samedi 18 mars 2023

il fait un temps de poème

 

 La poésie comme résistance
 
"Appelons poésie cette entreprise qui n'est pas identique à celle d'écrire, par laquelle un individu cherche à "rendre à sa vie sa hauteur inévaluable";
Ce nom de poésie convient ici: son sens grec de faire y trouve sa teneur, pour autant que ce faire-là n'est pas une écriture supplémentaire dans un monde d'écritures, mais l'acte éthique par excellence-le travail-,
ce faire identique à la vie, à cette vie de cet individu réel, qui rend à elle-même sa vie, la rend à son essence au delà de toute mesure, au delà de tout concept [...],
à cette "hauteur"  sans mesure d'après laquelle toute mesure est mesurable, à cette essence particulière et si démesurée qu'elle mérite le nom d'absolu.
La poésie n'est pas la littérature en ce qu'elle est d'abord non pas une écriture, mais ce travail: un ressaisissement de la vie par elle-même, une reprise par la vie de son propre absolu.
[...] la poésie donc, est la recherche de l'absolu, et cela veut dire: elle est le travail que la vie entreprend avec elle-même, la recherche qu'elle fait de soi, quand, renonçant à écrire, sachant ne pas écrire, elle se soustrait aux prestiges du monde où les accidents ont lieu, au monde comme "jour".
La recherche de l'absolu-la poésie- est le désencombrement de l'esprit. Une éthique, donc[...]
 
Pour le dire dans le vocabulaire de Bergson et de Proust: le poète oppose un "moi profond" à son moi social". [...] 
Jérôme Thélot extrait de: "La création des présences réelles en lesquelles le monde paraît."
 



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