dimanche 19 janvier 2020

vaste monde









                                                     \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{{{{{

Depuis une prison turque:

"Notre confrère et ami Nedim Türfent continue à nous envoyer ses poèmes et textes, pour les partager avec vous. Cette fois-ci son poème est illustré par son camarade co-détenu Abdulgafur Anlı."
Source: KEDISTAN

 

Enfant, ne le sais-tu pas ?

"Au dernier virage de cette saison chagrine
première fois
je résiste pour ne pas écrire, vraiment, première fois !
mon crayon que je tiens du bout de mes doigts
m’a finalement vaincu
sans mâcher mes mots
sans embarras
je saisis le microphone

Toutes nos querelles, nos rixes sont vaines
cet enfant incorrigible
cette peste
cette rage de dents
a trouvé moyen
et laissé l’empreinte de son poinçon

C’est à toi que je m’adresse, enfant :
lors, mon corps est las
blafard et flegmatique
ce que je gardais secret, révélé
sur la terre aride, dans le désert,
dans le ciel glacé
au premier éclat du jour
moi, oiseau des geôles, aile cassée
je bats la chamade, en vain

Toi, enfant qui a ôté de la circulation
l’intimité de mes rêves
si tu peignais même les cieux de trois couleurs de l’amour
même si tu gravais ta vérité
de tes ongles
sur le ciment
ces songes immaculés ne seraient pas admis
à la table des loups

Mon dessein n’est pas assurément de rendre impossible
tes rêves
mais pourtant,
ne reconnaitrais-tu pas là, enfant
l’ennemi du rêve ?
il attend en embuscade
que mes songes se brisent

Avec mes effarements, pour cela
ne reconnaîtras-tu pas, enfant
la clé pour comprendre le paradis
en vérité, c’est vivre

Ne la connais-tu pas, enfant
l’unique vérité des rêves
même si tu m’allonges sur mon lit de mort
dans ma nudité
ce qui illuminera mon chemin
sera encore le rêve mystérieux lui-même

Ne la sais-tu pas, enfant
ma passion, mon amour pour les songes
sans doute, cet amour ardent
n’est pas l’attrait du rêve
mais l’éventualité que l’amour advienne dans cette vie

Toi, enfant rebelle
enfant indomptable, irréductible !
toi, enfant
si ton dessein est d’avorter mon rêve
en aucun cas
je ne ferais retour de mes songes, jamais"

Nedim Türfent

                                                              \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{



illustration source: "Reporterre"
 

"Des listes dites « participatives » bourgeonnent dans toute la France. Un « contre-pouvoir citoyen » pour les élections municipales de 2020 ? « Un raz-de-marée se prépare », affirme un convaincu. Et si cette vivacité démocratique touche toute la France, les campagnes seraient pionnières."
la suite chez: "REPORTERRE "


A Saint-Nazaire:

LE SITE


                                           |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{{



"Seront-ils toujours là quand nous disparaîtrons ?
Les voilà, roidissant leurs vénérables troncs
Qui des vents boréens ont lassé les colères.
Eux, les arbres, longs murs de héros séculaires
Durcis aux noirs assauts des hivers meurtriers.
Inexpugnable bloc d’impassibles guerriers
Qui sous le choc prochain des rafales nocturnes
Pour un instant se font tout à coup taciturnes,
Solennels et géants, horribles et nombreux,
Et défiant la mort comme les anciens preux !
Chênes, Trembles, Bouleaux, Sapins, Hêtres et Charmes
Semblent marcher par rangs de squelette en armes
Dont l’âme rude a fait d’invincibles remparts ;
Et du sol reluisant de leurs débris épars
Ils se dressent humant le parfum des batailles,
Tout cuirassés d’écorce ou pourfendus d’entailles
Où demain viendront boire et chanter les ramiers,
Et leur cime s’emmêle en d’immenses cimiers !

Des frères sont tombés dans un adieu sonore,
Cadavres hérissés sur la lisière encore ;
Mais dans l’armée au cœur indomptable, beaucoup
Sont morts depuis longtemps qui sont restés debout.
Ils sont tels, ces captifs rigides, que l’outrage
Eternel les retrouve augustes dans notre âge.
Et tel est leur silence aux approches des nuits,
Que la vie en a peur et fait taire ses bruits,
Et que le fils errant des époques dernières,
L’homme, ainsi que la bête au fond de ses tanières,
Se retire à la hâte, écrasé sous le poids
Des lourds mépris qu’il sent tomber dans l’air des bois
Sur tous les vains espoirs où son désir s’enivre.
Et le rouge soleil saigne à travers le givre
Dans l’enchevêtrement des ténébreux lutteurs ;
Puis tout s’éteint ; la nuit aux démons insulteurs
Monte multipliant l’épaisse multitude ;
Et de leur propre horreur sacrant leur solitude
Eux les arbres, debout, garderont sous les vents
L’obscur secret du rêve où sont nés les vivants !"

Léon Dierx- "Forêt d'hiver"  Wikisource




D'un
 quiet
biquette



                                               \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\{{{{{{{{{{{{{{{{


"La fin du sida est-elle possible?" à lire:  Z'ICI M'AIME


                  
                       ``````````````````````################## 

 Source: "Courrier International"


                                            ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^{{{{{{{{ 










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...