Un jour
comme celui-là
tout en arpèges de gris.,
éclusant
quelques faveurs d'automne.
Dis
Si chacun ramène son seau, ça prendra combien de temps pour remplir la piscine
aux bateaux?
Faudrait ptêt en parler au chef de bassin.
Hum... Plusieurs décennies que régulièrement, quinze mètres au dessus, je bigle sur la grande fosse.Pourtant,
un jour...
Tiens,
un jour comme celui-ci,
avec tous ses synonymes de morose et brouillasse réunis
je suis descendu tout au fond de la cuve
pour tenir compagnie à un gros mazouteur et le sortir de son cocon de vase.
Enfin quand je dis- Je- tu t'en doutes bien, j'étais quand même pas seul sur le coup
et puis aussi:
c'était une nuit,
la première fois
et franchement, sous les gros spots couleurs lampes à eau tellement éblouissants, Oouah! impressionnant, surréaliste, magique...
pour mes yeux de 20 ans.
L'ombre du monstre endormi dans son lit de 350 mètres de long
et une vingtaine de fourmis armées de lances à incendie pour curer la bête.
"Dévaseur"joli nom
...
une époque où l'on ne se bousculait guère pour interpréter ce type de partition et du coup,
les amateurs d'expériences "fortes"étaient plutôt bien payés et choyés
un peu... comme des rats quittant le navire.
ou la troupe s'apprêtant à regagner le front
coup de gnôle compris.
(je n'invente rien).
Des chefs rugueux mais restant à quai pour manier les projos
et gueuler je ne sais quoi, vu que d'en bas on ne les entendait plus,
trop occupés à profiter des jeux d'eau du parc d'attraction.
La poésie prend sa place
toujours
et partout.
.
Chacun
sa chimère
"Sous
un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemins,
sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs
hommes qui marchaient courbés.
Chacun
d’eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu’un
sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d’un fantassin
romain.
Mais
la monstrueuse bête n’était pas un poids inerte; au contraire,
elle enveloppait et opprimait l’homme de ses muscles élastiques et
puissants; elle s’agrafait avec ses deux vastes griffes à la
poitrine de sa monture et sa tête fabuleuse surmontait le front de
l’homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens
guerriers espéraient ajouter à la terreur de l’ennemi.
Je
questionnai l’un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient
ainsi. Il me répondit qu’il n’en savait rien, ni lui, ni les
autres; mais qu’évidemment ils allaient quelque part, puisqu’ils
étaient poussés par un invincible besoin de marcher.
Chose
curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n’avait l’air irrité
contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos;
on eût dit qu’il la considérait comme faisant partie de lui-même.
Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d’aucun
désespoir; sous la coupole spleenétique’ du ciel, les pieds
plongés dans la poussière d’un sol aussi désolé que ce ciel,
ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont
condamnés à espérer toujours.
Et
le cortège passa à côté de moi et s’enfonça dans l’atmosphère
de l’horizon, à l’endroit où la surface arrondie de la planète
se dérobe à la curiosité du regard humain.
Et
pendant quelques instants je m’obstinai à vouloir comprendre ce
mystère; mais bientôt l’irrésistible Indifférence s’abattit
sur moi, et j’en fus plus lourdement accablé qu’ils ne l’étaient
eux-mêmes par leurs écrasantes Chimères."
Charles Baudelaire
Illustration source: Toile
" Me voici, être humain violent, blanc, noir, brun ou rouge, et il ne m'intéresse pas de savoir si j'ai hérité de cette violence ou si la société l'a engendré en moi : ce qu'il m'importe de savoir, c'est si je peux m'en libérer."
Jiddu KRISHNAMURTI
Photo Camille P.
" Le Monde aurait pu être simple comme le Ciel et la Mer."
Georges André Malraux
photo Camille P.
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"Lundi rat-bougri
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Bon courage pour la suite de la semaine grise, froide et pluvieuse (va falloir faire gaffe de ne pas glisser en descendant dans la fosse !)
RépondreSupprimer"mais le soleil a fait chasser la pluie"
Supprimer:-)
chanson à gestes, "l'araignée Gypsie"
Tu as toujours des mots ensoleillés ! C'est peut-être parce que tu es poète :-)
RépondreSupprimerMerci pour tes passages chez moi et encore merci, mille merci pour tes nombreux partages.
Bonjour Elly
SupprimerJe ne suis pas sur d'avoir toujours "des mots ensoleillés". Naviguant dans l'océan du doute...parfois j'ai l'impression d'être un clown triste. alors pirouette, cacahuète/...
;-)
Je suis très flatté que tu me considères poète. Je me sens plus écorcheur ou gratouilleur de mots... surtout quand je lis (avec tellement de plaisir) ceux des autres.
Merci de ton passage Elly; j'aime beaucoup venir dans ton monde "portes de la réflexion".
Belle journée
:-)