mardi 7 avril 2020

être une heure, une heure seulement


Être une heure, une heure seulement
près de l'eau,
près de l'eau de là...
comme je la vois, comme je l'hume à distance réglementaire;
mais c'est déjà ça, immense privilège à consommer avec délectation.
Et puis, et puis, 
sur ma route,
en passant près d'un foyer logement où des papis mamies sont confinés
(drôle de mot remis au dégoût du jour et tellement usité jusqu'à l'usure)
cette petite dame au merveilleux sourire sur son balcon faisant de grands signes, des coucous aériens,
et délicats qui nous sont adressés à nous les promeneurs veinards.
Alors, lui répondre en faisant des moulinets,les bras comme des ailes d'oiseaux libres, juste libres
 de voler,
et puis,
 se regarder fort,  intensément, les yeux dans les yeux et sourire parce que...quoi faire d'autre...
 même si un peu plus loin, 
le long du jardin des plantes, une grande envie de pleurer
prémices sans doute, à l'eau salée qui nous fait de l'oeil au bout de la rue.

Être une heure, une heure seulement





4 commentaires:

  1. Merci pour ces moulinets, nous en profitons aussi.
    Quand il fut question de se confiner, je me suis posée la question, près de l'eau ou pas... Finalement, je ne regrette pas d'être éloignée de le dune..( à suivre)

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  2. Être une heure, une heure seulement...
    Magnifique texte, émouvant et tendre.

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  3. Merci Christine
    Cette nuit travaillée sent le lilas
    Mes journées de repos embaument le jasmin
    aussi je me dis -un peu comme dans un mantra: Tout va bien
    :-)

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