"Ce coin de bleu,
ce pan de couleurs si proches du bleu
n'est que cela: un coin de bleu,
le vent vert de gris souffle comme prévu.
On dirait un tableau envoyé avant mariage
les gens sont arrivés près de l'eau, se sont arrêtés
papillons heurtant un mur de verre
face à l'abîme, ont gardé le silence
pour ne pas se perdre, ont sombré dans un plus grand vertige
ce n'est qu'un petit coin du monde, un petit coin du coeur
en Bretagne
à Saint-Nazaire
la mer, jamais tu ne l'avais aimée, jamais n'avais songé
à saisir les traces du vent
qui dérive avec elle
tu as pensé à ce mariage un samedi
à la façon de plier les serviettes sur la table du banquet
qui serait livrée le lendemain
de disposer cette table dans l'espace dégagé
où les marins avaient levé les couleurs
la mer et l'estran sont territoires voisins
sur la ligne qui les sépare, tu ne pourras trouver ton nom
ces sous-marins disparus au fond de l'eau
ces empreintes sans cesse momifiées
es gens qui s'embrassent sur la plage
ces cartes dansantes, ces étals de maïs grillé,
ces manèges de chevaux de bois, ces accordéonistes se sont volatilisés,
seul un clown gauche est allongé sur la plage
désemparé
au matin la mer portait des bas blancs
le flux labial des vagues contait ses secrets
sa gorge allait s'enrouant
c'était une planète inconnue
vieille ou jeune tour à tour
tu as oublié les noms des dieux
mais te souviens de la respiration du phare
c'est suffisant, la vie est trop courte
pour qu'on éprouve de la honte
ce n'est pas Saint-Nazaire
ce n'est pas la Bretagne"
Wang Yin "Parce que" traduit du chinois par Chantal Chen-Andro Meet-2016-
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DETAILS
"Je suis celle qu'on ne voit pas
Je suis celle qu'on n'entend pas
Je suis cachée au bord des larmes
Je suis la reine des drames
Quand tu veux dormir, je viens pour t'embrasser
Si tu veux courir, je rampe à tes côtés
Tu apprends, tu apprendras je sens ton cœur
Tu comprends, tu comprendras comment t'y faire
Je suis celle qu'on ne voit pas
Je suis celle qu'on entend pas
Je suis cachée au bord des larmes
Je suis la reine des drames
Là sous ta poitrine, je cogne pour t'abimer
Quand tu me devines, j'essaie de résister
Tu apprends, tu apprendras je sens ton cœur
Tu comprends, tu comprendras comment t'y faire
Je suis celle qu'on ne voit pas
Je suis celle qu'on entend pas
Je suis cachée au bord des larmes
Je suis la reine des drames
Avant de partir, de te laisser tomber
Je ne peux pas mourir et tout recommencer
Je t'attends, je t'attendrais toujours derrière
Mais va-t'en, va-t'en fais le détour soit fière
Je suis celle qu'on ne voit pas
Je suis celle qu'on entend pas
Je suis cachée au bord des larmes
Je suis la reine des drames"
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"Au fond avec quel organe rêvez-vous vraiment d'écrire vos textes?
Avec l'oeil. L'oeil-burin. L'oeil-ciseau ( je songe bien sûr au ciseau du sculpteur).
Cet oeil qui interroge, fouille, force, palpe, dévore-puis ne retient que la quintessence de ce qu'il a absorbé.
Cet oeil qui s'emploie à sonder l'invisible, et qui, armé de sa vision, entreprend de l'inscrire ans la pierre du langage. une pierre pourrie, qui s'effrite, at qui pourtant, à considérer la résistance qu'elle m'oppose, semble être d'une dureté de granit.
Mais l'oeil ne saurait sculpter sans qu'interviennent la voix et l'oreille. (Ne seraient-ils ps tous trois un seul et même organe?) Ecrire, pour moi, c'est tenter de restituer ce que je sens, ce que je vois, ce que j'écoute. Le plus souvent, c'est donc m'apliquer à capter cette voix qui cherche à se faire entendre. et puisqu'il y a voix, il y a rythme.
Ecrire, c'est aussi me soumettre à un rythme. Un rythme dont les exigences sont absolument impérieuses.
En conséquence, et à l'inverse de ce que vous écrivez, je pense que l'oeil entend parfaitement ce que scande la voix qui sourd du sac des sons. Et j'aimerais conclure en affirmant qu'oeil et oreille travaillent la main dans la main."
Charles Juliet extrait de: Accueils"
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LE GARAGE
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