Du grand parc
où mes roues réquisitionnées glissent,
les ombres s'échappent peu à peu.
Ce n'est plus tout à fait la nuit
ni encore le jour.
Entre-deux
mer
pas très loin
vide de ses marins
vide de ses promeneurs au front,
un peu comme un sas paisible
dans l'un connu
et
l'autre pas.
Blogueurs en éveil-3-
Chez "Dune":
Photo source: Dune
"...
la chandelle du soir n'éclaire
qu'un halo contraint
dehors le noir tient tête
chaque jour un peu plus
l'obscurité mord à belles dents
dérobe le pas de l'homme qui passe
dévore jusqu'à son ombre
demain
aujourd'hui
fondus dans une même heure qui s'étire un même soupir suspendu à l'attente
Dis-moi
pourquoi la musique de la nuit
résiste-t-elle à la lumière ?
..."
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Chez Erby:
Revue des dessinateurs de la presse étrangère
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Lu chez Kedistan:
Coronavirus • Dans quel Etat j’erre ?
"Je poursuis mon jeu de mikado, en phrases mêlées à propos du coronavirus. Et puisque l’Etat insiste pour reprendre la main…3• Et puisque l’Etat insiste pour reprendre la main
J’ai entendu ces jours-ci une phrase se répéter : “On jugera un homme d’Etat à sa façon de surmonter la crise actuelle”. Encore une porte ouverte en période de confinement. Mais pas que.
Ce coronavirus questionneur interroge justement tous ces vocables, de “l’unité nationale” aux “civisme républicain” , passant par un mélange des genres entre “services publics“, “services de l’Etat“, Etat protecteur, Economie nationale, Nation tout court …etc.
Il
n’a jamais été aussi facile politiquement pour un dirigeant de revêtir
justement le costume de père protecteur de la Nation, pour peu qu’il
s’appuie sur une cohorte de sachants, puisque les “sujets” se tournent
vers lui à la fois pour demander des comptes, et en même temps pour
qu’il exerce son “autorité”. Ce faisant, on se retourne vers l’Etat.
Avant
d’aller plus loin, je dois faire un pas de côté, non pour nier la
pandémie et sa réalité, mais pour revenir sur le début de ces
chroniques, en rappelant que la réaction apeurée mondialisée
face à cette pandémie n’a d’égale que l’exacerbation de toutes les
contradictions internes au système capitaliste mondialisé et de
son poisson pilote financier. C’est une réaction de panique. Réaction à
laquelle pourrait succéder des dérives et des remises en cause
profondes du peu que ce système n’a pas encore détruit ou détourné à
l’échelle mondiale.
Pourquoi le
capitalisme deviendrait-il bientôt un système de philanthropie, alors
qu’il y a quelques semaines encore, ses Etats répondaient par la
violence, la torture, la mort, à celles et ceux qui se dressaient en
résistance sur 3 continents, ou par la guerre. Je rappelle le
Moyen-Orient. Et, justement, dans cette crise, les financiers du
néo-libéralisme pourrait bien faire redécouvrir les vertus d’un Etat et
de l’autoritarisme, en apprenant de fâcheuses habitudes aux populations
mises en danger, et en confinement. Néo-libéralisme et Etat en réalité
n’ont jamais été ennemis, et ont même prospéré ensemble sous la
dictature chilienne du siècle dernier.
Un
des prototypes de l’Etat-nation propulsé à travers le monde, tantôt à
la force des baïonnettes, tantôt à la canonnière, s’incarne dans le
modèle français par exemple. Et comme il se confond largement avec
l’histoire des siècles passés, et pour les générations vivantes,
s’imbrique avec les notions de République, d’Etat providence, de
services publics, de “modèle social”. Plus personne ne sent sa “violence légitime“,
sauf quand elle s’exerce à coup de matraque, de tirs de LBD, de
grenades et de lacrymos. Une bonne part de la société française a pris
pour habitude de dénoncer les matraques chez les voisins et de louer
l’efficacité du maintien de l’ordre à domicile, en défense des “valeurs républicaines“.
Même la gauche française est cocardière, comme elle fut coloniale, et
elle fait en permanence confondre systèmes sociaux acquis dans des
luttes passées, services, biens publics et communs et… Etat.
Voilà
donc que tout naturellement, dans la panique entretenue autour de
l’épidémie de coronavirus, on se tourne vers cet Etat, ses structures de
gouvernement, sa police, voire son armée, pour “mener la guerre“.
Constater “en même temps”
que ce même Etat, et ses gouvernements successifs, menaient une
politique d’austérité, rognait et détruisait les biens communs au profit
“des plus riches“, et le slogan “Président des riches” fit florès, est une contradiction que les politiciens républicains nous résumeront sous le vocable “débat démocratique utile à l’unité de la Nation“. Fermez les guillemets. On attendra donc l’alternance, comme chez Beckett, ou le retour de bâton de fin de pandémie.
Alors,
quand arrive dans la République un virus à couronne qui semble menacer
la Nation toute entière, la rente, le profit et la poursuite des
“réformes”, c’est Carmagnole.
Le mot
de “confiance” est lâché, tout comme les exemples d”‘incivilité”… Les
vieux réflexes de classe qui surgissent d’un côté et vont remplir des
résidences secondaires ou des plages avant les beaux jours et de l’autre
les images de marchés très fréquentés dans les quartiers populaires
parisiens passent en boucle, en opposition avec la “sagesse et le civisme”
de rues désertées et de laissez-passers “contrôlés” par la police. Ces
gouvernements n’ont aucune confiance dans la résilience des populations
mais l’exigent pour eux-mêmes, sanctions à l’appui.
Restez chez vous, chacun chez soi, telle est la consigne “collective”.
S’y ajoute en même temps les appels frénétiques à “continuer le
travail”, pour éviter “l’effondrement économique”. Il est sûr que
fabriquer en ce moment des chariots de supermarché, vendre des voitures
ou bâtir des immeubles de bureaux sont des activités essentielles
contre le coronavirus… Toute cette cacophonie méritera un nouvel
article, sous forme d’inventaire à la Prévert. Tout comme ce qu’il
serait possible de faire, collectivement, hors d’un cadre d’obéissance
aveugle. Les résiliences communes ne recoupent pas forcément un garde à
vous d’en temps de guerre.
Les gestes
barrière, les confinements, les masques sont indispensables et
nécessaires face à cette crise sanitaire du coronavirus, et tout autant
que l’auraient été de vrais biens communs en nombre autour de la santé.
Dire le contraire n’est pas de mise. Ce qui ne l’est pas, c’est que les Etats s’en saisissent comme police sociale, au nom de leurs intérêts supérieurs, en vue de leurs propres sorties de crise.
Et
des lignes de fond persistent, qui n’augurent rien de bon pour la
suite. Si en même temps des verrous austéritaires sont débloqués par
nécessité, tous les boulons du système d’exploitation sont resserrés, et
des mesures gouvernementales pourraient bien jouer sur la “confiance”,
pour finir de nettoyer des acquis de lutte du “monde du travail”, en
passant. Ce système, après avoir un temps fait le gros dos à l’approche
de la crise sanitaire, cherchera à se sauver lui-même en “récupérant” ce
qu’il va y perdre. Faites lui confiance pour cela. Et ne nous attendons
pas à la chute de régimes autoritaires non plus…
Rien ne sera comme avant, mais en pire peut être.(A suivre…)"
Daniel Fleury
Lire les articles précédents :
1• Le coronavirus agit aussi comme révélateur sociétal
2• La bulle financière dope l’effet du virus
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