"A déchiffrer la grammaire des pierres
A déjouer des labyrinthes
Je suis le fil infiniment ténu
De ce qui nous fuit toujours
Entre les failles des minutes
Là-bas, contre le ciel déjà vert
Un bruit d’envol
Et des fuites minimes
La quiétude des fumées
Signent la fin
22
Ce qui se dérobe
Ne peuple pas le désert
23
Nulle eau ne le recueille
La pierre même n’indique rien
Il faut longtemps se détourner
La poésie habite une maison
De vent
24
Aux factionnaires laisse l’accordéon
Qui déçut quelque satrape
Et le diesel des broutilles
Car il est temps pour le slalom
Quand des veaux froids écoutent blatérer
L’oryctérope
En slip"
Pierre Jourde: extrait de:"L'oeuvre du propriétaire"
Patries?
A bas toutes les patries, nationales ou internationales,
avec leurs vieux ou leurs nouveaux maîtres, démocrates ou absolutistes,
tous des maîtres.
A bas toutes les patries qui font toujours tuer les uns afin de faire vivre les autres.
Refuse de crever pour qui que ce soit.
Croise les bras! Sabote tout!
Demeure lourd de toute ta masse.
Dis à ces messieurs, quels qu'ils soient, d'aller, eux, se faire tuer pour toutes ces patries
qu'ils inventent chaque siècle et qui se ressemblent toutes.
Toi,homme nu, homme qui n'a que tes pauvres bras ou ta pauvre tête,
refuse-toi à tout, à tout : à leurs idées comme à leur technique; à leurs arts comm
à leur révolte confortable.
Et si l'envie te prend de crever quand même pour quelqu'un ou pour quelque chose,
crève-toi pour une putain, pour un chien d'ami ou pour ta paresse.
Vive l'homme qui n'adhère à rien."
".../...Ce sont nos enfants qu'on appelle la pègre.
Gauchistes, blousons noirs, drogués et autres nègres.
Tous ceux qui pour survivre cherchent à rêver.
Ceux qui cherchent la plage au-dessus des pavés."
Georges Moustaki
"Je crie pour me défendre: A moi les étrangers!
La vie est bonne à prendre et belle à partager."
Serge Utgé-royo
"[...] Nul chemin ne conduit à la cité fraternelle, sauf le chemin de l'individualisme.
Eveiller un homme à lui-même, seul moyen d'ébaucher un frère de tous.
Mais si, nous croyons créer des frères là où l'homme n'est même point commencé,
là où vit encore l'animal national où la bête de classe, nous nous préparons,
pour la première épreuve, de bien effroyables déceptions."
"...et je terminerai alors, le coeur joyeux, ce récit que je fais uniquement par amitié,
ce qui est, parmi beaucoup d'autres, une définition (celle que je préfère) de la littérature:
un récit que l'on fait par amitié, et aussi pour apprendre aux autres quelque chose de religieux, une sorte de respect religieux de la vie réelle, dans un monde réel que la littérature devrait refléter (ce qu'elle fait ici).
En d'autres termes, après ça, je la bouclerai; les histoires fabriquées, les contes romanesques où l'on essaie de voir ce qui se passerait si, c'est bon pour les enfants, pour les adultes demeurés qui ont peur de se lire dans un livre, tout comme ils pourraient avoir peur de se regarder dans la glace quand ils ont une maladie, une blessure, la gueule de bois ou le cerveau fêlé."
Jack Kérouac
Satori à Paris
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