jeudi 18 janvier 2024

il faudrait

 

 "Ce jour là Poutine est devenu  tsar à part entière. Et, quand à moi, je me suis rappelé une leçon de grand-père. "Sais-tu quel est le problème? m'avait-il demandé un jour alors que nous nous baladions dans les bois de sa campagne. L'oeil humain est fait pour survivre dans la forêt. C'est pour cette raison qu'il est sensible au mouvement. N'importe quelle chose qui bouge, même à la périphérie la plus extrême de notre regard, l'oeil la capte et transporte l'information au cerveau.
En revanche, tu sais ce que l'oeil ne voit pas?"J'avais secoué la tête"."Ce qui reste immobile, Vadia. Au milieu de tous les changements, nous ne sommes pas entraînés à distinguer les choses qui restent les mêmes. Et c'est un grand problème parce que, quand on y pense, les choses qui ne changent pas sont presque toujours les plus importantes."
Giuliano da Empoli- extrait de: "Le mage du Kremlin"-Folio/Gallimard 
 

 La preuve par l'oeuf
 tout gelé,
dans son anthropocène.
La salorge étant quand à elle un entrepôt à sel.
Ce qui n'a aucun rapport
à priori- 
puisque l'on dit toujours "aucun rapport, à priori."
Enfin, dans certains films,
et chez les gens qui regardent les films incertains,
à priori.
 

 "Nathan, tu le sais à présent: ce sont les livres qui lisent à l'intérieur des hommes. Leur but n'est pas d'exprimer ce que l'auteur veut dire mais de t'examiner. Tandis que tu t'échines à étudier leur sens, ils analysent ton âme. Ils ont ce singulier pouvoir, alors que tu te crois maître de leur exploration, de palper tes secrets. Ils creusent dans ton coeur, ils sondent tes mystères. En visiteurs des songes, ils auscultent ce que ta conscience n'a jamais su nommer. A mesure que tu les traverses, ils exhument tes failles, ils réveillent tes ombres. Silencieux malgré le grand bruit de leur verbe, ils opèrent leur guerre de vérité. Leurs phrases sont des miroirs et leurs pages des yeux: ils deviennent, tout rédigés qu'ils soient, les lecteurs de leurs propres lecteurs. Ce n'est qu'une fois leur travail achevé qu'ils ne déroulent rien d'autre qu'un commentaire de toi. Et j'ai vu dans ton être sitôt que tu m'ouvris."
Nathan Devers extrait de: "Penser contre soi-même"/Albin Michel


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    Illustrations Alexandre Simon
 

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"Il faudrait prendre un air entendu
pour exprimer les choses des sentiments.
Il faudrait prendre un air complice
devant les évidences.
Il faudrait.
 

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