qu’il ne s’agit en aucun cas d’une guerre égale.

J’espère avoir pu répondre à toutes tes questions. J’ai encore du mal à trouver les mots justes dans tout cela, et à voir au-delà de mes idées préconçues. Je crois que nos conversations m’aideront à y voir plus clair.

Sincèrement,

Michelle » 

Lettres d'Israël à Gaza (4) source L'OBS 
 
                             \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[ 
 

 
`                       
Gif source Toile

                          
illustration source: Lundi matin

                     
illustration: Source 
 
Vision
 
Je l'ai vu l'autre nuit
 
Il était dans une boite
une petite boite noire
dans le noir
sur un promontoire
avec une serrure d'or
 
Je me suis approché
ai posé mon oeil contre la serrure
et j'ai vu
loin, très loin
tout au fond
une autre
puis encore une autre
et encore une autre
boîte
une toute petite boîte 
dorée
avec une ouverture
et là,
dans l'ouverture
une fiole de verre renversée

Dans la fiole
comme un paysage d'été
avec l'argile et le soleil
le vent et la rosée

mais rien d'autre
que lui

lui
-un brin d'herbe.
Stéphane Bataillon
 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...