Conjuguons
au passé décomposé
Apprendre et à laisser
reposer
tranquillement
au regard du sentier parcouru.
Photo Marc Racineux
".../...
Je leur donnerai le poison et le baume. Le sommeil et l’éveil.
Ils auront leur lot de rêves. Ils les oublieront.
Ils rêveront à nouveau. Ils effaceront mieux de leur mémoire ce qui advient dans leur vie diurne.
Ils se croiront apaisés, consolés. Ils trouveront la vie douce, et je les aiderai à y croire.
Ils se croiront sauvés. Je leur parlerai le langage du salut.
Ils ne voudront plus rien entendre qui aille contre leur certitude. Et je me tairai.
Plus rien ne se passera, du moins le croira-t-on. Et puis quelque chose adviendra, quand ils seront au plus profond de leur engourdissement hivernal, et ils se réveilleront.
.../..."
Marie Baudry extrait de: "Ossip Ossipovitch"-Alma Editeur
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Rentrez comme vous êtes
extrait de Marianne n°1224
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Dans le secret d'aller aux autres et à vous-mêmes comme la pluie va à la terre, vous avez découvert sans l'éventer le mystère de la plante, de l'animal, de la pierre, de l'enfant d'où s'initient à naître les hommes et les femmes.
Vous parcourez en dansant ou en claudiquant les parcs naturels du savoir. Vous apprenez les enchantements d'Orphée. D'un infime accord jaillissent les émerveillements de l'aventure et cette même et distincte beauté du crapaud et de l'orchidée.
Au profond de la forêt des désirs où chacun sillonne le labyrinthe qu'il s'invente pas à pas, nul dragon ne surgit que n'ait le pouvoir d'apaiser celui qui, par maladresse, crainte ou perversité, en a suscité le péril.
Il n'est rien en regard du plaisir qui ne soit la vie même. Le génie de l'humain vous a menés au coeur unanime du corps et de la terre, où git la puissance qui ne meurt pas, la racine se régénérant de son sang et de sa sève.
Pourquoi vous soucier d'autre héritage que de l'unique instant qui vous fit naître et vous confère l'incomparable privilège d'être unique et cependant partout présent où toute vie renaît et multiplie?
La science en vous renouvelée, se dispense sans réserve ni réticence, au gré de la curiosité dont s'enflamment, aux fêtes de l'inspiration, les raisons et les ages.
Aimants et aimés, en quoi vous conviendrait-il de vous montrer tutélaires ou en quête de protection?
il vous suffit d'errer par les champs magnétiques du vivant pour connaître l'art de l'aimantation, qui attire et repousse les êtres et les choses au rythme du temps, et fait ondoyer avec la grâce du serpent le chemin lentement tracé dans l'entrelacs des autres et de vous-mêmes.
Pénétrés du plaisir d'exister, vous êtes vous et vous êtes à tous sans que rien ni personne ne vous puissent saisir et capturer. Les promesses que la vie vous a fait, vous gagez de les tenir sans comptes à rendre à quiconque. Ce que vous tentez de vivre à la pointe du désir, nul autre que vous ne le peut entreprendre. Vous caracolez seuls, armés de la seule force qui dispense d'armes et d'armure, dédaignant les compagnons de la mort et le sarcasme des cadavres. Le rire du vivant consume les cercueils.
Il n'y a pas de récompense puisqu'il n'y a plus de châtiment. Il n'y a que la jouissance mieux déterminée à croître et s'affiner qu'à se défendre et s'aguerrir contre ce qui l'entrave et la nie.
Heureux celui qui, au-delà de tout sentiment de réussite ou d'échec, sans présomption ni mépris de soi, déroule le fil labyrinthique de l'existence en s'avouant: ainsi ai-je désiré du fond du coeur que ce soit.
De telles choses ne sont possibles que sur la terre."
Raoul Vaneigem -extrait de: "Enfants qui dissiperez le cauchemar du vieux monde-"Nous qui désirons sans fin"-Le Cherche Midi Editeur
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5 ans déjà...
"Léo Ferré un archipel" par Jacques Layani- Editions "Le bord de l'eau" sortie en septembre 2020
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