samedi 17 septembre 2022

l'oeil et le coeur

 


 "La photographie aide les gens à voir"
Bérénice Abbot
 





 
 "Je suis la femme qui s’est éveillée
Je me suis levée et me suis changée en tempête balayant les cendres de mes enfants brûlés
Je me suis levée des ruisseaux formés par le sang de mon frère
La colère de mon peuple m’a donné la force
Mes villages ruinés et incendiés m’ont remplie de haine pour l’ennemi,
Je suis la femme qui s’est éveillée,
J’ai trouvé mon chemin et je ne reviendrai jamais.
J’ai ouvert des portes closes par l’ignorance
J’ai dit adieu à tous les bracelets d’or
Oh compatriote, je ne suis plus celle que j’étais
Je suis la femme qui s’est éveillée
J’ai trouvé mon chemin et je ne reviendrai jamais.
J’ai vu des enfants sans foyer, errant pieds nus
J’ai vu des promises aux mains tatouées de henné en habit de deuil
J’ai vu les murs géants des prisons avaler la liberté dans leurs estomacs d’ogres
Je suis ressuscitée parmi des gestes épiques de résistance et de courage
J’ai appris le chant de la liberté dans les derniers soupirs, dans les vagues de sang et dans la victoire
Oh compatriote, Oh frère, ne me considère plus comme faible et incapable
Je suis de toute force avec toi, sur le chemin de la libération de mon pays.
Ma voix s’est mêlée à celle de milliers d’autres femmes qui se sont levées
Mes poings se serrent avec les poings de milliers de compatriotes
Avec toi, j’ai pris le chemin de mon pays,
Pour briser toutes ces souffrances et tous ces fers,
Oh compatriote, Oh frère, je ne suis plus celle que j’étais
Je suis la femme qui s’est éveillée
J’ai trouvé mon chemin et je ne reviendrai jamais."
Meena Keshwar Kamal  née le 27 février 1956 à Kaboul, assassinée le 4 février  1987 à Quetta au Pakistan
"Je ne reviendrai jamais"

 

 
 
"L'Ordre bouleversa tout.
On apprit à connaître une activité d'un type nouveau, qui fut nommé travail. Jusqu'alors, on engageait une action par désir ; on la poursuivait par agrément ; on la menait à son terme pour le plaisir. On savourait la joie comme le repos, l'ouvrage exaltant comme l'oeuvre accomplie. Le travail, en revanche, s'avéra d'emblée marqué du sceau de l'effort, du pénible, du rebutant ; entamé dans le non-consentement, il se déployait en souffrance et s'achevait par dégoût. Ainsi s'érigea le joug. Ainsi, la geôle dont l'humanité domestique n'a jamais su se libérer.
Sous la férule du Chef Illimité, il fallût bâtir murailles et hautes tours, creuser fossés, faire forteresse de la Cité, édifier en son sein un aberrant palais de marbre.
... Les enfants ne jouaient plus. Ils n'avaient plus permission de rire. Ils ne furent plus voyants. Ni les amants ne se promenaient entre bois et jardins. Il était à toute occasion interdit de... Interdit de s'amuser, de plaisanter, de sourire, de s'embrasser dans les bosquets. Interdit, tout ce qui déplaisait au Grand Conquérant. Et ce qui déplaisait par-dessus tout au Guerrier Invincible, au Conquérant du Monde, au Chef illimité, c'étaient les rires et les jeux, les cris joyeux et libre des enfants, les chants des oiseaux, les baisers des amants."
Sayd Bahodine Majrouh extrait de: "Le voyageur de minuit"
 

 
 

 

 


 
 "Mon destin est peut-être, de toute éternité, d'être comptable, et la poésie ou la littérature ne sont peut-être qu'un papillon venant se poser sur mon front, et qui me rend d'autant plus ridicule que sa beauté est plus éclatante."
Fernando Pessoa  extrait de: "Le livre de l'intranquillité"
 
 

 

 
 "La vie se ramène pour nous à ce que nous pouvons en concevoir. Aux yeux du paysan, pour lequel son champ est tout au monde, ce champ est un empire. Aux yeux de César, pour qui son empire est encore peu de chose, cet empire n'est qu'un champ. Le pauvre possède un empire ; le puissant possède un champ. En fait, nous ne possédons jamais que nos impressions ; c'est donc sur elles, et non sur ce qu'elles perçoivent, que nous devons fonder la réalité de notre existence."
Fernando Pessoa extrait de: "Le livre de l'intranquillité"
                                                         
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 Découvert chez: "La crevaison":
 
                                                    
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INFOS

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2 commentaires:

  1. Oulla lala/lala très cher JJ quelle densité.
    Les mots d'ici se gravent.
    Je fais écho avec ton introduction d'hier.
    L’Orient est bien là.
    Merci de nous le réévoquer,
    à se loger dans nos doublure,
    à partager de s instants avec des êtres qui t'ouvre l'écluse du pourquoi et une fois le tout déversé dans la bétonnière.
    les échos sont morts.
    et la parole te revient nos pas dans la gueule ce serait plus simple au matin tu ne peux plus te lever,.
    L’art du tout savoir est comme les mecs dans le temps aprés l'état d'amour bien orchestré ce n'était pas un fragment amoureux au tissage, une passe gratuite d'une coverguirl sans en avoir l'air, gratuite.
    L’homme peut aussi ainsi dépenaillé. ce n'est plus le lot des femmes en europe..
    tu nous offres un superbe image de l'intranquilité de Fernando Pessoa et l'intranquilité . c'est en bnne harmonie si l'on peut dire, en bonne jonction avec les visages les mots du plus haut et du plus loin de l 'Orient.....

    ca avance aussi là bas ce sont de bonnes nouvelles même tant hardues.
    Bisous mon tres Cher denicheur JJ 44

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    1. Il n'y a pas de "pourquoi" c'est juste une idée de notre raison en mode logique à tout prix.
      Belle journée Frankie

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