merci Fab:
dans et" hors les clous"
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trouvé chez: "Le moine bleu":
«
Il y a des époques où mentir est presque sans danger parce que la
vérité n'a plus d'amis (reste une simple hypothèse, et peu sérieuse,
semble-t-il, qu'on ne peut ni ne veut vérifier). Presque plus personne
ne cohabite avec la vérité. »
(Guy Debord, Abat-faim)
"Le printemps s'avance dans les branches...
Il fut un
temps où je me battais pour des idées. Je m'exaltais, je me fâchais, je
ruais, je fumais. Cela n'est plus. Il faut laisser aux idées la place
qui leur revient, rien de plus, rien de moins. Cela ne signifie pas que
je m'abandonne aux sentiments. Si le senti-ment comme dit l'autre, il ne
ment pas toujours : il dénote une présence au monde et à soi qui n'est
pas négligeable, un certain réel malgré tout. Si je souffre il est bien
vrai que je souffre, même si cette souffrance a des causes imaginaires.
La chose est particulièrement manifeste dans la dépression : allez donc
connaître les causes de la dépression ! Mais il est sûr que la
souffrance qu'elle cause est d'une évidence patente. Que peut la pensée
en ce décours, si elle ne peut connaître adéquatement les causes, et si
elle est gangrenée par le sentiment ? C'est bien le problème que pose la
passion, qui ne passe pas même si "nous en formons une idée claire et
distincte" - justement parce qu'il n'est pas possible de s'en former une
idée claire et distincte ! Le cortex supérieur ne peut gérer
souverainement le limbique (l'émotionnel) il peut tout au plus tenter de
l'influencer. J'ai remarqué depuis longtemps que dans un état de
détente physique et mentale - telle qu'elle est induite par la
relaxation ou la méditation - les douloureux sentiments d'anxiété
s'apaisent, voire disparaissent au profit d'une certaine sérénité,
laquelle, malheureusement n'excède pas le temps de la pratique. Mais le
fait en lui-même mérite considération : il est possible par des
techniques appropriées de ralentir le flux mental, de calmer le jeu,
d'apaiser les émotions, de réduire l'anxiété. Cet effet n'est pas obtenu
par la réflexion (l'idée claire et distincte) mais par une modification
du rapport entre le cortex, le limbique et le reptilien, en situant
l'attention dans l'accueil semi-passif de la respiration et des
sensations. Notons qu'en général cette modification suppose l'induction
d'un tiers, relaxologue ou sophrologue, avec le soutien d'une voix
calme, au moins dans les débuts. Par la suite on peut pratiquer seul,
avec les mêmes résultats.
Remarquons
que le médicament, bien ciblé, peut induire des résultats analogues :
en supprimant chimiquement les douleurs on rend à la pensée son
autonomie perdue. Ce n'est pas la pensée qui soigne c'est le médicament.
Je ne dis
pas que la pensée soit inutile ou inefficace. Je ne déprécie pas la
pensée. Je note simplement qu'elle n'a pas ces pouvoirs faramineux que
lui attribue traditionnellement certaine philosophie. Il faut de bonnes
conditions, physiques et psychiques, pour que la pensée puisse
correctement exercer son office. Epicure dirait : aponie (absence de
douleurs corporelles) et ataraxie (absence de troubles psychiques). Mais
je renverse sa proposition : ce n'est pas la pensée qui rend possible
l'aponie et l'ataraxie, c'est l'aponie et l'ataraxie qui établissent des
conditions favorables à la pensée.
Je veux
une pensée souple et ferme, réceptive et créative, une pensée détachée
qui ose se risquer dans le clair et l'obscur, qui voyage dans tous les
continents, explore, autant qu'il est possible, toutes les régions du
corps et de l'âme, capable de tout contester, tout soupeser, tout
renverser, qui n'accepte nulle idole, nulle foi, qui balaie toute
croyance pour librement s'éprouver et se vérifier dans l'expérience. Une
telle pensée sait ce qu'elle doit aux circonstances favorables, celles
d'une société qui la tolère, d'un corps qui n'est pas intoxiqué par la
douleur, d'un esprit dégagé des afflictions. Elle sait qu'elle n'est ce
souverain imaginaire qui croit disposer de tout en ne disposant de rien.
Mais elle est cette part inventive qui, dans l'homme, lui assure la
dimension poétique sans laquelle la vie ne serait que morne répétition."
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"le 8 mars c'est comme le 22 en 14"
La belle-soeur de Dany le rouge et noir
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